Un texte, présenté hier en Conseil des ministres avec force coups de
clairons envisage d’instituer une interdiction
administrative de sortie du territoire français pour certains majeurs ou
mineurs afin d’éviter qu'ils n'aillent se
radicaliser en Syrie ou en Irak… J’adore !
Aux riches heures de la RDA de Walter Ulbricht, les autorités avaient
institué une interdiction administrative
de sortie du territoire de la République Démocratique pour tous sans discrimination afin d’éviter qu'ils n'aillent se dévoyer chez les
impérialistes…
Pour ça, ils avaient su mettre le paquet. Il faut savoir ce qu’on veut et
ces gens-là n’étaient pas des naïfs irresponsables et inconséquents.
Rien que pour Berlin, sur 155 km, deux murs parallèles de 4 mètres de haut
avec, entre les deux, clôture électrifiée et chemin de ronde, éclairage H24,
300 miradors, 250 postes de maîtres-chiens, etc. Et 14.000 hommes pour garder toussa…
Ça portait le doux nom de antifaschistischen Schutzwand, mur de la honte "protection
antifasciste". Ça a tenu vingt-huit ans et coûté la vie à 136
individus (du moins ceux
"documentés et répertoriés"…) Il fallait
protéger leurs ressortissants
d’influences néfastes. Et ce fut globalement très efficace…
Aujourd’hui, nos autorités veulent protéger
euh… "certains"
d’influences néfastes. Et on ira dire que le pouvoir socialiste ne défend pas
la famille ! "- Tu rentres de l’école, tu fais tes devoirs et point
barre ! Interdiction de sortir !" "- Mais je vais juste
voir les potes !" "- Justement !"…
Nous avons là un digest
magnifique illustrant l’impuissance
du soi-disant* "pouvoir politique". Un digest disais-je car ce projet de texte synthétise à la
perfection l’aveu d’impuissance du système et donne matière à réflexion sous de
multiples angles.
- Tout d’abord, la mise en œuvre de ces interdictions se résumera à un effet
d’annonce accompagné d’un surcroît de paperasse et d’heures de fonctionnaires sans
plus d’impact qu’un fugace coup d’épée de bois dans l’eau tiède. Décidées au
cas par cas par le ministre de l'Intérieur pour une durée maximale de six
mois renouvelables, elles pourront évidemment être contestées a posteriori devant
la justice administrative. Bon. Elles se traduiront par quoi dans les faits ?
Par la confiscation du passeport et l’obligation pour les compagnies aériennes
de consulter un fichier de plus aux portiques des salles d’embarquement…
On retiendra que tout un chacun reste libre d’aller et venir les mains dans
les poches au sein de l’espace Schengen et qu’une carte d’identité dont nul ne
peut être privé suffit pour bien d’autres destinations dont la Turquie… Et qu’il
y a d’excellents vols vers la Turquie au départ d’aéroports Belges ou Italiens
accessibles à l’aide d’excellents trains…
- Ensuite, nos braves ministres n’ont pas percuté (plutôt ne le veulent pas) que les certains
en question ne partent pas pour se
radicaliser ; le fait qu’ils souhaitent partir confirme seulement qu’ils
le sont déjà… Le problème n’est pas dehors,
il est dedans. Et la difficulté
première n’est pas Schengen et Cie mais celui de la nationalité et de ce qu’on met dedans. L’impuissance est d’abord
là.
Accessoirement, on pourrait sourire à ce paradoxe : Alors que ces
types ne partent pas pour se radicaliser mais pour apprendre un job et trouver un emploi, dans ce pays bouffé aux mites par le chômage
et la faillite du système éducatif, on s’en lamente et on trouve ça inquiétant !
- Enfin, nous avons là une manifestation exemplaire des réflexes innés du
totalitarisme socialo-coréen qui refont surface à la première contrariété :
On verrouille… Dans tout système démocratique
sensé, on devrait (en principe) protéger ses ressortissants en interdisant l’entrée. Il n’y a que dans les régimes
totalitaires où l’on refuse la sortie
aux ressortissants jugés trop débiles et perméables aux influences néfastes
externes.
Bon, d’accord, le cas d’espèce permet de légitimer la mesure pour certains. Mais le pli se prend sur la
pente naturelle de l’Empire du Bien. La justification fiscale permet déjà de
freiner le libre départ des personnes avec leurs patrimoines. Qu’en sera-t-il
le jour où, dette, déficit et désastre économique aidant, la situation sera vraiment intenable ? Faudra bien garder tous les acurabas à la
maison pour payer le gérant… Au nom de l’égalité et de la non-discrimination, "certains"
deviendront vite "tout le monde"…
Mais revenons à l’essentiel, c’est-à-dire, horresco referens, à la "nationalité".
La violence légitime étant légalement
réservée à l’Etat et ses ressortissants ne pouvant légalement l’exercer que
mandatés par lui pour défendre la collectivité nationale, le fait pour certains
de s’engager dans les forces militaires d’organisations ou d’Etats étrangers
devrait valoir renoncement explicite à la nationalité de papier. Point barre.
Le type n’en a pas d’autre et se retrouverait apatride ? Rien à foutre !
Comme dit l’adage juridique : "Nul ne peut se prévaloir de sa propre
turpitude" Qu’il se débrouille !
* Je dis "soi-disant"
car, en bon disciple de Carl Schmitt j’en profite pour le répéter encore une
fois ici : Toute politique implique la puissance ; c’est un de
ses impératifs. C’est agir contre les lois même de la politique que d’exclure
d’emblée l’exercice de la puissance, en faisant d’un gouvernement un lieu de
concertation ou une simple instance d’arbitrage comme un tribunal civil. Par
essence la politique exige de la puissance et toute politique qui y renonce par
faiblesse, juridisme ou manque de courage cesse d’être réellement de la politique, parce
qu’elle cesse de remplir sa fonction normale, devenue incapable de protéger les
membres de la collectivité dont elle a la charge.
Le problème n'est pas de le laisser sortir...Qu'ils sortent mais surtout on devrait faire en sorte qu'ils ne reviennent pas sur le territoire national
RépondreSupprimerAmen !
RépondreSupprimerMais qu'ils se cassent!
RépondreSupprimerEt après qu'on leur interdise de revenir.
Monsieur le Plouc, votre dernière proposition est réaliste et pragmatique. Elle est à cet égard refusée : la réalité PLIERA face à l'idéologie et force restera au socialisme.
Non mais!
Popeye
Faut que j'm'abonne.. cela dit ces cons-là font semblant de gouverner, et de longue date. Leur puissance c'est la pilule bleue.
RépondreSupprimerCazeneuve (celle qui manque) nous prend pour des billes.
RépondreSupprimerAussitôt le décret soviétique paru, la filière va se reformer autrement dans une configuration d'exfiltration. On arrive à sortir des dissidents de Chine, alors des salafistes de France ne devrait pas poser problème ! D'autant qu'il y a chez nous un marché des papiers d'identité.
C'est de la com' autant que les patrouilles "neutralisées" de Vigipirate.