Deux nouvelles qui n’ont rien à voir entre elles mais qui
illustrent chacune dans son genre la vanité satisfaite conjuguée à l’impuissance
de fait des présumées autorités
morales et politiques…
- Le hochet tout d’abord. L’aréopage académique et
scandinave a fait sa corvée annuelle consistant à attribuer le Prix Nobel de la Paix à la personnalité ayant cette
année le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la
réduction des armées permanentes et à la propagation des progrès pour la paix…
A lire la consigne, je reconnais que le job est assez coton bien qu’il semble
désormais impossible de ne pas l’attribuer. Pourtant, cela a été le cas treize
fois au cours du précédent siècle. Mais depuis quarante-sept années
consécutives on a toujours trouvé un guignol ou une organisation à qui donner
le hochet ; au point d’aller chercher l’Union Européenne après le Kosovo,
sans doute en prévision de l’Ukraine, et même Barak Obama en anticipant sur les
drones et bien d’autres choses…
Bien sûr, j’ai un grand respect pour Malala Yousafzai et son courage de vraie
résistante, à 14 ans, face à l’atroce fin qui lui était promise par les "puristes"
musulmans. Il n’en demeure pas moins que, pour symbolique qu’il soit, le choix
de cette gamine de 17 ans, maintenant sensée être à l’abri et scolarisée à Birmingham,
illustre parfaitement le peu qu’on attend désormais des acteurs œuvrant au rapprochement des peuples, au désarmement et
pour la Paix : tout juste de l’émotionnel et du compassionnel
bisounoursien…
C’est toujours ça et ça ne mange pas
de pain.
- Le même jour, au terme de quatre
jours de débats, nos chers députés ont voté le 1° des 54 articles du projet de
loi de" transition énergétique". Cébien.
Par cet article rédigé par l’exécutif,
le législateur a décidé de donner force de loi aux obligations suivantes :
a) la part du nucléaire dans la
production d’électricité sera réduite d’un tiers à l’horizon 2025 (10
ans…)
b) sur la base de 2012, la
consommation d’énergie devra avoir diminué de moitié en 2050 (35
ans…)
avec en objectif intermédiaire une diminution de 20% en 2030 (15
ans…)
c) sur une base de 100 en 1990, les émissions de gaz à effet de serre ne
devront plus être que de 60 en 2030 et de 25 en 2050…
d) la part des énergies dites renouvelables (8,8% actuellement) devra être portée à 23% en 2020 (triplée en 5 ans…) et à 30% en 2030…
Que c’est beau ! Ce volontarisme a heureusement tiré
les leçons de celui manifesté naguère pour l’inversion de la courbe du chômage
et autres changements ahorita… On ne
fait plus ce genre d’erreur puérile de débutant. Aucun objectif d’étape n’est
acté pour 2016 ou 2017… Il suffit de prendre des engagements bricolés à court terme pour contenter trois écolos
capricieux dès lors que les dits engagements n’engagent pas le maintenant mais meublent l’estrade en
singeant une ferme volonté présumée adossée à une vision à long terme…
C’est toujours ça et ça ne mange pas de pain.
Mais ne soyons pas pessimiste. Compte tenu de l’effondrement
économique et social qui se profile si rien ne change, ils arriveront peut-être
à atteindre leurs objectifs… sans faire exprès !
En 1793, chargé de relayer à son escouade la harangue du représentant
de la Convention aux Armées un caporal de mes aïeux leur a dit : "- Le représentant a dit : Avec du fer et
du pain on peut aller en Chine !" Puis il a ajouté, un ton en
dessous : "- Il n’a pas parlé
des souliers…"
En 2014, le projet de loi sur l’énergie ne dit absolument
rien de l’impact du calendrier affiché sur les factures d’électricité…
Mais c’est sans importance. Faute d’avoir la moindre
prise sur le réel, il suffit d’occuper
l’estrade en manifestant un volontarisme rêvé dans l’éternel futur…
"changements ahorita…"
RépondreSupprimerou même "hasta la vista", voire "hasta plus" pour les rêveurs tristes et doux...
Aussi efficace qu'un "La Révolution!!!... mais tranquillou, hein".