Y en a marre !
Oui, y en a marre. Depuis huit jours, les "JT",
"reportages", "enquêtes" et pseudo débats
"d’experts" qui meublent à
toutes heures la télé comme les articles qui tirent à la ligne sur les sites
dits d’info nous saoulent jusqu’à
plus soif sur tout ce qu’il faut savoir de l’auteur du carnage de Nice. Non seulement on nous rabâche son prénom
et on s’étend avec gourmandise sur son patronyme à tiroir en évitant les fautes
de prononciation, mais on nous sature de détails sur sa personne, son parcours,
son caractère, ses loisirs, ses goûts libidineux, ses proches, ses voisins, ses
fréquentations, ses soucis, sa vie, son œuvre… On s’interroge sur ses motivations, sur les causes psychologiques de sa dérive, etc. Nous
ne devons rien ignorer de lui…
Limite, on n’en a pas
fait autant pour Michael Jackson ou Lady Diana Spencer ! Alors même que la
fin brutale du héros a mis les paparazzis au chômage (et nous fait échapper
pour une fois à l’habituel suffixe "-présumé"
systématiquement accolé à la fonction
du héros dans le film)
Certes, curieusement, s’agissant des origines et des apparentes appartenances culturelles (restons prudents) des individus de ce
genre, certains tabous commencent timidement à s’estomper bien qu’on soit
encore très-très loin du compte… Et il est aussi légitime que nécessaire que le
vulgum franchouillard prêt-à-être-consommé sache à qui il a à faire et qu’on ne
lui présente pas des rottweilers habillés en caniches châtrés pour préserver la vie privée… Certes,
aussi, l’acuraba, électeur de ceux
qui le laissent désarmé sous l’édredon du "monopole de la violence
légitime", est en droit de connaître les conclusions de l’enquête et les
enseignements à en tirer. Mais il n’a pas à être inondé, noyé, par un salmigondis
d’hypothèses, de micros-trottoirs, d’interviews d’experts médiatiques et de
détails sur le choix de ses caleçons et ses pizzas préférée…
Depuis huit jours, le
temps d’antenne et la pagination écrite des sites d’info internet consacrés à
cet individu atteint un volume jamais vu jusqu’alors, y compris dans le cas de
Merah ou des tueurs de janvier et novembre dernier !
Et toussa, comme il faut bien meubler,
en dispersant l’attention de l’auditeur sur des détails futiles, voire
grotesques, qui relativisent ou occultent carrément ce qui est essentiel quant aux mobiles et causes
première des actes criminels perpétrés par le sujet. De plus, toutes ces
digressions people (il ne faisait pas le
Ramadan, il aimait danser la salsa…) le rendent plus humain, "comme nous", donc, pour certains sinon pour beaucoup, un modèle à suivre comme fut un temps
Zidane…
Certes, il y a là les effets
de la concurrence hystérique entre des "rédactions" courant après l’audience
en ne disposant que de ressources humaines élevées dans l’éternel présent sans
souci d’avenir et totalement déculturées. Faute d’avoir quelque chose à dire, les "médias" s’en donnent d’autant
plus à cœur joie qu’il n’existe plus aucune autorité régalienne souhaitant maintenir
un semblant de quelque chose ressemblant, sinon à une autorité morale, au moins à la common
decency chère à Michéa. D’ailleurs, le voudrait-elle qu’elle en serait
incapable…
Mais ça ne suffit pas à
expliquer cette brusque accélération dans le n’importe quoi. Vient s’y ajouter
une évidente fébrilité qui découle à n’en pas douter d’un sentiment de panique
chez ces prébendiers subventionnaires d’un système à l’agonie.
Et, pour couronner le
tout, cette logorrhée est un magnifique écran de fumée qui densifie
opportunément le petit nuage de brume inconsistante, confortable sofa supportant
pour quelque temps encore le ludion pédalonautique.
Attention, ça s'accélère trop, on ne va plus pouvoir suivre : Lahouege-Machin n'est pas encore tout-à-fait refroidi que déjà à Munich, quelques-uns de ses (présumés - ne présumons rien !) coreligionnaires et émules en barbarie ont commencé à faire le ménage parmi les bavarois de souche. Pour une fois que ce n'est pas en France, Cazevide n'y est peut-être pour rien, il faut tout de même le reconnaître, et le souligner. J'espère que Culbuto sera invité à participer à la marche blanche, il a toute l'expérience nécessaire pour une digne commémoration avec Angela. "Refugees welcome !", qu'ils(elles) disaient.
RépondreSupprimerDernière heure : nous, on a les franco-truc, eux ils ont les germano-machin mais ça a l'air de fonctionner à eu près pareil côté ciboulot. "Deutsche Qualität", tu parles !
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