Non. Ce ne sont pas vraiment des playmobils. Ces petits bonshommes de
plastoc, on peut bien sûr leur affecter tous les rôles possibles dans les jeux
d’enfants pour faire travailler l’imagination. Mais ils ont tous, à l’origine,
une vocation qui leur est propre ; le plus souvent, ils portent fièrement
la vêture, voire les instruments de leur métier.
Car la plupart en ont un ; même si on les en détourne… Le qualificatif de Poupées Barbie conviendrait mieux. Mais "Les poupées Barbie du
désastre", ça sonne moins bien à l’oreille, c’est source de plus de confusion,
de flou dans l’interprétation… Bref, c’est trop long et claque moins bien pour un titre de billet. Va donc pour les playmos…
Mais c’est vrai qu’il ne s’agit pas de
playmos mais plutôt de poupé(e)s Barbie ! Et même, plus précisément de Ken et Barbie vu qu’il faut respecter la parité mine de rien…
Bon Venons-en aux faits :
Depuis la nuit des temps, l’homo sapiens
(et même
deux fois sapiens bien qu’encore erectus et longtemps trop occupé pour être aussi
festivus) a choisi (ou subi)
des chefs sélectionnés selon des critères pas forcément toujours pertinents et
pourtant toujours parfaitement sensés et objectifs. Certes, si l’élection du
chef découlait du principe de dévolution successorale, le résultat était
parfois aléatoire mais, au moins, on savait alors rester du côté du manche, du
côté de celui qui détenait les moyens de la violence
légitime et n’hésiterait pas à s’en servir pour défendre son pré carré où l’on
avait ses habitudes de vie… Et quelle que soit la manière de se donner un chef, un
nombre impressionnant d’entre eux ont marqué l’Histoire. Ils furent souvent, il
est vrai, des chefs de guerre mais les époques l’avaient voulu ainsi. Certains
furent des organisateurs hors-pair, parfois porteurs d’une vision à long terme…
Bref, toussa a commencé à se
déglinguer au XX° siècle.
Désormais, de décennie en décennie, on
assiste à une médiocrisation accélérée
des pépinières où se recrutent les spécimens de chefs auxquels les acurabas sont prêts à se donner. De nos
jours, les ambitions des chefs-en-devenir n’ont plus besoin de se prouver, il
suffit de les exprimer sans les dire tout en les disant dans le seul registre
du ministère de la parole. Et on semble en train de toucher le fond :
L’espérance des temps nouveaux, c’est Ken et Barbie !
Car Ken et Barbie ne sont même pas des
Playmos que l’on agence en ordre de bataille sur le tapis, non. Ce sont des fins
en soi qui se suffisent à eux-mêmes. On les habille et déshabille comme on
voudrait qu’ils soient d’autre ce qu’ils sont et seront définitivement depuis
leur sortie du moule. Et on s’y identifie dans un décor rose bonbon sans passé
ni avenir. Eh bien, de nos jours, des couillons de base verraient bien Ken et Barbie aux manettes !
Des couillons de bas qui verraient bien Macron
à l’Elysée et NKM à Matignon !!
Commençons par Ken. Il est beau, il est en
plastoc hâlé sous lampe dont on fait, au choix, le gendre idéal bien ripoliné ou
le play-boy irrésistible à faire mouiller (paraît-il) la bourgeoise moderne et la shampouineuse mal baisée. D’ailleurs,
il a épousé une cougar qui a vingt-quatre ans de plus que lui. Le mannequin parfaitement
incolore, inodore et sans saveur, donc. Bon, c’est vrai qu’en tant que mec hétéroclassique, j’peux pas vraiment
juger… Certes, il est doué. Et même super doué. Non seulement il a cumulé les
plus brillantes études (bien
sûr y compris l’ENA mais ça ne veut rien dire puisque même Hollande et
Moscovici en sortent…),
mais il a ensuite "tout prouvé" chez Rothschild qui l’a recruté sur
les conseils d’Attali… Tout prouvé ? Non. Il a seulement prouvé qu’il
était de loin le meilleur tueur en matière de négos financières. Il n’a rien
prouvé d’autre ; et notamment rien relevant de ces traits de caractères
insuffisants mais nécessaires à un chef.
Il n’est là que par effet d’aubaine,
poussé en avant par les puissances d’argent que ça arrange. Un Ken en plastoc
qu’on a sorti de son carton et habillé du costume de lumière correspondant au
rôle qu’on lui assigne dans la vitrine devant laquelle s’extasient les
fillettes dont on attend le pognon…
Ah ! Et puis Barbie ! Celle-là au moins a
prouvé qu’elle avait du tonus à revendre. D’ailleurs, il paraîtrait qu’elle
descendrait de Lucrèce Borgia… Ce n’en est pas moins pour moi une poupée Barbie ;
car même si elle s’agite beaucoup, elle n’a d’importance que par la place qu’on
lui accorde dans le décor. On estime cette figurine
d’autant plus incontournable qu’est est insupportable. Que Nadine ne soit pas dans le décor de la maison de poupée, cépagrave ; mais Barbie, vous n’y pensez pas ! Je me demande ce que tous ces types lui
trouvent. C’est une sorte de perche pâle carrossée maigre qui n’arrête pas de
gigoter avec de grands yeux de sorcière qui doivent avoir la particularité de
lui permettre en permanence de s’admirer elle-même. Ça fait peur. Oui, qu’est-ce
qu’ils lui trouvent ? Perso, rien. Certes, j’arrive à un âge où manque
parfois l’aptitude à conclure et souvent l’envie d’entreprendre. Mais quand
même ! D’aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais fantasmé sur ce
genre de poupées de magasin ! En matière de perversités, j’ai connu mieux.
Mais je m’égare…
Barbie, donc, n’est là que parce qu’elle
"fait bien dans la vitrine"
Et voilà que Barbie et Ken, déjà en
vente depuis 55 ans, sont aujourd’hui la nouveauté de l’année !
Ces deux figurines plastifiées ont été relancées par le même merchandising. Celui qui consiste à se
tenir l’un et l’autre à la marge de
leurs marques commerciales respectives à coup de petites provocs’ ne mangeant
pas de pain et qui plaisent aux téléspectateurs de On n’est pas couché et de
Cyrille Hanouna.
Bref, c’est dans les boîtes en carton de
la firme américaine Mattel qu’on en
est réduit désormais à fouiner désespérément pour trouver l’enfance d’un chef…
C'est simplement parce-que les véritables chefs sont cachés derrière des puppets. La démocratie n'existe pas et n'existera jamais. La main qui donne sera toujours au dessus de celle qui reçoit
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