Je repense à ce jour ancien. "Primo-accédant"
comme on dit, venant d’installer depuis peu mes pénates dans une jolie maison
individuelle entourée de verdure semi-rurale, j’étais encore un naïf acuraba des villes. Un matin, alors que,
l’âme en paix, je partais au boulot, la voisine m’interpella par-dessus la
clôture : « - Vous devriez rentrer
le linge ! » Et, voyant mon air interrogateur au vu du ciel bleu
sans nuage, elle a ajouté : « - J’ai
vu les gendarmes. Ils s’attendent à une "passée de manouches"… » Mais c’était il y a bien quarante
ans. Aujourd’hui, céplupareil. On ne
prévient plus ; d’abord parce que c’est permanent, donc normal. Et prévenir de quoi, hein ?
Ce serait faire l’amalgame… De toutes
les façons, on ne sort plus rien. Et on a intérêt à rentrer femmes et enfants ;
et les bijoux de famille…
Mais je m’égare. Où en étais-je ?
Ah oui ! Quand ça tangue, il vaut mieux avoir son magot sous le matelas
que confié à on-ne-sait-qui à l’autre bout de la ville. Surtout depuis que la
loi a prévu en douce et dans un silence assourdissant que l’Etat pouvait si nécessaire taper dans vos avoirs
bancaires et d’assurance-vie pour faire face à ses (nos) dettes… Mais je m’égare
encore.
La Gross Germania, elle, nous le savons,
a les pieds sur terre et près de ses sous. A partir de 2013 (comme c’est curieux), la Bundesbank a donc entrepris à bas
bruit, de ramener dans ses coffres le bas de laine intangible qu’elle avait
confié en dépôt à l’oncle Sam et au coq gaulois (On ne parle curieusement pas de la
Grande-Bretagne). Il est
vrai qu’avec ses 3.000 tonnes, l’Allemagne détient le plus gros stock d’or
après les Etats-Unis. Et que, la guerre froide aidant, le plus gros de toussa avait été entreposé chez ses
alliés, à l’abri des chars soviétiques pouvant être tentés de ne pas s’arrêter
à Budapest et Varsovie…
Initialement prévu pour s’étaler jusqu’en
2020, le programme de rapatriement semble s’accélérer. En 2016, déjà, 105
tonnes d’or avaient ainsi quitté les caves de la Banque de France pour rentrer
au bercail. 91 autres tonnes vont suivre ces prochains jours. Au total, que ce
soit en lingots ou en barres de 12,5 kg, ce sont donc plus de 7 milliards d’euros
d’or qui auront franchi le Rhin avant nos élections…
Bien entendu, interrogé, le porte-parole
de la Bundesbank nous a rassuré : « L’incertitude politique liée à la
nouvelle administration des États-Unis ou à la prochaine sortie du Royaume-Uni
de l’Union européenne n’a eu aucun impact sur la rapidité de l’achèvement du
projet ou sur les décisions concernant les emplacements du stockage » On lui
sait gré de n’avoir pas évoqué d’incertitudes
concernant la France. Mais la France, à l’instar de Donald Trump, les Allemands
savent-ils encore ce que c’est et où ça se trouve ?
Donc l'Allemagne n'a plus peur des chars soviétiques !
RépondreSupprimerMais est-ce que les pays actuellement dépositaires de l'or allemand peuvent-ils de le restituer ? Il va peut être y avoir des surprises notamment en ce qui concerne les USA et là Trump n'y sera pour rien.
Moi, finalement, entre les chars russes et la char ia, mon coeur ne balance plus vraiment, si on devait un jour choisir ...
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