Par un effet naturel de
gravitation, les modalités quinquennales de sélection du prochain chef de bande
continuent leur descente inexorable, quittant leurs plafonds anciens pour finir
par se confondre avec les jeux du cirque si porteurs d’audience pour les
chaînes télé. Ça y est, c’est fait.
Nombre de compétiteurs n’y
sont pas pour rien. Soucieux de masquer leur médiocrité et/ou la vacuité de
leurs projets, ils sont trop heureux de saisir la perche qui leur est ainsi tendue.
Rendez-vous compte ! On leur propose de n’avoir qu’à répondre à des
questions judicieusement choisies qui leur permettront de détourner la
conversation, d’éviter de trop causer de leurs projets et de se focaliser sur
la critique de leurs concurrents sans évoquer le fond de la question ! Que
du bonheur !
Mais ils ne sont malgré tout
que les pantins de l’estrade dans une
production cornaquée par les médias œuvrant pour on-ne-sait-qui mais si
quand-même mais faut-pas-le-dire… La prod
a bien tout prévu dans les détails. Il y a celui qui est désigné d’entrée de
jeu comme le faux-jeton genre Tartuffe (le Canard enchaîné l’a inscrit d’entrée de jeu au générique) ; celui, à la fois
pur et christique mais bien
body-formé tout de même, qui va plaire à la ménagère de cinquante ans ; celle
qui servira de repoussoir à tous les autres et leur permettra d’avoir quelque
chose à dire… Etc.
Bref, TF1 et France 2 se tirent
la bourre pour organiser des débats comme on n’en a encore jamais vu avant le
premier tour ! Le truc parfait pour qu’aucun ne puisse placer un mot sérieux sur son programme… L’essentiel
est ailleurs : le succès d’audience
des primaires (+ de 5 millions de téléspectateur pour la droite ; + de 3 millions
pour la gauche) fait
saliver les chaînes quant au rendement attendu de la commercialisation des
spots publicitaires…
Mais le plus dramatique n’est
pas là : Aucun des candidats ne peut aujourd’hui se permettre de
refuser de participer à cette pantalonnade. L’acuraba attend ça dans son canapé avec son paquet de pop-corn et
celui qui refuserait de se produire dans ce genre d’émission de variété et de
divertissement se verrait couler dès le lendemain… Ils ne peuvent qu’obéir aux
décisions prises en toute irresponsabilité par les directions des grands médias.
La preuve réitérée une fois de plus que le pouvoir médiatique est bien le
premier pouvoir, celui qui n’a pas de vrai contre-pouvoir, qui n’est pas dans
la Constitution, dont nul n’a à savoir de qui il dépend… Ce n’est pas le "4°
pouvoir" mais le 1° sinon l’unique, très loin devant le pouvoir judiciaire.
Et l’on ne parle même plus du pouvoir législatif. Quant au pouvoir exécutif…
Bref, dès l’arrêt de la
liste officielle des candidats, TF1 organisera le 20 mars une exposition des n
guignols alignés comme pigeons sur perchoir avec leurs micro et temps de
parole. Puis France 2 fera de même en avril, quelques jours avant la clôture de
campagne, avec ceux que les sondages créditeront alors d’au moins 10%, soit a
priori les 5 plus grosses bêtes du cheptel…
Ils devront alors se prêter
au jeu, sachant qu’au fil des questions, certains - c’est prévu d’avance – devront
consacrer l’essentiel de leur temps de parole à se justifier et que d’autres pourront dire n’importe quoi sans qu’on
ose les contredire…
Sauf erreur ou omission, je
crois pouvoir dire que 2017 sera l’ultime et dernière occasion que vous aurez
de voter à une élection présidentielle. Ne ratez pas ça…
pour sûr que je ne voudrais pas rater ça....
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