Hier dimanche, tout en préparant mon
frichti de pauvre veuf solitaire, j’écoutais distraitement les propos
les bruits émis dans le poste par
l’incontournable France-Cul’. C’est vrai que le dimanche vers cette heure-là il
m’arrive parfois en mangeant de meubler
mes oreilles en écoutant l’émission "Des papous dans la tête". En
effet, ce divertissement à la fois parisien, littéraire et souvent riche en
vocabulaire me change agréablement du rap, du migrant et de toutes ces sortes
de choses…
Ayant allumé le poste plus tôt que de coutume, voilà que je découvre,
inséré entre le "journal" et l’émission ci-dessus évoquée, à une
heure de grande écoute donc, une séquence radiophonique d’un bon quart d’heure
(c’est long
15 mn à la radio) produite
par un humoriste se faisant connaître
sous le nom de "Prieur de la Marne" ; nom fort judicieusement
emprunté au sieur Prieur de la Marne, farouche conventionnel, nervi de
Robespierre, commissaire itinérant du Comité de Salut Public envoyé ravager les
provinces en général et la Vendée-Bretagne en particulier… Mais je m’égare.
Renseignements pris, c’est paraît-il tous
les dimanches depuis au moins deux mois que France-Cul’ diffuse à nos frais ce
gros quart d’heure d’antenne consacré, nous dit-on, à "un feuilleton radiophonique sur le thème de
l’élection présidentielle de 2017" Ne croyez pas que l’humoriste sûrement grassement payé par
vous et moi mouille la chemise devant son micro à nous sortir des vannes bien
travaillées, non. Il ne s’agit que d’un montage audio, un mix comme on dit, où s’incruste de façon aléatoire le nom Prieur de
la Marne ! C’est tout ? Non.
Hier, donc, le thème du feuilleton
était… François Fillon et le titre : "Etouffe chrétiens"…
D’abord, il y avait un fond sonore
brumeux, sorte de salmigondis où l’on distinguait parfois des prières
catholiques psalmodiées par ce qui devait-être un chœur de vierges ménopausée.
Là-dessus s’incrustaient périodiquement des phrases bien choisies extraites
d’enregistrements de discours de Fillon, chaque fois suivies, après bruits
divers, par une voix nunuche minaudant toujours de façon lancinante la même
phrase "- Je n’ai jamais été son assistante"… Toussa avec de temps en
temps, comme un sous-titre audio, une voix off susurrant quelque rappel à la
morale ou au Décalogue, des fois qu’on ait pas bien compris…
Je cherche encore la valeur ajoutée de
cette commande publique, que ce soit sur un plan artistique, culturel ou simplement
humoristique…
Mais bon. Il est inutile que j’en
remettre une couche quant aux orientations
de l’Audiovisuel public (*)
En revanche, cela m’a fait repenser au
CSA. Ce pauvre CSA s’attend, nous dit-on, à se coltiner un merdier pas possible
avec les temps d’antenne consacrés aux différents candidats. Dès la clôture du
dépôt des candidatures, le décompte devra obéir à de nouvelles règles beaucoup
plus précises et détaillées.
Dès que le nom du candidat sera prononcé sur une onde, le compteur se
déclenchera, MAIS dès que la machine réalisera qu’il s’agit d’une critique,
d’un commentaire négatif (pour
le purement factuel j’en sais rien),
toussa sera supprimé du compte… Je
sens qu’il y des algorithmes qui se
perdent…
Mais bon. Si toussa est techniquement possible et doit réellement fonctionner, on devrait pouvoir en tirer d’autres
données statistiques en exploitant les effacements.
Il suffirait d’ajouter simplement un peu de capacité mémoire.
Bien sûr, loin de moi l’idée de
comptabiliser systématiquement les temps "contre", ce qui est sans
intérêt. Mais on pourrait on devrait obliger le CSA à le faire
durant deux mois, au moins pour les seules chaînes Télé et Radio de service
public financées par la redevance (hélas, Arte, Public-Sénat et LCP ne dépendent
pas du CSA)
Car si le système qui vient d’être mis
en place veut préserver une relative égalité de temps positif consacré aux candidats, on se garde bien de permettre
qu’on puisse comparer les temps négatifs
concernant ceux-ci sur les antennes publiques dont la neutralité est proclamée dans leurs cahiers des charges !
Je crois que bien des bisounours
auraient des surprises…
J'allais mettre votre précédent billet et la pétition en ligne chez l'ami Corto ; vous rappelez opportunément ce qui est en train de se passer. Amitiés, cher Plouc.
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