De plus en plus souvent,
la fiction devient réelle et le réel dépasse l’affliction. Je vous propose
aujourd’hui une contribution universitaire essentielle à la compréhension de
l’éternel présent sans souci d’avenir.
Il s’agit d’une synthèse
des travaux du Dr Bruce
Wayne, professeur, nobelisable, directeur de thèses et
chercheur réputé en sociologie politique à la Batman University de Gottham. Validé par le comité scientifique de
l’université et par le comité de lecture de la revue, ce document vient d’être
publié par l’International Journal of Crowd Control dont la rigueur scientifique n’est plus à prouver :
[NDLR : Comme c’est long à lire et pour la clarté de lecture, j’ai
supprimé un graphique, les innombrables renvois et, surtout, les annexes que
l’on pourra utilement retrouver dans la traduction française intégrale ici On notera que le style un peu laborieux résulte d'un texte d'origine écrit en anglais américain...]
______
« Un test a été mis en place dans
un pays de l’Europe de l’Ouest (la France)
pour évaluer les possibilités de contrôle d’un pays entier grâce à un candidat vide
(emptycandidate–EC) dont le manque de cohérence est l’atout
principal. Cette approche est basée sur la théorie TLTS classique. Ce papier
introduit les résultats préliminaires avant le début de la vraie campagne
présidentielle, c’est-à-dire en "mode libre".
Mots clefs : Contrôle
des foules – Politique – Election – Communication – Vide – Démocratie.
1. Introduction
Depuis les premières révolutions aux
États-Unis et en France, l’expansion de la démocratie a permis à un nombre
toujours plus grand de gens de participer au processus de gouvernement de leur propre
pays. Bien sûr, l’influence n’est pas uniformément distribuée puisque certains
systèmes n’accordent pas le même poids à tous les citoyens quand ils sont
consultés ou en raison de leur influence personnelle, sur la base des moyens
dont ils disposent pour exprimer leur opinion ou influencer celle des autres. Le
moyen le plus important, dans de tels régimes dits démocratiques, est l’information.
Ce mot peut avoir deux sens : l’information que l’on rassemble à propos d’un
sujet, ou bien la capacité à informer autant de citoyens que possible. Pendant longtemps,
la presse - soit à travers les journaux, la radio ou la télévision - a eu un quasi-monopole
sur le rassemblement et la diffusion de l’information. Cela a permis un contrôle
assez aisé des idées politiques dans différents pays, essentiellement grâce à la
possession par de grands groupes des marques et moyens de mass-media.
Toutefois, Internet a profondément modifié la situation et depuis son avènement
une dangereuse autonomie se développe dans les populations de la plupart des
démocraties, du fait que l’information peut être proposée et diffusée malgré des
moyens très limités à un grand nombre de gens, menaçant la capacité des grands
groupes à influencer à leur avantage les politiques de ces pays. Par ailleurs,
la situation actuelle dans beaucoup de pays occidentaux est devenue très
instable au point d’affecter la globalité du système socio-économique sur une
échelle tellement large que le temps est venu de mettre au point de nouvelles stratégies.
Dans cette étude, nous analysons les résultats préliminaires obtenus sur un test
mis en œuvre en France par l’usage d’un Candidat Vide (Empty Candidate, EC)
dont le manque de cohérence est utilisé pour évaluer la possibilité de
contrôler un pays entier en utilisant une gestion orientée vers les foules
comme vers les individus. Cette approche est fondée sur la théorie TLTS
classique.
2. Théorie TLTS :
Dans cette section, nous rappelons brièvement
les bases de la théorie TLTS (The Larger The Stupider
ou Plus c’est Grand, plus c’est Stupide). Cette théorie fait l’hypothèse que les échantillons de population
de grande taille ont des capacités cognitives diminuées. Grossièrement, si pour
des groupes de taille suffisamment petite les capacités cognitives sont
augmentées par comparaison avec celles des individus isolés, une valeur
optimale critique existe au-delà de laquelle la capacité cognitive du groupe
diminue de "supérieure à la moyenne" à "moyenne" puis à
"inférieur à la moyenne". Cette diminution est non linéaire.
La théorie TLTS doit toutefois être étendue
pour des groupes plus larges - puisqu’elle n’est valide que pour des
échantillons de taille d’environ 1000 individus. À l’échelle d’un pays, un
autre phénomène apparaît : la transition IDGAF (I Don’t
Give A Fuck ou transition Je N’en Ai Rien à Carrer). Cette transition signifie que non
seulement les gens sont passés sous le niveau des carottes en termes de capacité
cognitives, mais ils cessent purement et simplement de recevoir d’input
significatif et passent dans l’état IDGAF. L’ordre de cette transition est
toujours objet de débats, mais le désordre qui en découle peut prendre des
proportions cataclysmiques. Au-delà de la transition IDGAF, une échelle
négative des capacités cognitives doit être utilisée. D’après cette théorie, il
devient beaucoup plus facile de communiquer des idées prédéfinies à de larges groupes
de personnes. Qui plus est, des développements récents en dissémination de
l’information par la télévision et les mass-media ouvrent de nouvelles
perspectives sur la façon de promouvoir ou suggérer des comportements qui
seraient autrement inimaginables. C’est de cette dernière stratégie que
l’approche EC tire ses principaux concepts.
- Le candidat vide et sa stratégie :
Le but principal de l’approche EC est d’essayer de placer au pouvoir un
individu apparaissant de nulle part et, potentiellement, capable de faire n’importe
quoi, puisqu’il ne serait porteur d’aucune idéologie significative connue du public.
L’essence de cette stratégie est donc de trouver cet individu exceptionnel, capable
de parler sans communiquer de sens ou capable de dire une chose et son
contraire sans rougir.
- Le background du candidat ne devrait
être porteur d’aucune position idéologique politique claire – comme nous
l’avons déjà suggéré – mais il devrait surtout être égocentré et vain,
orgueilleux et doué de connaissances historiques et morales limitées. Nous
avons, dans un premier temps, considéré un psychopathe non condamné (mais la situation paraissait
trop risquée pour une analyse des risques en termes de relations publiques dans
le cas de personnalités à tendances psychopathologiques). Le candidat logique suivant était
donc un banquier d’affaires ou un analyste des marchés. Une opportunité est
apparue quand Emmanuel Macron a déclaré son désir de devenir président et nous
avons pris contact avec lui. Sa capacité à produire des déclarations
contradictoires était déjà grande en raison de son passé professionnel. Comme
l’a dit Alain Minc : "- Non, il
l’avait rencontré [Rothschild]
mais je lui avais dit : il faut le prendre à tout prix parce qu’il était
exceptionnellement charmant et intelligent. Et que ce sont les qualités d’un
banquier d’affaires. Un banquier d’affaires doit être intelligent, souple, rapide
et s’il peut être en plus charmant – parce que c’est quand même un métier de
pute". Nous avions
donc grande confiance que,sur la base d’un niveau professionnel aussi élevé en termes
de mensonge, une grande carrière d’homme politique s’ouvrirait pour lui. Comme
il avait, par le passé, fait des déclarations contradictoires sur le fait qu’il
était ou non socialiste, un homme de gauche ou un homme ni de gauche ni de
droite, il paraissait évident qu’il avait un indice IFY élevé. Il avait en
outre trahi un groupe d’importance stratégique (Alstom) alors qu’il était conseiller du Président de la
République française, ce qui a achevé de nous persuader qu’il était l’homme
capable de continuer la présidence de Hollande-le-Grand. Qui plus est, ce candidat
fait écho à un autre président issu de la banque Rothschild, Georges Pompidou, qui
a fait voter en 1973 la loi qui a permis de transférer le pouvoir de battre
monnaie de l’État aux banques. Autant dire que Macron est l’homme qu’il nous
faut s’il marche dans les pas de son prédécesseur.
- Plus c’est gros et plus ça passe
(PGPP) : L’approche évidente, pour l’EC, était de se présenter comme
anti-système puisque Hollande était très impopulaire. Bien sûr, le CV de Macron
disait on ne peut plus clairement l’inverse exact, mais telle est la beauté de
la technique PGPP, particulièrement efficace sur les citoyens de niveau cognitif
égal ou inférieur au niveau "journaliste". Toutefois, il était très
important de cacher les gens soutenant ou travaillant pour la candidature de
l’EC (cf.
Annexe pour une liste) dont
il était évident qu’ils faisaient partie du système. Mais ce fut relativement facile
puisqu’ils avaient un large contrôle des mass-media et c’est la beauté de cette
stratégie : quand on est à ce point un produit du système, on peut le cacher
facilement. Même avec 39 unes de magazines au 24 novembre. Nombre qui n’a pas
dû aller en diminuant depuis mais nous n’avons pas pris le temps de refaire les
statistiques…
- Stratégie : La question
de la stratégie est, en un sens, la plus difficile et la plus facile. La plus difficile
parce qu’il est essentiel de contrôler les manifestations publiques pendant les
meetings, ce qui a nécessité des investissements significatifs pour faire appel à
des sociétés de communication et de relations publiques, spécialisées dans les yaourts
ou toute autre stratégie marketing, avec des sociétés telles que Little Wing, par exemple. Il est aussi
très important d’éviter que l’EC soit impliqué dans quelque forme de débat que ce
soit puisqu’il n’a à offrir que des phrases vides et très peu d’expérience du
débat politique. Ainsi, il a refusé à ce jour toute forme de débat. Un contrôle
étroit du public des meetings du candidat donne une bonne image à l’ensemble du
public du pays, manifestant un hyper-enthousiasme qui est exclusivement le
résultat de groupes de fans pré-organisés et soigneusement contrôlés.
- Clairement, le candidat Macron est
anti-système et ne reçoit aucun soutien de la presse, sentiment qui doit être
renforcé le plus possible auprès du public pour la réussite de la stratégie EC.
- Un échec de stratégie de communication
s’est fait jour lorsque le clip utilisé pour vendre la grande force du peuple
français (selon
le point de vue supposé de l’EC)
a été mise à jour comme essentiellement composée de figurants étrangers mais
cela a rapidement été oublié. De même que ses affirmations telles que "il n’y a pas de culture française"
ou que "l’art français, il ne l’a
jamais vu" (on
notera la touche PGPP et la logique mondialiste forte qui sous-tend ces propos). Il est bon également d’éviter de
rappeler le mépris qu’il peut manifester envers les simples gens, qui ont quand
même un bulletin de vote, même en tee-shirt. Finalement, l’absence de toute
forme de programme ou d’idéologie assumée facilite les choses : personne n’a à
travailler sur des questions politiques et à proposer des solutions difficiles à
mettre au point pour résoudre des problèmes tout aussi difficiles et surtout cela
rend presque impossible à quiconque d’attaquer l’EC sur ses idées, puisqu’il
n’en a aucune. Il a également essayé une approche fondée sur des déclarations
contradictoires rapprochées, prétendant être pro-anti-LGBT et pro-LGBT, pro-anti-colonisation
et pro-ex-colonisateurs, etc. mais cela semble avoir été un peu contre-productif
et conseil lui a été donné de revenir à ses déclarations vagues, suivant la technique
WWHF [cf. plus loin]. Il faut noter que certains journaux se font l’écho des
contradictions de l’EC de façon quelque peu gênante, en pointant notamment
qu’il a pu déclarer au cours de l’année 2016 être pour le maintien et pour
l’assouplissement des 35 heures, pour et contre la dégressivité de l’indemnisation
du chômage, pour et contre une hausse de la taxation du diesel, pour et contre la
suppression de l’ISF. À cet égard, le moment est venu de présenter un semblant de
programme fondé sur les éléments les plus consensuels – indépendamment des
problèmes de fond du pays – afin de moins prêter le flanc à la critique sur le programme.
- Technique WWHF : La
technique wet-water and hot-fire
(WWHF) est fondée sur l’idée qu’il est possible de parler des heures durant sans
proposer de vraie idée politique, sans prendre parti, mais construire
simplement sur des propos vides et consensuels (consensual-empty-statements–CES, technique de l’eau ça mouille et le feu ça
brûle). L’EC se révèle un pratiquant
incroyablement efficace du CES, capable de produire plus de 50 CES par heure, ce
qui a permis de résoudre le problème des promesses impossibles à remplir. De
fait, jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de politiciens se sentaient obligés de dire
plus ou moins quelque chose à propos de leurs intentions supposées – même s’ils
n’avaient aucune intention de les mettre en œuvre voire pensaient l’exact
opposé–mais ces stratégies conduisaient à des débats de fin de règne problématiques
qui pouvaient significativement diminuer les chances de réélection. C’est
l’approche "sans engagement" de la politique (no engagement approach
to politics – NEAP), qui
n’avait jamais été introduite à une telle échelle auparavant.
- Environnement de l’EC :
L’approche EC est rendue possible par l’environnement politique du pays, qui
traverse diverses crises :— absence de confiance dans les hommes politiques, les
partis politiques et les journalistes — mépris des journalistes et des
politiques pour le peuple et réciproquement— absence de conscience chez la
plupart des hommes politiques de niveau national et chez les journalistes —
terrorisme et autres graves menaces — désagrégation du parti socialiste et
attaque du candidat de droite qui pourrait bien l’empêcher d’atteindre le
deuxième tour des élections, puis de Le Pen. Il y aussi des problèmes mineurs
comme le chômage, qui atteint des niveaux historiques, la crise de l’éducation nationale
et quelques autres considérations mais, comme d’habitude, elles ne pèsent pas lourd
dans les centres d’intérêt des hommes politiques donc nous ne perdrons pas plus
de temps sur ces détails. Qui se soucie des points de détail, au fond ?
3. Discussion et conclusion :
- Jusque-là,
à travers différents sondages, nous avons été capables de faire croire aux gens
que l’EC est un candidat valable et cette stratégie est renforcée par un
journalisme biaisé qui ne pousse pas l’EC dans ses retranchements. Le contrôle
de la presse via le groupe support de l’EC ne peut pas faire de mal non plus.
Ces sondages soulignent un fort aveuglement du pays, puisque la majorité des
gens – du moins ceux qui votent – croient simplement ce qui leur est dit ou
n’en ont "rien à carrer", grâce à la transition IDGAF et en accord avec
le paradigme TLTS. Par ailleurs, quelques signes peuvent susciter l’inquiétude
: des rumeurs négatives de toute sorte commencent à apparaître sur le web ou
dans quelques médias officiels, certaines d’entre elles directement provoquées
par l’EC et d’autres dues à des investigations récentes ou plus anciennes qui
sont rendues plus visible du public. Notre recommandation pour le futur du
candidat est de conserver les approches PGPP et WWHF qui ont bien fonctionné
jusque-là. Il devrait également travailler sa voix qui paraît très fausse dans
certains de ses discours publics et faire attention à ne pas s’exploser les
cordes vocales en hurlant comme un capricieux-pas-si-adulte. Il doit également
continuer à faire en sorte que les gens ne se souviennent pas qu’il était
totalement impliqué dans la présidence Hollande, autrement cela pourrait lui
faire un tort considérable, et nous aurons alors une grande chance de le voir
atteindre le deuxième tour des élections, qui le verrait gagner facilement le
prix sans effort puisqu’il serait très probablement opposé à Marine le Pen. De
cette façon, nous aurons atteint notre but : démontrer que la démocratie est
une farce et reprendre un peu de fromage avant de passer au dessert, aux frais
du contribuable. »
B.
Wayne
Ce sera tout pour aujourd’hui.
Tout à fait excellent! Merci.
RépondreSupprimerFrans
Je dirais même plus, excellent comme à votre habitude ....
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