Qu’il ne lira pas…
« Monsieur Macron, je suis un criminel...
Médecin colonial, médecin des Troupes de Marine, je
suis un criminel contre l’humanité, je suis un criminel contre l’humain.
(…)
Mes héros n’étaient pas footballeur, chanteur, acteur,
mais médecins coloniaux exerçant dans les conditions les plus extrêmes, dans
ces pays tropicaux, sans la moindre politique ou infrastructure de santé, où
sévissaient des guerres interethniques, le tribalisme, le féodalisme,
l’esclavagisme, la famine, l’irrationalité, la pensée magique, les mutilations
rituelles sexuelles ou corporelles et l’anthropophagie.
Je n’ai eu de cesse tout au long de ma carrière de
médecin de la Coloniale, des Troupes de Marine, au sortir de l’Institut de
Médecine tropicale du Pharo à Marseille de sauver parfois, de soulager souvent,
de servir l’humain toujours. Secourir était mon combat, sauver, ma victoire
quel que soit l’Homme, de Mopti, de Bobo-Dioulasso, de Grand Bassam, de Bouaké,
de Korhogo, de Brazzaville, de Bangui, de Ndjamena, de Moundou, de Bardai, de
Hienghène, de Lifou, de Maripasoula, de Camopi, de Paramaribo, de Mata-Utu, de
Tchibanga, de Brazzaville, et bien d’autres villages africains, sud-américains
et océaniens.
Partout et toujours pour l’Humanité, j’ai soigné, soulagé et prévenu, à pied, à cheval, par le ciel, par les eaux des mers, rivières et rapides, dans les déserts, dans les montagnes, dans les forêts, dans les ruines d’un tremblement de terre, dans les tempêtes, dans le feu, sous le feu, mais jamais autant que mes Anciens qui ont pour beaucoup donné leur vie et parfois la vie de leurs proches.
Monsieur Macron, ayez un peu de respect, d’égard pour
tous ces Hommes, pour vous criminels contre l’Humanité, mais en fait les
premiers "French Doctors", la modestie et l’humilité en plus. Et
comme le disait, il y a quelques années, le premier doyen de la Faculté de
médecine de Dakar "- Y a-t-il au
monde plus petite équipe d'hommes ayant rendu plus de services à l'humanité
souffrante ? Y a-t-il au monde œuvre plus désintéressée, plus obscure, ayant
obtenu de si éclatants résultats et qui soit pourtant ignorée, aussi peu
glorifiée, aussi peu récompensée ? Qui peut prétendre avoir fait mieux, où,
quand et comment ?"
Un peu d’histoire, Monsieur Macron. Tous ces Médecins
coloniaux, mes héros, sont associés à ces maladies dont certaines ne vous sont
pas connues et d’autres vous évoquerons probablement plus des souvenirs de
voyages que d’Histoire, l’Histoire que vous bradez par clientélisme. Ces
maladies sont parfaitement bien rapportées par Louis-Armand Héraut,
historien de la médecine.
La peste, cette maladie tueuse qui élimina au XVe
siècle un tiers de l'humanité et sema encore la terreur à Marseille en 1720.
C'est le médecin colonial Alexandre Yersin qui, découvrit à Hong Kong le
bacille qui porte désormais son nom. Quatre ans plus tard, à Karachi, le
médecin colonial Paul-Louis Simond démontre le rôle vecteur de la puce
du rat. Soulignons la mort héroïque en soignant des milliers de pestiférés du
médecin major Gérard Mesny en 1911, lors de l'épidémie de Mandchourie.
On ne peut oublier la mort tout aussi courageuse du médecin colonial Gaston
Bourret en 1917 dans son laboratoire de Nouméa. Enfin ce sont les médecins
militaires coloniaux Girard et Robic qui réussirent à mettre au point
en 1932 à Tananarive un vaccin anti-pesteux efficace.
La variole fit l'objet d'une lutte constante dès les
premiers temps de la colonisation aussi bien en Afrique qu'en Asie. L'action
sans défaillance du Service de santé des troupes coloniales a contribué de
façon décisive à l'éradication de cette maladie effroyable qui, faisait en
France 10 000 victimes par an à la fin du 18e siècle. La vaccination, qui se
faisait au début de bras à bras fut grandement améliorée quand on put inoculer
le virus à partir de jeunes buffles, créer des centres vaccinogènes et
transporter, grâce à Calmette, lui aussi médecin colonial, la lymphe
vaccinale en tubes scellés.
La fièvre jaune, affection virale redoutée, endémique
en Afrique et Amérique, fit des incursions dans les ports européens au XIXe
siècle (20 000 morts
à Barcelone). Elle fit de très nombreuses
victimes dans le corps de santé colonial, comme en témoignent les monuments de
Dakar et de Saint-Louis du Sénégal. Il faut attendre 1927 pour que le médecin
colonial Laigret puisse obtenir un vaccin grâce au virus recueilli à
Dakar sur un malade. Par la suite la vaccination par le vaccin de Dakar et le
vaccin américain Rockefeller permit d'obtenir rapidement un contrôle
quasi-complet de cette affection souvent mortelle.
Le paludisme, dont le parasite responsable,
l’'hématozoaire, fut découvert par le médecin militaire Alphonse Laveran
à Constantine en 1880. Le paludisme reste la principale cause de mortalité
infantile sous les tropiques. Il faisait et fait partie du quotidien du médecin
tropicaliste. Les premiers médecins qui s'acharnèrent à le combattre à travers
son vecteur, le moustique, furent surnommés par les autochtones les
"capitaines moustiques ». Le médecin colonial Victor Le Moal
s'illustra particulièrement dans cette lutte anti- moustique à Conakry.
La maladie du sommeil ou trypanosomose, parasitose
particulièrement redoutable, atteint le système nerveux central en provoquant
une apathie, des troubles du comportement et un état de délabrement organique
cachectique extrême qui aboutit à la mort. Nombreux sont les médecins qui
furent contaminés en la combattant, et parfois en sont morts. Cette affection
dépeuplait en Afrique noire des régions entières. Elle fit très tôt l'objet
d'études qui vont permettre au médecin colonial Jamot, grand nom de la
médecine tropicale de développer son action
La lèpre, une autre vieille connaissance, quasi
disparue d'Europe, atteint la personne dans son apparence physique ainsi que
dans sa dimension sociale. Marchoux va organiser la lutte contre cette
maladie mutilante, lutte qui sera poursuivie et développée par le médecin
général Richet en collaboration avec Daniel Follereau. De nombreux
médecins coloniaux se consacreront à cette lutte difficile, dont Léon
Stevenel qui isola le principe actif de l'huile de Chaulmoogra, seul
médicament d'une certaine efficacité avant qu'apparaissent les sulfones.
La méningite cérébro-spinale à méningocoque,
endémo-épidémique en Afrique tuant encore et toujours des milliers d’enfants, dont
certains dans mes bras, au Burkina-Faso à Bobo-Dioulasso, au Mali à Djenne,
dans une zone que l’on nomme encore la ceinture de Lapeyssonie du nom
d’un illustre médecin colonial qui a tant dispensé aux pays sahéliens et qui a
transmis son savoir à des légions de médecins tropicalistes et à moi-même dans
les années 80.
Médecin colonial, je suis, médecin colonial, je reste,
car je termine ma carrière dans un quartier multiculturel et soigne hommes et
femmes de 49 nationalités différentes dont de nombreux « colonisés ». Nous
devons croire que le "criminel" que je suis, ne fait plus peur à
toutes ces victimes de la colonisation tant ma patientèle est grande. Les "souffrances
endurées", par la faute du "bourreau-tortionnaire" que je suis,
ont été vite oubliées et pardonnées tant l’attachement de mes patients est
profond.
Mr MACRON, votre insulte envers tous ces Hommes dont
la devise "Sur mer et au-delà des mers, pour la Patrie et l'Humanité,
toujours au service des Hommes" a toujours été respectée jusqu’à la mort
pour certain, ne fait pas honneur à un homme qui pense pouvoir être un jour
président. Je vous suis reconnaissant d'au moins une chose : si j'ai pu avoir
quelque hésitation à vous écouter au gré de vos shows politiques, tant votre
charme de beau-fils idéal, de prince charmant des banques d’affaire, de
bonimenteur, discoureur et beau phraseur m’avait interpellé, vous m'avez
définitivement libéré de cette faiblesse.
Je vous laisse à vos fans, cadres urbains diplômés en
communication ou en sociologie, geek asociaux et bobos aux vélos électriques,
vous qui n’avez jamais été confronté par vos mandats inexistants ou par vos
activités professionnelles à la misère et la pauvreté, à la souffrance, à la
violence et la guerre, au communautarisme, à l’islamisme radical. Restez dans
votre bulle et qu’elle n’éclate pas.
Monsieur Macron, bradeur d’histoire, j’ai la mémoire
qui saigne "
Dr Philippe PAUX, ancien médecin-chef du 3° RPIMa.
ha, le confrère aurait pu s'épargner cette littérature
RépondreSupprimeron ne convainc que les convaincus et d'une, et de deux, il est clair que micron, qui n'a jamais posé un diagnostic, jamais planté un clou , ni changé une ampoule, ni recousu un bouton, n'en a rien à carrer
La lettre n'est pas écrite pour le Mac'Dron mais pour les acurabas
SupprimerEt en plus, s'il est médecin des troupes de la Marine, c'est le médecin du diable !
RépondreSupprimeret qui plus est parachutiste...
SupprimerUn putschiste en puissance, un nostalgique du quarteron de généraux en retraite. Est-il nécessaire d'en rajouter?
Popeye
Les maladies et les épidémies ont longtemps permis à l'Afrique de limiter l'explosion démographique. Au Nigéria les femmes ont un taux de fécondité de huit enfants en moyenne.
RépondreSupprimer"où sévissaient des guerres interethniques, le tribalisme, le féodalisme, l’esclavagisme, la famine, l’irrationalité, la pensée magique, les mutilations rituelles sexuelles ou corporelles et l’anthropophagie"
De quel droit l'occidental va-t-il se mêler d'intervenir dans cette culture aussi cruelle ou stupide soit-elle?
Dès le XVII° siècle, les puissances maritimes (Portugal, Espagne puis Angleterre) ont se sont lancées dans la course aux colonies (pour l’or, les produits d’Asie – thé, épices …) La France, elle, se contentait plutôt de suivre ses aventuriers explorateurs sans stratégie définie ni volonté précise, successivement plombée par les dettes de la monarchie puis épuisée par la Révolution et les guerres continentales de Napoléon. La conquête de l’Algérie ne fut qu’un accident pour liquider la menace de la piraterie. Ce n’est qu’à la fin du XIX° siècle que tout s’est accéléré du fait de l’industrialisation et du besoin de matières premières.
SupprimerEt c’est là que se situe l’erreur : Les Rosbifs menaient une colonisation de "comptoirs", souvent féroce mais en se foutant des indigènes. La France en revanche, sous la houlette d’ailleurs des bons socialos et radsoc anticléricaux de la III° République, s’est lancée dans une colonisation "de peuplement" (d’où le drame ultérieur des pieds noirs) mais pas seulement : Notre gauche de l’époque a tenu à "apporter la civilisation" aux autochtones qui ne demandaient rien, un peu comme les sans-culottes de 1792 voulaient imposer la révolution en Europe. Résultat : On a divisé par 100 leur taux de mortalité infantile mais leur fécondité est restée la même…
Le brave médecin colonial Paux a à la fois consacré sa vie au serment d’Hippocrate et à son serment d’officier de la grande muette. C’est tout à son Honneur mais il est le couillon de l’Histoire comme nous…
Bravo le Bib ... dommage que vous ne soyez pas devant micros et caméras d'un 20 heures toutes chaines confondues. Votre témoignage ne paraitra pas dans libé ni même dans la croix. C'est vrai que vous ne prêchez que des convaincus.
RépondreSupprimerNous sommes donc bien d'accord.
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