Donc, la mairie de Paris a
décidé qu’elle ne s’adressera plus au marchand
de sable qui était jusqu’alors le mieux disant pour fournir chaque été à
ses administrés le moelleux tapis si nécessaire à Paris-Plage.
Les "Ciments Lafarge"
bien connus des souchiens lambda, c’est-à-dire dorénavant l’énorme machin
franco-suisse Lafarge-Holcim, est
radié de la liste des fournisseurs agréés de la Ville-Lumière.
On saluera la sincère indignation et le courage éthique
manifestés là par Maire-Hidalgo. Il est vrai qu’il y a quatre mois déjà que l’on
parle des arrangements passés par
Lafarge avec les groupes terroristes islamiques pour continuer à faire tourner une
de ses cimenteries en Syrie. Mais ça, s’était sans doute sans importance
éthique. En revanche, le fait que Lafarge se dise disposé à fournir du ciment à
Trump pour son mur anti-immigration à
la frontière mexicaine, ça, la Ville de Paris (et bien entendu ses contribuables) ne saurait l’admettre !
Une fois que les moulinets de bras de la Maire Hidalgo et de son Bruno Julliard
auront cessés de remuer l’air (dans un rayon d’un mètre autour d’eux et via une
centaine d’entrées affichées sur Google, c’est-à-dire rien), ce qui est déjà fait, que
va-t-il se passer ?
- Leader mondial dans les
domaines du ciment et des granulats avec un chiffre d’affaire de 27 milliards d’euros,
l’esprit occupé par son plan stratégique (retrait d’Inde et de Chine,
notamment pour recentrer son activités sur les marchés où il est suffisamment
en position de force pour imposer ses prix), depuis son siège désormais helvétique, Lafarge-Holcim a sans doute à
peine soulevé une paupière à l’annonce de la perte d’un marché annuel de 3.000
tonnes de sable brut payé avec les élastiques habituels des collectivités
locales françaises…
- L’avantage pour la Ville
de Paris, c’est que Lafarge ne viendra pas faire une pendule contentieuse faute
d’être autorisé à soumissionner conformément aux règles, notamment européennes,
en matière d’appels d’offre des marchés publics ("de minimis…") Mais peut-être (sinon
sûrement) est-ce
un marché pluriannuel (ça va faire 15 ans que c’est eux) avec à la clefs de grosses indemnités à payer pour rupture unilatérale ;
Madame passera payer…
- Nul ne pourra donc savoir
si Lafarge aurait pu être moins disant
que l’heureux bénéficiaire du prochain marché. De toutes les façons, c’est l’Etat
la Ville qui paie… Car, rassurez-vous, Paris Plage sera ensablé !
- Oui, Paris Plage aura son
sable. Car sur les pavés la plage !
C’est le sable et lui seul qui fait l’identité
de Paris Plage ! Sans lui, quel Francilien bon enfant et pas forcément
boboïde sortirait-il sa pelle et son seau en plastique pour venir faire des
pâtés sur le bitume ? Lui fournir gracieusement les parasols ne suffirait
pas !
Certes, la parasolisation des voies sur berge contribue déjà à
elle seule à estivaliser
Paris-au-mois-d’Août. Certes, le sable ne permet pas comme à Palavas de faire
trempette dans la décoction de rats crevés et de je-ne-saurais-dire où vogue
lascivement le bateau mouche. Mais sans le sable, disparaît cette possibilité
inouïe de marcher pieds nus dans un livre d’image. Sans le sable, comment la
Parisienne, aussi parasolisée
soit-elle, pourrait-elle s’évader ?
Allongée sur son transat, tapissée de Bergasol, protégée du soleil francilien
par son numéro de Gala déployé devant
ses lunettes Miami Beach, les pieds bien au chaud dans le sable de carrière
bulldozérisé là par Caterpillar, elle peut fermer les yeux et se rêver être sur
la plage de Phuket, de Copacabana ou d’Hawaï sous les palétuviers en plastique
tant célébrés par Gauguin (à moins que ce soit par Philippe Muray, je m’y perds…) Bref, le sable est aussi incontournable
que Maire Hidalgo est nécessaire à une collectivité territoriale aussi durable et
responsable que la Ville de Paris pour remplir sa mission, sa vocation : Consoler
ses acurabas de l’absence de bain de mer en leur garantissant du sable plein
les yeux !
Mais je m’égare…
- Le but essentiel est atteint :
En ayant eu l’occasion de montrer du
doigt les turpitudes de Lafarge (Fillon, c’est tous les jours mais ça lasse…) Maire Hidalgo a pu éructer son petit
"no pasaran " : “Nous nous passerons de leur prestation”, travailler
pour Trump et contre les migrants va à l'encontre des ”engagements
éthiques que les parisiens sont en droit d'attendre de la part de la ville”….
C’est tout à fait ça : C’est sûrement ce que les
contribuables et autres administrés attendant par priorité de leur bonne ville…
Il doit quand même y avoir un appel d'offre ?
RépondreSupprimerEst-il possible de mettre une clause "anti-trump" ?
C'est aussi vrai que les socialos peuvent tout se permettre sans voir l'ombre du bout du nez d'un juge ... !!