"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 5 juin 2017

Des ponts de pierre aux ponts de papier…



Méditant en ce week-end de trois jours sur les "ponts" du calendrier, tant attendus par l’acuraba-de-bas-mensualisé, m’est venue, pour meubler, l’envie de vous ressortir un mien billet publié il y a deux ans à l’occasion du jeudi de l’Ascension :   
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Mai, mois des ponts.

Sur les billets en Euros, on a scrupuleusement veillé à exclure de la vue (de la vie ?) toutes références à un pays précis, à un monument précis, à une personne ; même Charlemagne ou les pères fondateurs du machin étant trop réducteurs… Outre l’omniprésence d’une carte géographique sans frontière et des douze étoiles dont le sens originel s’est perdu, la déco retenue se limite à deux symboles : au recto des portes ou fenêtres ouvertes et, au verso, des ponts ; symboles respectivement, de l’accueil et, à condition de faire l’effort de tourner la page, symbole de la libre circulation et de l’échange entre les peuples…
Toutefois, les nécessités du réel ont conduit à consentir de faire apparaître une progression dans la chronologie des styles architecturaux et moyens techniques illustrés. Et on ne pouvait faire débuter la série au Traité de Rome, ni même aux Lumières. C’est contrariant, je sais, d’autant que les graphistes ont dû se tordre les méninges pour que certaines des portes les plus anciennes ne fassent pas penser à des portes d’églises. Mais bon.

Au demeurant, les ponts symbolisaient encore bien, à l’orée du XXI° siècle, cette joyeuse possibilité d’aller et venir des hommes, des marchandises, des richesses… et des prestations sociales, ne les oublions pas. Mais c’était déjà avant-hier soir.
De nos jours, ces ponts-là, couchés sur le papier, symbolisent il est vrai toujours la même chose. J’en veux pour preuve que la construction d’un pont entre Lampedusa et la côte libyenne serait un investissement créateur d’emplois et d’économies en secours maritimes. Même les plus farouches écologistes défenseurs des écosystèmes n’y verraient rien à redire en dépit du drame que ce serait dans la chaîne alimentaire pour la murène et le cœlacanthe de Méditerranée.   

Il n’en est pas de même pour les ponts du mois de mai. Ceux-là sont à l’évidence des obstacles à la croissance du Produit Intérieur Brut ! Par quelque effet comme l’alignement des planètes, il est des années où ils se retrouvent tous les quatre dans ce qui fut et reste encore pour certains le mois de Marie. Et ça craint…  
Dans la prolongation du film-culte 1792-Commune-Congrès de Tours sous-titré "Du passé faisons table rase", le consortium Macron-MEDEF-Fran mac’ et ses idiots utiles attirent l’attention sur le coût insupportable de ces ponts pour la croissance, l’emploi, toussa… Evidemment, ils se gardent bien de calculer que, lorsque ces quatre ponts se conjuguent dans la pire des hypothèses de calendrier, ils n’ont sur le temps annuel travaillé qu’un impact trente fois moindre que les 35 heures, non compris les effets induits de celles-ci sur les RTT et la désorganisation du travail dans certains secteurs… Mais c’est ainsi et ce souci vient judicieusement relayer l’extension de la lutte pour le travail du dimanche…

Au demeurant, ces ponts sont des symboles bien moins virtuels que les ponts de papier de la BCE. Ils sont tous les quatre liés à notre histoire et tous contribuent à notre identité commune. Commémorer la Victoire contre le nazisme, le 8 mai n’est pas plus négociable que le 1° mai célébrant la fête du Travail. La tentative absconse qu’avait faite Giscard de supprimer le 8 mai et d’en noyer le souvenir dans une célébration commune le 11 novembre suffit d’ailleurs, après coup, à montrer que son septennat marquait bien le début de la décadence et de l’inculture historique de modernœud : S’il y avait un jour chômé à supprimer ou à transformer en jour de deuil, c’était le 11 novembre qui concluait le suicide de la civilisation européenne…
Quant au lundi de Pâques et au jeudi de l’Ascension, si leur raison d’être originelle est désormais ignorée par l’écrasante majorité et, aux dires de nauzélites déculturées, un résidu suranné de croyances des temps obscures en des racines chrétiennes fantasmées, ils sont profondément ancrés dans les cerveaux reptiliens de tous. Et il n’est pas une association sportive ou corporatiste ne croyant ni à Dieu ni à diable qui manquera à l’appel pour les défendre comme le lundi de Pentecôte ! Ils ne savent pas pourquoi mais c’est comme ça.

Et c’est souvent parce qu’on ne sait pas dire pourquoi qu’un symbole d’identité est le plus solide… 
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2 commentaires:

  1. Le 11 Novembre mérite davantage que le 8 Mai d'être commémoré.

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    1. Je vous l’accorde bien volontiers pour garder la mémoire de tous ceux qui se sont battus de part et d’autre sans autre issu que de mourir enterrés vivants dans cette effroyable boucherie. Il n’en demeure pas moins que célébrer 14-18 revient à célébrer comme une victoire ce qui a été à la fois le point de départ et le point de non-retour du suicide de l’Europe.

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