On n’en est qu’à 45 jours… Hollande
Pédalonaute, lui, avait pu faire illusion et tenir jusqu’à la rentrée sans véritable
couac (à
vrai dire sans trop le faire exprès…)
Propulsé par un "projet" se
résumant à une géniale stratégie de communication adossée à des études
marketing des rêves supposés des citoyens consommateurs, le Cyborg se
retrouve au pied du mur où-c’est-qu’on-voit-le-maçon. Certes, lui n’a angoissé
personne en proclamant que "son
ennemi c’est la finance". Il est de fait qu’elle n’est pas son ennemi.
On le croit d’autant mieux qu’il n’a pas d’ennemi. Car dans le livre d’image où
il nous fait marcher il n’y a pas d’ennemis !
Et, quelque part, c’est ça qui angoisse…
45 jours, donc. Bien sûr, on nous a
survendu son aisance et sa vivacité de répartie lors de rencontres
internationales avec Merkel (ou il s’est montré plus fédéraliste qu’elle), Trump et Poutine (dont il n’a rien obtenu), mais la com’ ne suffit pas. Voilà
donc qu’au bout d’à peine six semaines le Président et son Premier ministre
débarquent quatre ministres dont deux ministres régaliens avant même que le
cabinet rentre dans le dur des choses sérieuses ! Du jamais vu à ce point
depuis cinquante ans, à part peut-être quelques rares cas de sous-secrétaires d’Etat
s’étant trop vite révélés des erreurs de casting… Et cela sans liens avec la
ligne politique du gouvernement (encore floue) mais pour des raisons que je qualifierais par euphémisme :
"survenant à l’insu de leur plein gré"…
Ça commence bien et nous attendons la
suite ; y compris la valeur ajoutée du travail en commissions de bien des
nouveaux parlementaires marcheurs qui
ont viré nos vieux élus locaux en claquant des doigts. Mais bon.
Lisez quand-même ci-dessous un extrait
du billet
du jour de Maxime Tendonnet :
________
« Au-delà de l’euphorie médiatique
surannée qui empoisonne l’air du temps depuis bientôt deux mois, une crise
politique, sans précédent quelques jours après une élection nationale, déjà bat
son plein. Une hystérie chasse l’autre. En un rien de temps, l’air du temps
bascule du tout au tout et l’idolâtrie d’hier se métamorphose tout
naturellement en lynchage. Le processus ne fait que s’accélérer : en 60 jours
quand il fallait 6 mois jusqu’à présent. Les opportunistes sont déjà en
train de perdre leur pari : leur punition approche à grand pas.
Evidemment, les élections sont passées. Les Français, une nouvelle fois, se
sont fait avoir. Il faut dire que certains ne réfléchissent pas beaucoup.
(…)
L’opinion publique est devenue
insaisissable, imprévisible, prise de soubresauts erratiques. L’assise de
popularité du nouveau pouvoir est extraordinairement faible : 32% des suffrages
au premier tour des présidentielles avec une participation de moins de 50% cela
donne un socle d’adhésion de 16%, extrêmement faible pour un début. Il suffit
sans doute de très peu de chose pour que le nouveau pouvoir soit empêtré dans
un vertigineux engrenage d’impopularité et sombre rapidement dans un rejet
radical. On ne peut pas parler vraiment d’état de grâce et la nouvelle équipe,
au bout de quelques semaines, est déjà engluée dans des affaires alors qu’elle
avait bâti son succès sur une image de purification des mœurs politiques. Rien
ne laisse prévoir une amélioration sur les grands sujets de préoccupation des
Français, la violence, l’Etat de droit, la cohésion nationale, la maîtrise des
frontières, la lutte contre les inégalités et le communautarisme… La rue et les
syndicats menacent les projets de réformes sociales. Le climat d’euphorie, de
culte de la personnalité et le charme qui règnent en ce moment sur les médias
et une partie de la presse forment un écran de fumée cachant une situation
profondément instable et précaire, sans doute plus complexe et plus périlleuse
encore que les débuts de quinquennat Hollande. Dans peu de temps, une deuxième
vague de « dégagisme » risque de déferler au détriment des
bénéficiaires de la première, encore plus violente. Dès lors, vers qui se tourner
? Si une opposition modérée et républicaine ne parvient pas à s’imposer et à
proposer une alternative crédible aux Français, les vainqueurs finaux de la
décomposition politique seront les partis extrémistes, de droite comme de
gauche et la France sombrera dans le chaos. »
Maxime Tendonnet
Ce
sera tout pour aujourd’hui.
Intéressante période, telle qu'on n'en avait vécu que pendant notre enfance insouciante ou appris dans nos livres d'histoire. La France est en train de sombrer sous nos yeux, et avec l'approbation d'une majorité de la minorité d'un peuple qui ne croit plus à rien ... Je me vois très bien dans la peau et l'état d'esprit d'un romain au début du Ve siècle ou d'un byzantin à celui du XVe. Comme quoi l'Histoire sait repasser les plats !
RépondreSupprimerLes résultats de l'élection présidentielle du Touquet sont instructifs.
RépondreSupprimerIls connaissent Macron, c'est presque le régional de l'étape, et il ne récolte que 30 % au premier tour contre 50 % pour Fillon.
C'est justement parce qu'ils le connaissent ?