Ah ! Qu’il est doux sur ma terrasse
de mes montagnes de me températurer à
22° alors qu’on m’annonce que, en même
temps, les Gônes lyonnais transpirent à 32° ! Surtout lorsque (limite à enfiler un sweet’) les dits 22° sont confortabilisés
par un coulis de brise fraîche filtré à travers mes épicéas dont les extrémités
des branches, quoi qu’encore vert tendre, me disent qu’il n’est déjà plus temps
de "penser printemps"…
Si j’insiste là-dessus, c’est juste pour
faire envie aux guignols du boboland urbanisé ; kss, kss… Que voulez-vous,
c’est le côté "sale affameur de la classe ouvrière" qui sommeille en
moi. Ne le réveillez pas, j’y suffit…
Mais je m’égare.
Or donc, Sa Suffisance Raffarin du
Poitou et autres lieux vient d’annoncer qu’il "quittait la vie politique élective". Tout arrive et son
intérêt bien compris lui a fait judicieusement penser que la saison était
propice pour s’éclipser en coulisse côté jardin avec une dignité de sénateur,
plutôt que de tenter un dernier tour de piste, voué à se viander comme Bayrou
dans la fosse d’orchestre. Car Raffarin, lui, n’a jamais rêvé du panache d’Henri
IV ou des moulins de l’autre hidalgo
cher à Cervantes. Raffarin, lui, s’en est toujours tenu à son rang de noblesse
d’épiciers. Giscardo-compatible, UDF-compatible, UMP-compatible, LR-compatible,
Juppé-compatible, Fillon-compatible, Macron-compatible, poly-compatible, c’est
un "multi-pass" comme répétait bêtement Milla Jovovich dans "Le cinquième
élément" de Luc Besson… Ça ne lui pas mal réussi et il a tout été :
Elu et patron local, départemental, régional, député européen, sénateur, trois
ans Premier ministre… "Il y aura
toujours un Raffarin pour faire l’appoint"… Il va me manquer… Mais pas
forcément :
Car vous aurez noté qu’il a dit quitter la
vie politique élective. Il
quitte donc le Sénat où se sédimente la lassitude des ambitions d’arrondissement
et ne postulera plus aux ors de la République. Bon.
Mais l’ajout de l’adjectif "élective"
est une petite restriction qui n’est pas dénué de sens. Cette rétention a comme
un parfum de coïtus interuptus,
fréquent chez le centriste restant
toujours au milieu du gué…
En arrière-plan de cette déclaration courageuse, on sent bien que l’animal
espère bien continuer à être consulté
et reçu dans les débats tels les
vieux sages et vieux bonzes récurrents toujours-pas-morts…
Rassurez-vous. Ça n’aura qu’un temps ;
et par les temps qui courent, ça risque d’être assez court…
______
PS : Avant qu’on l’oublie,
rappelons quelques-unes de ses déclarations ayant permis à certains de tirer à
la ligne au cours de ces quinze dernières années :
« Il
est curieux de constater en France que les veuves vivent plus longtemps que
leurs maris. »
« Je
ne suis pas énarque, je parle directement comme je suis. »
« L'avenir est une suite de
quotidiens. »
« Les
jeunes sont destinés à devenir des adultes. »
« Le tour de taille n’est pas un handicap
au Sénat. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire