"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 5 janvier 2018

Allo… A l’eau… Allah !



Or donc, l’opération est lancée sans qu’on sache encore qui va remporter l’appel d’offre et combien cela coûtera aux con-tribuables hexagonaux : Le cahier des charges prévoit d’équiper d’une ligne directe avec un poste de téléphone fixe 50 544 chambres cellules dans 178 hôtels établissements pénitentiaires.

Nommée Garde des Sceaux fin juin dernier pour oublier l’erreur de casting Bayrou, Nicole Belloubet avait évoqué cette hypothèse dès le mois d’août : Doter du téléphone chaque cellule de prison.   
Jugée audacieuse et officialisant le renoncement à l’interdiction faite aux résidents d’avoir des téléphones personnels, l’idée avait alors suscité de nombreuses critiques et on n’en avait plus entendu parler.

Ben ça y est ! C’est dans les tuyaux : La Chancellerie va sélectionner un concessionnaire pour la fourniture, l'installation, la mise en œuvre et l'exploitation et la maintenance d'une infrastructure de téléphone et de vidéoconférence dans les établissements pénitentiaires à destination des personnes détenues et permettant le contrôle par l'administration.

Bon. Cela suscite de ma part un certain nombre de remarques :

- Je n’évoquerai que pour le fun la scandaleuse discrimination qui est faite entre des populations aussi respectables l’une que l’autre : Alors que les détenus réels sont tous condamné (au moins) à 2 ans ferme et plutôt plus et que les prévenus ne sont maintenus en détention que pour de bonnes raisons, la population carcérale se trouve honteusement privilégiée par rapport à celle des demandeurs d’asile qui n’ont… rien à se reprocher et qu’on empile dans des Formule1 et des hôtels de sous-préfecture dont les chambres sont dépourvues de téléphones ! Il y a là une manifestation évidente de xénophobie !

Mais soyons sérieux.

- La méthode, tout d’abord : Ballon d’essai en août, vague concertation-consultation (supposée) au niveau hors-sol du Ministère et… discret appel d’offre (faut bien) publié dès la rentrée au Bulletin officiel des marchés publics… Clôture du dépôt des plis cette semaine. Très jupitérien…

Et toussa pourquoi ?

- Quand on ne peut plus maîtriser une situation, l’essentiel est de faire croire que tout est sous contrôle : Il y a plus de portables en circulation des les prisons que de détenus. Et les matons sont débordés, épuisés à écoper la mer en fouillant les cellules au lieu de se consacrer, notamment, au renseignement sur nos chers radicalisés
- Probablement soufflée à Nicole par les petits malins y voyant la perspective de juteux marchés, la solution du problème passerait donc par l’installation d’un poste fixe dans chaque cellule avec toute la coûteuse architecture informatique qui va avec : En effet, chaque détenu pourra appeler H24 quatre numéros prédéfinis agréés et contrôlés par l’administration. Ce qui, je suppose, implique que tel n° d’appel sortant soit exclusivement accessible du poste fixe de telle cellule par tel détenu, sans doute à l’aide d’une carte personnelle…
- Soyez sûr qu’on va nous vendre la chose (c’est déjà fait) en évoquant des motivations humaines : "Maintenir le lien social" avec les familles, pouvoir joindre les proches le soir et non pas aux heures où ils travaillent… Et, bien sûr, "préparer la réinsertion"…
­- Et comme nous sommes en Marconie (ne l’oublions pas), on obtiendra[it] des gains appréciables de productivité en libérant les matons des heures de recherches fastidieuses de portables clandestins !         

Qu’en conclure ?

- D’abord, soit le fameux contrôle évoqué des communications reste à la charge des surveillants, auquel cas ceux-ci seront encore plus surchargés ; soit, ce que suggère l’appel d’offre, les contrôles se feront à l’aide d’une usine à gaz facturée la peau des fesses et dont les algorithmes seront rendus inopérants pour passer sous les fourches caudines du religieusement politiquement correct et des gardiens des Tables de la Loi…
- Ensuite, les correspondants "famille et proches intimes" étant préalablement acceptés par l’administration, il n’est pas exclu que le Conseil d’Etat ou la justice européenne retoque les contrôles des communications annoncés pour rassurer les couillons de base. D’où une probable mise à la casse du système façon portiques écotaxe…
- Enfin encore, le chantier ne tient pas compte de la surpopulation carcérale. Les cellules individuelles sont réservées aux VIP. Imaginez-vous, en déplacement professionnel par exemple, en train de communiquer avec votre nana, vos jeunes enfants, votre mère…  depuis une piaule surpeuplée où vos trois ou quatre "colocs’" braillent, tapent le carton, sodomisent le petit jeune ou… gloussent bêtement d’entendre vos propos…
On compte aujourd’hui plus de portables en prison que de détenus. Au mieux, il n’y en aura pas plus…
Et le pognon dépensé sera prélevé où ? Sur le budget de construction ; où d’autre ?

- Enfin et surtout, avec cet installation de téléphones dans les cellules, nous franchissons un pas de plus dans le rétrécissement, sinon bientôt vers la disparition, de la différence encore concrètement perceptible entre la "privation de libertés" imposée (parfois) aux criminels et délinquants et la "liberté" (de plus en plus contrôlée) encore consentie à l’acuraba virginal…


1 commentaire:

  1. Et si cela se trouve, les détenus conserveront leurs portables parce que quatre numéros max disponibles, cela va être un peu court pour la nana officielle, les officieuses, les potes, comparses complices du dehors et l'avocat, bien entendu.
    Sans compter que de savoir que les conversations pourront être écoutées ou disséquées devraient être réfrigérant pour l'usage de ses fixes...

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