"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 20 janvier 2018

Il revient le temps des tulipes…



Le plus chiant c’est que celles-ci ne se fanent pas. On ne peut pas, les mettre à la benne en loucedé et il va bien falloir leur donner un vase pour qu’on puisse enfin les admirer au salon…

Vous ne vous souvenez sûrement pas du monumental cadeaux qui-lui-a-coûté-peanuts que Jeff Koons a fait à la ville de Paris ; merci à lui. J’en avais parlé ici au mois d’août dernier où vous aviez tous d’autres choses en tête ; et même Lepoilux passant par-là m’avait soupçonné de colporter un fake new, c’est dire…
Mais bon ; la Maison mettant son point d’honneur à assurer (parfois) le service après-vente de ses billets, je me dois d’en reparler aujourd’hui. Et comme je ne suis pas assez payé pour tout reprendre, je vous invite à relire l’histoire avant de poursuivre…

C’est fait ? Bon. Les généreux sponsors-collectionneurs, agents publicitaires et commerciaux en art contemporain soucieux de faire grimper la cote de Jeff (surtout de ses œuvres qu’ils détiennent déjà), ont fait le nécessaire pour concrétiser ce magnifique cadeau (offert par Jeff, rappelons-le, en l’état de concept et peut-être de maquette) La bête de 33 tonnes de bronze, inox et alu laqués est donc aujourd’hui "prête à poser". En attente des… autorisations nécessaires. Et le galériste de Koons à Paris (si c’étaient des produits financiers dérivés on dirait le trader, si c’étaient des bagnoles on dirait le concessionnaire) commence à s’impatienter…

Car maintenant, on a vraiment ça sur les bras et il faut se décider (Tiens !  Ça me rappelle beaucoup d’autres choses…)
Maire-Hidalgo n’en démord pas ; Ce sera sur la dalle du Trocadéro, point barre ! Ouais, mais maintenant que se profile le "passage à l’acte", ça commence à grogner, et pas que chez les riverains. Certes, le directeur du Musée d’Art moderne, comme son rôle l’indique, trouve que ça sera très bien devant sa porte. Mais celui du Palais de Tokyo n’en veut pas devant la sienne ! Il faut dire que le Palais de Tokyo si cher à Frédéric Mitterrand ci-devant bouffon du roi ministre de la culture est dédié à la création contemporaine en Europe. Et je partage son point de vue : Une œuvre de Jeff Koons, quelle qu’elle soit, n’a rien à voir avec la création, c’est toujours rien de plus qu’un produit manufacturé en multi-versions publicitaires usiné par une multinationale financière…

Du coup notre ministre de la Culture (Françoise Nyssen, je rappelle son nom des fois que vous auriez oublié qu’elle existe) hésite. Elle a demandé des "études complémentaires" afin, dit-elle, de "minimiser les risques techniques, mais aussi juridiques, économiques et patrimoniaux"…
J’adore cette succession de qualificatifs enfilés "en même temps". Elle ouvre bien tous les parapluies :

- D’abord, il y a des risques. Et ils sont réels puisqu’il n’est pas question de les rechercher, mais, d’entrée de jeu, de les minimiser
- Maire-Hidalgo s’est-elle souciée du renforcement éventuellement nécessaire du soubassement de la dalle du Trocadéro ? - Le projet résulte-t-il bien d’une délibération éclairée, formelle et inattaquable du Conseil de Paris ? – Quel impact sur les mobilités douces sur la dalle ? - Cela nécessitait-il une "enquête publique" ? - Qui va payer l’installation ? Sur quel budget ? – La construction de "l’œuvre" à installer sur le domaine public ayant été financée par des personnes morales privées autres que la personne ayant fait le "don", quels sont les "droits" de chacun et le régime juridique de l’ensemble ?
- Et, in cauda venenum, en ajoutant le qualificatif patrimonial, la ministre pose sans doute la question de la pertinence de cette installation au centre de ce magnifique espace architectural art déco hérité de l’Exposition universelle de 1937, point de passage obligé des cohortes de touristes visitant Paris…

Bref, Maire-Hidalgo a des raisons de s’énerver. Raisons qu’elle n’avait pas vu venir quand, en novembre 1976, elle avait claqué la bise à Jeff Koons pour le remercier de son geste. Caudillo de Paris, elle ne craignait personne. Et surtout pas de procès en légèreté, voire en incompétence. Il est vrai qu’à l’époque elle ne soupçonnait pas plus que nous l’émergence du Cyborg Macron sur les ruines du Pédalonaute…

Pas plus que la plupart de ses collègues, la dame sinistre de la Kultur ne doit l’ouvrir sans y avoir été invité d’en haut. Les tulipes de Koons ne sont qu’une de ces premières petites escarmouches pour tâter le terrain, pas encore une préparation d’artillerie.

Les prochaines municipales sont déjà commencées…    

   

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