On n’arrête pas le progrès
et on a les villages gaulois qu’on mérite. Donc Jules Macron (ou
Emmanuel César, allez savoir) frappe un grand coup en montrant aux citoyens de l’Urbs qui commençaient à se lasser que lui savait faire preuve d’un courage
et d’une détermination qui avaient manqués à tous ses prédécesseurs, notamment
aux deux derniers…Bref, il soldait enfin victorieusement
une-fois-pour-toute cette foutue guerre
des Gaules depuis quarante ans qu’elle dure ! Mouais...
Semble-t-il initialement cohérent
dans le contexte d’une époque où l’économie devait être orientée vers la
croissance, le projet de ce nouvel aéroport avait été retenu et finalisé il y a
18 ans sous la signature de Jospin, premier ministre PS, contresigné par la
ministre écologiste Dominique Voynet… Mais ce projet s’est heurté à un ennemi
qu’il n’avait pas vu venir. Cet ennemi, c’est… "l’Etat de Droit" et ses procédures judiciaires qui ont
engraissé, des décennies durant, des tripotées de juges, d’avocats, de
greffiers, de "commissaires du gouvernement", de consultants et d’experts
de tous acabits. Il suffisait que chaque petite association de trois membres
pour la défense du hérisson ou de la grenouille bretonne engage une procédure. Au final 179 décisions de justice contre zéro ont été
prononcées en faveur de la déclaration d’utilité publique du projet.
Mais la succession des
instructions, délibérés, jugements, concertations, appels, re-instructions,
re-jugements, cassations, Cour Européenne, re-concertations, etc. ont saturé la
machine pendant plus d’une décennie…
A ce titre, remarquons qu’on
ne se prive pas de mettre Sarkozy sur le même pied que Hollande en matière de
pusillanimité et d’indécision. C’est (encore) une mauvaise action. En
effet, les dernières décisions de justice définitives positives dont l’attente faisait
toujours obstacle au "démarrage" du chantier ne sont tombées que
courant 2012. Jusque-là, il ne pouvait rien faire de sérieux. En revanche,
Hollande porte la lourde responsabilité d’avoir, cinq ans durant, laissé
pourrir la situation alors que lui avait désormais tous les moyens de droit
pour décider et agir.
Quoi qu’il en soit, après
tant d’années de pourrissement, la fameuse "ZAD" a évolué au point de
changer de nature. Evolution qui s’est fortement accélérée depuis cinq ans,
favorisée par l’attitude dès le départ très ambigüe et le spectacle de l’impuissance
du quinquennat pédalonautique.
Le concept de ZAD a cessé d’être
une méthode et une tactique d’action pour s’opposer physiquement à la
réalisation d’un projet précis ; ici un aéroport, là un barrage ou un
centre touristique…
Détournée de sa
signification administrative et bourgeoise de "Zone d'Aménagement Différée", comme la dictature du prolétariat n’était
qu’un stade provisoire vers l’avènement du Communisme, l’acronyme ZAD est passé
dans l’esprit de ses éléments radicaux
de "Zone A Défendre" au stade "Zone d’Autonomie Définitive".
Submergeant par leur
agitation et l’intimidation les naïfs braves couillons venus défendre l’environnement
naturel de 1 650 hectares de terres
agricoles et de zones humides, des centaines de traîne-savates alternatifs venus d’on ne sait où (mais on sait sûrement quand-même un
peu) en on fait un projet de société rejouant l’éternelle volonté de concrétiser l’Utopie
ici-et-maintenant sur terre. Des années durant, on leur a laissé le temps de s’incruster
en Commune autonome ; phalanstère
bordélique, certes, mais qualifié avec gourmandise par beaucoup de "lieux
de vie ouverts sur de nouvelles sociabilités"…
Bref, on va nous rejouer le village gaulois version d’aujourd’hui
le sanglier a été remplacé par la boîte de petits pois (si possible volée) et la cervoise par le shit.
Alors on fait quoi ? Le bon Gérard Collomb l’a dit : On va "évacuer
les plus radicaux" en espérant que les autres suivront. Mais comment faire
le tri, comment discriminer (oups !) et sur quels critères dans un Etat de Droit ? On n’est pas rendu…
D’autant que, ne l’oublions pas, ILS ONT TOUJOURS LA
POTION MAGIQUE !
Oui Madame, oui Monsieur. Bien sûr ce n’est pas la
même.
Au temps d’Astérix, il aurait suffi de renverser le
tonneau et de zigouiller Panoramix et l’affaire était réglée ; Obélix seul
n’aurait pas suffi devant la puissance de Rome.
Aujourd’hui, cépapareil.
La potion magique se tambouille partout : Dès l’annonce par Jules
Christian Philippe, Attac, la Confédération Paysanne, la Coordination truc,
EELV, Ensemble ! Les Amis de la Terre, le Parti de Gauche, l’Union Syndicale
Solidaires et 200 comités de soutien locaux ont affirmé leur volonté de
s’engager "pour l’avenir de la ZAD".
La liste n’est pas close…
Et cela face à l’impuissance du
Touquet-Paris-plage.…
Les zadistes ont gagné et, tout à la fois, ils sont
encore loin d’avoir perdu.
Encore un "sans faute" de macrouille. Ça finit par être lassant 😁
RépondreSupprimerIl fallait qu'il le fasse, contraint et force : la déclaration d'utilité publique date du 10 février 2008. Faute de mise en route du projet qui la justifiait, sa validité tombe au 9 février 2018... Et il a fait le minimum synbdical...
Supprimereffectivement, qand j entends Macron ou Philippe dire que les gouvernements précédents n ont rien fait ces dix dernières années, je me marre , quelle mauvaise foi !
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