"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 18 janvier 2018

Ils ont encore la potion magique…



On n’arrête pas le progrès et on a les villages gaulois qu’on mérite. Donc Jules Macron (ou Emmanuel César, allez savoir) frappe un grand coup en montrant aux citoyens de l’Urbs qui commençaient à se lasser que lui savait faire preuve d’un courage et d’une détermination qui avaient manqués à tous ses prédécesseurs, notamment aux deux derniers…Bref, il soldait enfin victorieusement une-fois-pour-toute cette foutue guerre des Gaules depuis quarante ans qu’elle dure ! Mouais...

Semble-t-il initialement cohérent dans le contexte d’une époque où l’économie devait être orientée vers la croissance, le projet de ce nouvel aéroport avait été retenu et finalisé il y a 18 ans sous la signature de Jospin, premier ministre PS, contresigné par la ministre écologiste Dominique Voynet… Mais ce projet s’est heurté à un ennemi qu’il n’avait pas vu venir. Cet ennemi, c’est… "l’Etat de Droit" et ses procédures judiciaires qui ont engraissé, des décennies durant, des tripotées de juges, d’avocats, de greffiers, de "commissaires du gouvernement", de consultants et d’experts de tous acabits. Il suffisait que chaque petite association de trois membres pour la défense du hérisson ou de la grenouille bretonne engage une procédure. Au final 179 décisions de justice contre zéro ont été prononcées en faveur de la déclaration d’utilité publique du projet.
Mais la succession des instructions, délibérés, jugements, concertations, appels, re-instructions, re-jugements, cassations, Cour Européenne, re-concertations, etc. ont saturé la machine pendant plus d’une décennie…  
A ce titre, remarquons qu’on ne se prive pas de mettre Sarkozy sur le même pied que Hollande en matière de pusillanimité et d’indécision. C’est (encore) une mauvaise action. En effet, les dernières décisions de justice définitives positives dont l’attente faisait toujours obstacle au "démarrage" du chantier ne sont tombées que courant 2012. Jusque-là, il ne pouvait rien faire de sérieux. En revanche, Hollande porte la lourde responsabilité d’avoir, cinq ans durant, laissé pourrir la situation alors que lui avait désormais tous les moyens de droit pour décider et agir.

Quoi qu’il en soit, après tant d’années de pourrissement, la fameuse "ZAD" a évolué au point de changer de nature. Evolution qui s’est fortement accélérée depuis cinq ans, favorisée par l’attitude dès le départ très ambigüe et le spectacle de l’impuissance du quinquennat pédalonautique.
  
Le concept de ZAD a cessé d’être une méthode et une tactique d’action pour s’opposer physiquement à la réalisation d’un projet précis ; ici un aéroport, là un barrage ou un centre touristique…
Détournée de sa signification administrative et bourgeoise de "Zone d'Aménagement Différée", comme la dictature du prolétariat n’était qu’un stade provisoire vers l’avènement du Communisme, l’acronyme ZAD est passé dans l’esprit de ses éléments radicaux de "Zone A Défendre" au stade "Zone d’Autonomie Définitive".  
Submergeant par leur agitation et l’intimidation les naïfs braves couillons venus défendre l’environnement naturel de 1 650 hectares de terres agricoles et de zones humides, des centaines de traîne-savates alternatifs venus d’on ne sait où (mais on sait sûrement quand-même un peu) en on fait un projet de société rejouant l’éternelle volonté de concrétiser l’Utopie ici-et-maintenant sur terre. Des années durant, on leur a laissé le temps de s’incruster en Commune autonome ; phalanstère bordélique, certes, mais qualifié avec gourmandise par beaucoup de "lieux de vie ouverts sur de nouvelles sociabilités"…
Bref, on va nous rejouer le village gaulois version d’aujourd’hui le sanglier a été remplacé par la boîte de petits pois (si possible volée) et la cervoise par le shit.

Alors on fait quoi ?  Le bon Gérard Collomb l’a dit : On va "évacuer les plus radicaux" en espérant que les autres suivront. Mais comment faire le tri, comment discriminer (oups !) et sur quels critères dans un Etat de Droit ? On n’est pas rendu…

D’autant que, ne l’oublions pas, ILS ONT TOUJOURS LA POTION MAGIQUE !

Oui Madame, oui Monsieur. Bien sûr ce n’est pas la même.
Au temps d’Astérix, il aurait suffi de renverser le tonneau et de zigouiller Panoramix et l’affaire était réglée ; Obélix seul n’aurait pas suffi devant la puissance de Rome.

Aujourd’hui, cépapareil. La potion magique se tambouille partout : Dès l’annonce par Jules Christian Philippe, Attac, la Confédération Paysanne, la Coordination truc, EELV, Ensemble ! Les Amis de la Terre, le Parti de Gauche, l’Union Syndicale Solidaires et 200 comités de soutien locaux ont affirmé leur volonté de s’engager "pour l’avenir de la ZAD". La liste n’est pas close…  
Et cela face à l’impuissance du Touquet-Paris-plage.…
Les zadistes ont gagné et, tout à la fois, ils sont encore loin d’avoir perdu.

3 commentaires:

  1. Encore un "sans faute" de macrouille. Ça finit par être lassant 😁

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    1. Il fallait qu'il le fasse, contraint et force : la déclaration d'utilité publique date du 10 février 2008. Faute de mise en route du projet qui la justifiait, sa validité tombe au 9 février 2018... Et il a fait le minimum synbdical...

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  2. effectivement, qand j entends Macron ou Philippe dire que les gouvernements précédents n ont rien fait ces dix dernières années, je me marre , quelle mauvaise foi !

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