Le chômage est une grande plaie de notre temps et l’on se lamente quotidiennement devant ces longues cohortes du peuple de Dieu se traînant, assoiffé, vers l’hypothétique Terre Promise dans l’aride désert de Pôlemploi jonché de cadavres de CV et lettres de motivation sans lendemain.
Quand je pense que certains, odieusement, imaginent même d’ôter le pain de la bouche de ces malheureux en confiant une part du maigre gâteau du labeur à d’autres déjà bénéficiaires du RSA, des nantis donc, qui devraient se contenter de faire oraison pour rendre grâce à Big Mother !
Mais il y a pire. On ne se préoccupe pas assez de la grande misère des Tigistes…
Le Travail d'Intérêt Général (TIG) vous connaissez ? Depuis maintenant 18 ans, le TIG est un travail non rémunéré de courte durée que le juge peut infliger pour les contraventions de 5e classe et les délits punis d'emprisonnement. Près de 30 000 TIG sont prononcés chaque année. Las ! Le manque de postes proposés en freine l’usage alors que, faute de places, 80 000 peines de prison sont en attente d'exécution…
"Non seulement l'offre en est trop rare, mais elle est mal répartie sur le territoire" Les personnes condamnées à un TIG n'ont souvent pas les moyens de se déplacer, donc "le TIG doit venir aux 'tigistes'", tu vois…
L'administration pénitentiaire compte évidemment sur les communes qui représentent un potentiel de postes importants et s’étonne que seulement 10% des collectivités territoriales se proposent pour accueillir des "tigistes".
Il faudrait aussi diversifier les postes proposés et que les associations comme les entreprises publiques et para-publiques en proposent d'avantage.
Bien sûr, l’accueil d'une personne en TIG demande un encadrement adapté. Il faut que les collectivités et services susceptibles de les accueillir comptent suffisamment de personnel. En entreprise, il faut que les salariés s'investissent. Accueillir un tigiste demande un vrai travail de surveillance et de réinsertion sociale car se lever le matin n'est pas quelque chose d'évident pour le tigiste… L'entreprise, qui prend en charge un tigiste doit privilégier la qualité de l'accueil par un personnel spécialement formé et soigner l'encadrement de la personne accueillie. Certaines collectivités vont d’ailleurs mettre en place un correspondant ville-prison…
N’oublions pas (nous dit-on) que pour une collectivité ou une entreprise, le TIG est avant tout un bénéfice d'image. "Les tigistes sont généralement issus des quartiers sensibles [fais gaffe à ce que tu dis, mec] Dans ce contexte, le TIG permet de montrer qu'on sait accueillir ces jeunes [ ? y a qu’eux ?] et leur donner leur chance. A la fin de son TIG, le tigiste est porteur d'un message sur l'entreprise, que l'on espère positif"…
Ben voyons !
Certes, il y a un intérêt certain à remettre un individu dans le monde du travail et le TIG permet de lui éviter "le choc carcéral"…
Ouais… Putain la discrimination ! "Le TIG doit venir aux tigistes"… Et le CDI ? le CDD ? le stage à la con ? c’est quand qu’il devra aller aux chômeurs ? Et le soin aux petits oignons apporté aux gus lambdas en période d’essai ? Vas-y en causer chez Bouygues ou chez Total…
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