On
n’en finira jamais. Sauf à donner à chacun l’interlocuteur qui lui ressemble. Et c’est en bonne voie…
La
survivance de cette foutue altérité
étant depuis la nuit des temps la source de tous les maux, on observe avec joie
que nauzéelites s’emploient avec une ardeur compulsive à nous faire entrer à
coups de marteau, tous et chacun, dans cette matrice unique que je-ne-sais-plus-qui
a appelé la fusion dans le même. C’est
là, assurément, l’espérance des fins dernières de l’Empire du Bien. Fins
dernières où nous pourrons enfin trouver la sérénité en flottant sans souci au
gré d’un clapotis d’humeurs douces dans le liquide amniotique à 37°c d’un vivre-ensemble
apaisé. Certes, la diversité restera
encore quelques temps le maître-mot indispensable pour légitimer la
juxtaposition de communautés
distinctes, stade préalable nécessaire avant l’ultime fusion dans le même, comme la dictature du prolétariat devait précéder
le stade ultime du communisme promis
à faire chouffa.
Nous
constatons chaque jour les efforts méritoires déployés en ce sens par nauzéelites
et cébien. Les plus remarquables visent
évidemment à éradiquer la plus structurante, basique, primordiale, primale, que
dis-je, primitive et primate, des altérités : Quel guignol attardé peut
encore soutenir qu’un homme n’est pas une femme comme les autres et vice-versa ?
Et, bien sûr, tout le reste suit. Nul ne devrait risquer d’être perturbé en se
trouvant odieusement confronté à l’autre,
à une volonté autre ; ce serait
trop contrariant. Rendez-vous compte :
Au minimum, ne serait-ce que pour savoir de qui on parle ou à qui on parle, il
faudrait oser désigner cet autre par
autre chose que ce par quoi je me désigne moi-même ! Le désigner, donc le
distinguer de moi. Avouez que c’est inacceptable. Car désigner et distinguer
ainsi, c’est discriminer, c’est de la discrimination !
Pourquoi
vous causer de ça aujourd’hui ? Je n’en sais rien, c’est comme ça. En fait
je voulais juste revenir dans la série Pas
d’amalgam sur la curiosité zoologique incarnée en Manuel Gaz : Dans
côté, il répète à l’envie que "non, non, non, les Roms sont par nature comme nous", et de l’autre "oui,
oui, oui, il faut s’en méfier et leur appliquer un traitement adapté"… Du
plus grand fauve à la dernière des amibes, je ne vois pas qui, dans la chaîne
alimentaire, survivrait plus de trois minutes à cette double conviction…
Or,
donc, la préfecture de police me confirme avec une satisfaction non feinte que,
cette année encore, depuis le 2
décembre, et pour toute la période des fêtes, elle accueille 20 policiers roumains dans ses rangs. Revêtus de
leur propre uniforme, ils participent aux patrouilles de voie publique et appuient
leurs collègues français, cette action venant renforcer celle des 10 officiers
de liaison roumains présents toute l’année dans les services de la police
judiciaire pour la sécurisation des zones les plus touristiques et commerçantes
de Paris. Mais pourkoidonc ?
Pourquoi des
flics Roumains plutôt qu’Italiens ou Maliens ? Leurs ressortissants
présents par inadvertance sur notre territoire n’ont-ils pas de ce fait de
bonnes raisons de se sentir stigmatisés ?
Pourquoi leur envoyer leurs flics et les priver de leur justice ?
Bref, j’ai
surtout adoré la chute du communiqué de la Préfecture de police :
"- Les résultats de cette action
d’investigation [NDLR: par les
10 policiers Roumains présents en permanence] se ressentent sur le terrain, le nombre de roumains
mis en cause à Paris depuis le début de l’année étant en diminution de 5%, la
baisse du nombre des mineurs roumains mis en cause baissant pour sa part de 8%."
c'est vrai, on comprend mal cette romanophilie policière.
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