Borloo sur le Titanic en partance pour la mer des Sargasses…

L’Espérance Centripète, horizon indépassable du peuple des marais en marche vers la Terre Promise la Mer des Sargasses. Oui, la mer des Sargasses, ce désert flottant, tranquille, immobile, froid et sans rivages, déchetterie où tous les courants contradictoires de l’Atlantique se débarrassent en passant de tout ce qu’ils charrient comme encombrants, débris flottants inutiles et autres herbes folles. Là est le calme plat et sans vent. Décharge où échouent tous les déchets rejetés par les rives de l’Europe et de l’Amérique, algues, sacs en plastique de supermarchés, mégots, huiles solaires, capotes aux résidus de copulations lasses, ballons de plage dégonflés et vidanges de tinettes de bateaux de croisière. Magma de terrain vague liquéfié où se nourrissent les larves des anguilles européennes et amerloques qui viennent s’y retrouver pour baiser se reproduire…

Bref… Comment s’y rendre ? En embarquant sur le Titanic, assurément ! Même que les capitaines du Marais, leurs majordomes, leurs bras droits, leurs bras gauches, leurs Sarnez et Cie n’hésitent pas à piétiner femmes et enfants pour s’assurer une place à bord. Les notables et les minables d’abord ! C’est une question de survie ; leur survie…

Mais je m’égare…

Pourquoi je vous cause de ça ?

- Parce que la fondation au bouche à bouche de "Alternative", mariage du paysan Béarnais et du garçon coiffeur de Valenciennes. Et que c’est sensé devoir nous sauver du dilemme Pédalo-Sarko en 2017. Mais-qui-sera-la-mante-religieuse-du-couple-on-vous-dira-plus-tard…

- Parce que, à peine annoncé la noce, l’UDI fauche sa seule tête de liste parisienne au MODEM…

- Et surtout, enfin, parce que je découvre cette affiche de l’UDI, à ma connaissance la seule en circulation. Donc une affiche pour se faire connaître, pour se donner une identité visuelle, pour susciter l’intérêt de l’acuraba lambda en le rencardant sur la ligne de son programme…

Putain ! Ils n’ont rien trouvé d’autre ? - D’abord, en 2013, avec le chômage, la mondialisation, les retraites, la faillite crise, l’angoisse identitaire, etc. ne rien trouver d’autre qu’une photo symbole d’un moment fantasmé vieux de 24 ans dont les lampions sont éteints ?

- Ensuite "famille" UDI. Le mot famille, bon ça coco ! Rejoignez une famille, c’est-à-dire une communauté unie par les liens du sang et/ou de l’affection où chacun est différent mais tous unis par une solidarité en dehors de tout contexte marchand. Bien. Ouais ; mais sortie juste après la noce, ça-veut-dire-quoi ici ? Ça veut dire, venez chez nous, n’allez pas chez nos cousins du MODEM… Ça commence bien dans le ménage…

- Et puis enfin : Besoin d’Europe ? La question qui tue. Celle qu’il ne fallait pas poser en premier par les temps qui courent… Les communicants grassement payés pour démarrer la prochaine campagne des élections européennes se sont crus malins avec leur point d’interrogation qui pourrait laisser comme un doute et ratisser large… Mais même l’acuraba qui regarde France2* comprend que poser la question inclut la réponse obligatoire et sans appel…

Bref, autant que l’Alternative, l’UDI n’est qu’un pathétique énième avatar du gâtisme giscardo-centriste, club de bridge du troisième âge où les résidus fin XX° siècle espèrent attirer avec de juteux strapontins des Rastignac vieux avant l’âge. Mais pour prendre le thé, pas pour prendre leurs places…     

       

*J’ai adoré cette phrase de la Voix de la Russie : "FRANCE2 : La chaîne qui rend intelligents ceux qui ne la regardent pas"