On sent un
je-ne-sais-quoi de fébrilité dans les allées
du pouvoir comme on disait naguère. Un peu comme dans les couloirs des
services financiers qu’il m’est arrivé d’arpenter jadis à l’approche de la
Saint-Sylvestre dans les bonnes maisons. J’entends dans celles dont les
mercenaires devaient alors résoudre la quadrature du cercle entre les avantages
de la maîtrise du résultat fiscal et
les exigences du Window dressing pour
donner la meilleure image possible de la boîte aux couillons de petits
actionnaires focalisés sur le cours de bourse.
Mais, dans
les allées du pouvoir, cépapareil. D’abord,
pour ce qui est de l’équivalent régalien de la maîtrise du résultat fiscal, c’est-à-dire
les marges de manœuvre pour pouvoir sortir le résultat souhaité par le Prince,
faut pas rêver ! Il n’y en a pas. Il ne reste donc que le Window dressing…
Et encore…
Seulement dans ses formes les plus grossièrement bestiales…
Si je m’en
tiens au sens des mots en usage chez nos voisins rosbifs et pour le traduire
crûment, ce jargon franglo-comptable évoque tout simplement les astuces
permettant d’agrémenter la fenêtre ou la vitrine
d’un habillage, voire d’une vinaigrette ou… d’un pansement…
Sur ce
point, la décision de "refaire la vitrine" a été actée dès le début
janvier. Las ! En dépit des efforts déployés par les étalagistes pour
mettre en valeur de nouveaux produits sur les présentoirs, le consommateur réagit
mal. La clientèle normale, pourtant
présumée captive, tord le nez et
réduit ses achats, voire se détourne de la boutique. Quant au reste de la
chalandise potentielle, elle continue de snober les plus alléchantes promotions
commerciales en dépit du manque d’attractivité de la concurrence. Certes, après
la mise en rayon du pacte de
responsabilité sorti du chapeau, quelques gras consommateurs à gros
potentiel ont eu la gentillesse de passer voir ; mais ils sont ressortis sans
passer à la caisse, pour une bête histoire de contreparties semble-t-il.
Du coup, on
a essayé de relancer comme étant une nouveauté une ligne de produit de l’ancienne
direction déjà en vente depuis trois ans. La proposer sous un packaging inédit - Conseil stratégique d’attractivité, je crois que ça s’appelle – ça aurait
dû suffire pour que ça se vende bien. Ben non…
Quant au
plan-media (et on sait
ce que coûte la pub à la télé) sur la
lutte contre le fascisme l’hygiène bucco-dentaire, la lutte contre la
rumeur pour l’égalité des sexes, etc. on n’en voit pas le retour sur investissement…
Que reste-il
alors ? D’autant que la date fatidique des premières présentations des comptes aux petits actionnaires se rapproche inexorablement !
D’abord, une
campagne publicitaire, aussi neutre
que tous azimuts, contre l’abstention.
On va mettre le paquet : Télé, flyers, fesse-bouc, touïterre, etc. Bien
sûr, les municipales sont avec les
présidentielles les scrutins où il y a le moins d’abstentions. Ce n’est donc
pas le pied pour espérer un bon rendement de l’investissement consenti, mais que
ne ferait-on pas pour sauver le soldat l’édile PS.
D’ailleurs,
en cette période de stabilisation de la courbe et de la déprime de l’acuraba, quoi de mieux pour le motiver
que les slogans retenus : "Voter,
c'est tweeter en vrai". "Vous
aimez liker ? Votez"…
Mais ça ne
suffira pas. On le sait déjà. Alors que reste-t-il ?
Ben, changer
les étalagistes…
On va faire une
grande surprise an petit actionnaire, on va lui annoncer le changement de
Directoire de la boîte dans les prochaines semaines et dès avant l’A.G. où il
va voter !
Cette
dernière cartouche que tous les observateurs s’accordent à dire n’être qu’un
pétard mouillé envisagé à horizon 2015, voire au plus tôt après les
européennes, eh bien on va la tirer maintenant !
Déjà, le
débris mitterrandien Fabius va-t-en-guerre-en-Syrie l’a lourdement évoqué hier
en parlant d’équipe resserrée (surtout du côté de Bercy) Et le journal l’Opinion affirme que la décision est prise. "Probablement avant les municipales,
peut-être même dès le début mars",
selon le quotidien, qui précise que pour François Hollande "les Français, n'imputeront évidemment
pas au nouveau gouvernement, à peine formé, le
résultat des élections municipales s’il est mauvais"…
Ce
serait Claude Bartolone, notre cher président de l’Assemblé nationale qui
aurait la facile mission d’être moins transparent et la lourde tâche de porter
le "pacte de responsabilité"
qui s’annonce comme le seul horizon indépassable nous étant proposé pour
survivre jusqu’à 2017.
Wait and see…
c'est terrible et humiliant de le reconnaître , mais plus on m'explique moins je comprends !
RépondreSupprimertout ce déballage de méthode de trucs et de machins me rappelle ma grand mère, qui me faisait les marionnettes pour m'endormir , cachait ses mains derrière son dos et les ressortait pour me faire une autre chanson de marionnette...ça ne voulait pas dire grand chose tous ces" tournez petits moulins" mais au moins cela me faisait sourire ...maintenant ....ce n'est même pas drôle !