Trois
raisons dont la preuve, s’il en était besoin, nous est apportée par les infos
du jour :
1°-
Notre président et notre diplomatie
jouent dans la cour des grands :
Les cérémonies protocolaires marquant l’avènement
de la nouvelle constitution tunisienne se déroulent aujourd’hui à Tunis.
Si
tous les Etats consistants s’y sont
évidemment fait représenter, au moins par leurs ambassadeurs sur place, et l’amerloque
Obama par son sous-secrétaire d’Etat en charge des dossiers du Maghreb, huit des
plus importants chefs d’Etat de la planète ont tenu à faire personnellement le
déplacement :
Ceux
du Liban, de la Mauritanie, du Tchad, du Sénégal, du Mali, du Gabon, de la Guinée et… de la France.
Caser
un tel déplacement dans l’agenda présidentiel montre bien l’importance que
notre diplomatie accorde légitimement et efficacement, sinon à la Françafrique, du moins à notre appartenance
à l’Afrique boréenne*. Ce fut l’occasion pour notre pédalonaute d’affirmer
tout à l’heure haut et fort à la tribune notre
conviction que "l’Islam est
compatible avec la démocratie".
Accessoirement,
de telles petites sauteries de voisinage sont bonnes pour l’image à usage
interne : vu la qualité relative
de la fréquentation et son statut de bailleur
de fonds, notre pédalonaute est plus sûr d’être placé au premier rang
plutôt que de faire tapisserie sur un strapontin au fond de la classe dans
je-ne-sais quel G20 ou autres barbantes du même genre.
2°- Notre pays est à la
pointe de la lutte contre les méchants sur twitter :
Les
demandes de suppressions de contenus adressées à twitter font l’objet d’un
suivi semestriel régulier par la gazouillante compagnie. Il en ressort que,
pour l’ensemble des 25 pays où celle-ci est présente (y compris Russie, Chine
et Emirats), les demandes de suppressions sont passées de… 6 au 1° semestre
2012 à 42 au 2° semestre, puis 60 pour grimper à… 365 au 2° semestre 2013 !
Sur
ces 365, 309 émanaient de la France ; dont 3 (sur 13) émanant d’instances
judiciaires et 306 (sur 352) d'agences gouvernementales, de la police et autres. Mais Twitter éprouve le besoin de préciser expressément "avoir reçu plus de trois cents demandes d'une
association nationale de défense des droits en matière de contenu discriminatoire
illégale en France."
A l’évidence,
aucun pays ne nous arrive à la semelle en matière de délation protection
citoyenne de la dignité humaine. Joie !
(source)
3°- Nous sommes le plus
rigoureux des "Etats de Droit" :
Un fait divers chassant l’autre, après les meurtres
mais-c’est-pas-graves de la dernière nuit de St-Sylvestre, vous avez sûrement
oublié celui de Claudy Elisor. DJ amateur de 33 ans, marié, père de deux
enfants, il a été lynché à mort la nuit du 31 décembre 2010 par une dizaine de personnes pour avoir refusé
l'entrée d'une soirée qu'il organisait au Blanc-Mesnil. Ses deux meurtriers présumés étaient détenus en préventive
depuis trois ans en attente de procès d’assises. L’avocat du principal des deux
suspects a fait appel du maintien en
détention. N’ayant pas reçu de réponse dans le délai de 20 jours imparti pour
statuer sur l’appel, il a fort professionnellement saisi la chambre de
l'instruction pour demander la libération de son client qu'il estimait être "détenu
arbitrairement". La Cour de cassation a bien entendu appliqué le droit et immédiatement
fait libérer le "mis en examen".
Vous voyez bien que rien n’est plus respecté que le Droit chez nous. Cébien.
Ah oui ! La Cour d’appel n’est pas fautive car
elle n’a jamais reçu la demande. Il est vrai que la Loi n’autorise pas encore la communication électronique en matière
pénale et que c'est un défaut d'encre dans un fax du parquet de Bobigny qui
avait empêché l'appel d'être envoyé par le fax…
Dame Taubira a réagi en annonçant la mise en place d’une
"cellule dédiée à traiter ces problèmes logistiques".
PS : Pour l’anecdote, je découvre avec
retard que mon billet sans intérêt d’hier était le millième publié ici !
Jamais je n'avais pensé que je serais amenée un jour à dire que j'ai honte pour mon pays.
RépondreSupprimerCelles que vous mentionnez sont merveilleuses. Quid des 997 autres ?
RépondreSupprimerA part que le plouc disserte sur des sujets que je voulais traiter (sans rancune) , il faut bien reconnaître que nous vivons une époque extraordinaire où la police et la justice dépensent de l’énergie pour mettre en examen un responsable de "l'extrême droite" pour violences conjugales alors qu'il est célibataire, mais laisse sortir un "présumé" assassin parce que le contrat de maintenance du fax n'avait pas été renouvelé et que 10 ans d'études de Droit ne préparent pas au délicat changement de la cartouche d'une imprimante.
RépondreSupprimerC'est le lot du blogueur non professionnel et des "grands esprits qui se rencontrent" de se faire passer devant... ça m'arrive assez souvent avec Corto ou d'autres...
SupprimerLa "cellule" veillant aux pb logistiques, ça va faire une ligne budgétaire de plus avec jeures rémunérées au détriment du poste "bureautique - fournitures consommables"...
J'ose briser le concert... sur le troisième gag du jour.
RépondreSupprimerAmadou F. a été libéré par défaut de fax le 5 février dernier, après 37 mois de détention, sans contrôle judiciaire ni interdiction de quitter le territoire. Il détient un passeport étranger.
Mais il est toujours là.
Au départ il s'est livré de lui-même à la police se sachant rechercher pour le lynchage d'Elisor avouant faire partie du groupe mais niant d'avoir porté aucun coup.
Il a déclaré hier qu'il comparaîtrait régulièrement au procès d'assises du mois de mai prochain.
Il est toujours là.
A noter que le principal suspect (celui qui fit l'aller-retour pour ramener des potes), un certain Alassane D., passeport sénégalais, a été recherché pendant deux ans par la police de M. Hortefeux alors qu'il vivait peinard chez sa mère au Blanc-Mesnil !!! Lui non plus n'est pas parti.
Je pense qu'on peut accorder la présomption d'innocence à Amadou F.
De l'avis de la profession, ce couac est une manifestation de mauvaise humeur du parquet de Bobigny sur-saturé ! On met Mme Taubira le nez dans sa m...
Merci pour ces précisions.
SupprimerDe toutes façons, même s'il est jugé il sera acquitté
RépondreSupprimerEn effet rien ni personne ne ressemble plus à un.... qu'un autre
Surtout deux ans après les faits...