Au vu des épisodes électoraux n° 1, 2, 3
& 4 de la saison 5 de la série "Gouverner
c’est éluder", cette saison 5 démarre très fort avec un nouvel acteur
assez stupéfiant dans le rôle phare du héros de la série. Il est vrai qu’il était
temps qu’on en change ! L’intermittent du spectacle précédent titulaire du
rôle était tellement cabot pour fête de fin d’année à l’école primaire de
Pellouailles-les-Vignes que ça aurait fini de tuer l’audience !
On change bien les James Bond sans se préoccuper de ressemblance physique.
Comparez Sean Connery et Daniel Craig ! Et puis, hein, imaginez qu’on nous
ressorte chaque fois Sean Connery de sa retraite et à son âge, ou même Roger
Moore, pour faire les mêmes pirouettes que Pierce Brosnan… Il y a un âge pour
tout ; j’en sais quelque chose...
Mais ne nous égarons pas… Le jeune
premier choisi par les producteurs de
la série qui nous intéresse donne manifestement un coup de fouet à l’audience
et renouvelle le suspense haletant propre
à l’intrigue. Bon ça, Coco, pour le chiffre… Les plus vieux d’entre vous se
souviendront peut-être de la série Dallas
quand l’Amérique entière et les cons de chez nous étaient suspendus à leur poste
en espérant découvrir qui a tué J.R… Dans les séries, on attend le sang.
Dans notre série, il n’y a pas encore (vraiment)
de sang. Attendez, ça va venir…
Mais, tout bien réfléchi, la saison 5
dont je cause ne devrait pas s’écarter vraiment
du scénario-type des saisons précédentes. Ça devrait suivre le même schéma que
les James Bond ; on ne change
pas une formule qui gagne : Quelle que soit la tronche de l’acteur-titre,
qu’elle que soient les attraits spécifiques de la carrosserie de sa faire-valoir
féminine, le générique est le même, la musique est la même, Q fait la promo de
la marque de bagnole qui paie le plus la prod’,
le temps consacré aux cascades est le même et la scène finale est la même,
suggérant une copulation bien méritée des deux héros coupant le téléphone…
Au vu des épisodes électoraux n° 1, 2, 3
& 4, disais-je, ça démarre exactement comme les précédentes saisons :
L’acteur principal s’est imposé de haute lutte (hum)
dans le rôle-titre en annonçant une rupture
annonciatrice d’une transgression majeure martelée au générique : Chirac
et sa "fracture sociale" ; Sarkozy et "l’Identité" ;
Hollande et sa "normalité". Et maintenant Macron et son "libéralicisme ni-gauche-ni-droite"…
Mais pendant ce temps-là, le chômage, la
dette, le déficit, les retraites, la désindustrialisation, etc. sont toujours
là. L’immigration continue et hors contrôle vidant le territoire de son être est toujours là. Les intérêts
respectifs les plus vitaux de la France et de l’Allemagne divergent de plus en
plus. L’U.E. n’est plus qu’un poids inerte et un problème pour tout le monde,
une sorte de trou noir qui continue d’engloutir inexorablement toute la
substance qui l’entoure pour nourrir son cœur insatiable et berlinois (jusqu’à ce que la
Turquie le croque…) Pendant
ce temps-là, aussi, les USA, la Russie et l’Asie veillent à leurs intérêts bien
pensés et ne s’endorment pas…
Bref, le réel est toujours là. C’est contrariant, oui je sais. Et que croyez-vous
qu’il va se passer ?
Les premiers exploits du nouveau héros, tant encensés par les médias se résument
à de l’évènementiel sans portée :
A l’international, alignement sans barguigner sur les positions allemandes et
scénettes de théâtre avec Trump et Poutine pour la photo… Et sur le marché intérieur, reprise des couacs,
des pantalonnades, recherche des effets d’annonce, petits arrangements à l’ancienne
et croque-en-jambes aux copains… Tout laisse penser que le scénario est parti
pour rester dans le droit fil des saisons précédentes : Après la rupture-transgression annoncée et tant
attendue par l’acuraba, on plie les gaules et on fait-c’qu’on-peut… Vous me direz que, quelque part, ça rassure…
Sauf que… la manière de vendre la sauce s’annonce si autocratique qu’on peut s’attendre
à tout…
Quoi qu’il en soit, le fond de sauce
reste le même : l’important n’est pas le réel mais ce qu’on raconte
à l’acuraba. Emile de Girardin disait "- Gouverner c’est prévoir", Mendes-France
"- Gouverner c’est choisir", Nietzche "- Gouverner c’est faire
croire"… Aujourd’hui, grâce aux progrès de l’information en ligne et de la concentration des
moyens médiatiques, gouverner c’est
raconter. Déjà, Hollande Pédalonaute avait essayé "- Gouverner c’est
commenter". Désormais, c’est narrer une histoire, si possible une belle
histoire (pas
esthétiquement belle, hein, mais à
happy-end !) qui ne tient
surtout pas compte du réel (trop contrariant)
mais s’en écarte, l’ignore ou du moins l’interprète, l’enjolive (ou souvent l’enlaidit) pour le faire cadrer avec les désirs
ou les fantasmes du locuteur-gouvernant.
Bref, la politique a quelque chose à
voir avec l’art contemporain…
J'avais compris que pour Culbuto "Gouverner c'est attendre" (sauf dans le cas du mariage par derrière pour lequel il y avait vraiment urgence et qui restera le haut fait de son quinquennat)
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