Je lisais
récemment dans les méfaits-divers-et-souchiens-écrasés
l’histoire d’un brave homme connu pour sa passion des jardins. Confronté à une
violente agression par des cambrioleurs et méchamment tabassé ainsi que sa
jeune épouse handicapée, ayant finalement réussi à saisir son arme, notre
homme avait proprement dessoudé l’un des deux malfrats, accessoirement bien
connu des services de police. L’autre a évidemment pris la fuite et n’a pas
encore été retrouvé. Gageons que s’il l’est, il bénéficiera alors de tout le soutien psychologique nécessaire du fait
de l’angoisse post traumatique qu’il doit
vivre d’avoir assisté à la mort de son complice du fait d’une réponse
inappropriée de l’agressé. Mais ce n’est pas mon sujet.
J’ai seulement
retenu que le dit agressé a été remis en
liberté sous contrôle judiciaire, du moins jusqu’à ce que enquêteurs, magistrats
et experts se prononcent sur l’éventuelle qualification de légitime défense de son acte ; grave question…
Cela m’a
fait repenser aux sorts respectifs réservés en 2010 à Moncif Ghabbour et à René Galinier. Et aussi, dans un tout autre ordre
d’idée, à celui en 2013 d’un certain Nicolas,
militant de la Manif Pour Tous… Et, du coup, certaines affaires de gravité
équivalentes faisant curieusement plus de foin que d’autres avec des lourdeurs incomparables
du bras de Justice, j’ai eu envie de revenir ci-après sur les raisons qui
président au "2 poids - 2 mesures"…
A l’instar du braqueur de banque, de l’escroc des
vieilles dames, du violeur en série et du violent domestique, la racaille à
capuche, casseur, pilleur, lyncheur, violeur en tournante ou banalement dealer
est une figure normalisée de la
société et, finalement, de la société normale.
La racaille a sa place dans le box où elle est rappelée à la Loi, voire condamnée, avec une constance routinière.
Quand elle a un peu trop exagéré,
elle retrouve son rond de serviette dans nos prisons. Elle est connue des services. Elle ne surprend pas car ses motivations sont
bestialement simples et elle est trop basse de plafond pour en changer. Son
"wesch, nique ta mère,
bouffon !" et ses crachats sur le trottoir font partie du paysage
comme la fontaine du square, le PV de stationnement et les platanes perdant
leurs feuilles à l’automne. Mis à part ses interpellations
occasionnelles après quelques banales combustions d’automobiles, elle se
contente comme tout le monde de consommer les équipements collectifs, les
subventions, les allocs, l’assistanat et autres emplois fictifs. Finalement, on
lui sait gré d’avoir la gentillesse de ne
pas en faire trop… Même si le couillon de base a le cœur qui bat plus vite
et baisse les yeux quand il la croise, la racaille est intégrée. C’est rassurant. Imaginez qu’elle disparaisse d’un seul
coup d’un seul ! Que deviendraient les assureurs, les miroitiers, les
employés des Alloc’s, les assoc’s ? Que ferait la police ? Bonjour la
crise et l’inquiétude.
Nicolas, lui, représentait tout ce qu’on n’attendait pas. Il sortait de nulle part, un
provincial bien propre sur lui qui faisait des études supérieures. Bref, le
type qui devrait se contenter de boire un verre entre potes le samedi soir et
de rester sur sa voie toute tracée : celle de remplacer le maraîcher à la
retraite Papy Galinier dans la grande cohorte du tiers-état. Ce tiers-état où
se côtoient pour la plus grande joie du Trésor Public les jeunes cadres
dynamiques endettés pour leurs appart’s des hauteurs de Saint-Cloud et la
grande masse des classes laborieuses, premiers partis derniers rentrés aux
gares terminus des RER… Ceux-là, on ne maîtrise
pas ce qu’ils peuvent penser. Ils sont tous des Nicolas ou des Galinier en
puissance. Et ça, c’est potentiellement dangereux pour la cohésion sociale !
Leur job à tous ceux-là, c’est de marner sans moufter
pour remplir la caisse. Suivant la règle intangible des trois ordres, leur devoir
d’état, c’est de faire vivre les autres, c’est-à-dire le clergé et la noblesse.
Le clergé d’aujourd’hui. A savoir le haut clergé en
charge de nous dire le bien et qui
cause dans le poste ; et le bas clergé qui officie dans les services
publics et les assoc’s…
Et la noblesse ; enfin celle d’aujourd’hui. Elle
répond aux mêmes critères que celle d’hier. A savoir, être d’origine importée (comme les Francs…) ;
tenir son statut de sa naissance ; n’être pas tenu de travailler ; bénéficier
de rentes du Souverain ; de discriminations positives, de
diverses protections juridiques et exonérations d’obligations qui lui sont
propres ; ayant le devoir de ne pas déroger et de manifester sa morgue. Je ne vous fais pas un dessin…
Mais bon, je m’égare.
Nicolas s’est cru autorisé à manifester avec virulence
pour autre chose que travailler 32 heures payées 45. Et le Papy s’est cru
autorisé à flinguer ses cambrioleuses au lieu de se laisser sagement dépouiller
et d’aller le lendemain perdre son temps à déposer une plainte qui sera classée
sans suite et à écrire à son assurance. Toussa
au lieu de se contenter de payer l’IRPP, de financer les retraites, la Sécu et
tout le reste. Ce faisant, l’un comme l’autre ne pouvait que cristalliser sur eux
la peur et le désarroi du système. Ils ont osé incarner à un instant donné
toute la fragilité du château de carte. Ils étaient donc beaucoup plus
dangereux pour la société que ne le sont la racaille ou le pire des
criminels ; car ceux-là sont prévus ;
ils sont comptabilisés et gérés à leur place dans le système, par construction…
Car même si l’Etat se révèle incapable de vous
défendre et de nous défendre, tolérer
l’auto-défense (de sa
personne comme de ses biens matériels et immatériels) enlève toute raison d’être au système étatique. Jeune
exalté ou papy les pieds sur terre, ces individus sont ce qu’il y a de plus dangereux
pour le système. On ne peut pas tolérer qu’ils existent…
Or, pour contrer les risques de débordements des
humeurs délétères du tiers-état, le Système ne dispose d’aucune stratégie car
il n’a pas de logiciel pour répondre à ça. Ça n’existe pas dans son disque dur.
Une telle réaction du corps social est une hypothèse impensable car elle ne peut
pas être pensée. Puisque les experts du Système ne se l’expliquent
pas, ces désordres ponctuels qui
perturbent le métabolisme de l’ordre
étatique sont forcément pathologiques. Et ces maux inédits dont on ne veut peut diagnostiquer la cause, il
faut absolument en éradiquer les effets avant qu’ils ne se diffusent dans le
corps social. C’est urgent. Et pour cela, l’autorité
étatique se souvient du seul coupe-boulons qui lui reste dans sa boîte à outil : Ressortir, au titre
de l’ordre public et dans toute sa
rigueur, la réponse pénale de la Justice ;
laquelle, ça va de soi, est une réponse excessive et inappropriée pour les manquements
ordinaires et codifiés admis par lassitude par le système.
Oui mais voilà : Aujourd’hui, la racaille intégrée s’est radicalisée !
Et là, on
arrive aux limites absolues du système. Car, consubstantiellement "Citoyenneté-Laïcité-Vivrensemble-et
caetera", le système ne pouvait pas l’anticiper puisqu’il ne pouvait même
pas le penser. Sa logique interne
aurait dû le conduire à traiter, sinon l’Islam, au moins l’islamisme sur le
même pied que les dangereuses individualités citées plus haut devant être
exclues du Pacte Républicain (dont je cherche d’ailleurs toujours la
définition) Certains commencent à le dire avec la bouche (esstrême-drouâte & islamise
radical = idem). Mais aucun et surtout pas le
système lui-même n’oserait s’y risquer concrètement tant la padamalgamite est prégnante.
Heureusement, tant que les jihadistes sont aussi
des racailles, nos racailles
intégrées au système, on peut continuer à les traiter comme telles et pousser
le reste sous le tapis. Ouf !
Les suivants verront…
Si je puis me permettre , je dirais que vous faites une fois encore une excellente synthèse de notre présent, clairvoyante et remplie d'un certain humour bien en danger dans notre cher pays. Très heureux aussi de voir que votre verve et mordant illuminent à nouveau vos articles qui me paraissaient s'assombrir depuis quelque temps...
RépondreSupprimerMerci pour vos aimables propos. Sachez que j’ai conscience de cet "assombrissement" que vous évoquez ainsi que la baisse de fréquence (et souvent de qualité de "juste pour meubler"…) des posts céans. Effets d’une lassitude et de renoncements par flemme qui tendent hélas à s’installer…
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