Repli et esprit d’ouverture…

Ça vient de sortir mais ces deux petites nouvelles récentes qui n’ont rien à voir entre elles ont retenu mon attention ; enfin, celle de mon esprit tordu, oui je sais :

1° Tour de France

Figurez-vous que l’édition 2018 du Tour sera 100% hexagonale !  Ce qui me semble être un retour aux sources et c’est assez exceptionnel :

2017 - 1° étape : Allemagne-Belgique ; 2° étape : départ et essentiel du parcours en Belgique et Luxembourg ; 3° étape : départ du Luxembourg.

2016 - 9° étape : Espagne-Andorre ; 10° étape : départ d’Espagne ; 15° étape : Arrivée & journée repos en Suisse ; 16° étape : en Suisse.

2015 - 1° & 2° étapes : en Hollande ; 3° étape : en Belgique ; 4° étape : départ de Belgique.

2014 - 1°, 2° & 3° étapes : en… Grande-Bretagne ; 5° étape : départ et essentiel du parcours en Belgique.

2013 – 100% France, le genre d’exception qui confirme la règle…

2012 – Prologue,1° & 2° étapes : en Belgique ; 8° étape : moitié du parcours et arrivée en Suisse.

2011 – 17° & 18° étapes : parties des parcours avec l’arrivée puis le départ en Italie.

2010 – 1° étape : Pays-Bas et Belgique ; 2° étape + départ et essentiel du parcours de la 3° étape : en Belgique.

2009 – Départ de Monaco ; 6° & 7° étapes : en Espagne ; départ de la 8° d’Andorre ; 15° étape : quasi-totalité du parcours et arrivée en Suisse ; 16° étape : départ de Suisse et essentiel du parcours en Italie.

Je m’arrête là…

Qu’en penser ? Perso, je ne peux que m’interroger (et j’en tremble d’angoisse…) en pensant à tous les dangers qui nous menacent en Europe : Orbàn, le groupe de Višegrad, l’AfD, le FN, et maintenant l’Autriche…

Le repli sur soi serait-il en train d’infecter aussi la noblesse du sport et la vertu de la Petite Reine ?

Je m’interroge d’autant plus que, même si l’Espagne commence à nous montrer la voie en matière de quotas de genre (mais ce n’est encore que sur les podiums), je prends conscience que la diversité est scandaleusement absente sur le Tour ; que ce soit chez les artistes du dit spectacle comme chez les spectateurs saucissonnant (horreur !) au bord des routes. Et j’observe, notamment, que les Blacks sont de loin les plus discriminés !

Bref, en se rétrécissant frileusement sur son pré carré à six côtés, le Tour montre son vrai visage et devrait être supprimé car son influence délétère sur ceux-qui-ne-sont-rien-mais-votent-quand-même est autrement plus importante que la présence d’une croix sur un monument public !

2° Tour de Gaule

 Restons un peu dans la pédale puisque je vais parler d’un Tour d’Italie (en char…) Un nouvel album des aventures de notre petit héros national Astérix vient de sortir en librairie. Bon. Vous connaissez tous la traditionnelle page d’ouverture de la série. Cette page, première à gauche, qui précède la première planche de vignettes à bulles racontant l’histoire. Sous la loupe, cerné par les camps de Babaorvm, etc., le village des irréductibles se fout éperdument du fier aigle impérial…

Eh bien figurez-vous qu’au prétexte que l’intrigue se passe dans la péninsule italienne, la planche d’ouverture qui était devenue consubstantielle à la série a été proprement supprimée ! Et, comme la nature a horreur du vide et l’œil du lecteur itou, on l’a remplacée par une planche évoquant le thème traité dans l’album. Ce qui n’avait auparavant jamais été le cas sans perturber le lecteur. Désir de changement ?  De renouvellement ? Quoi qu’il en soit, cela contribue à atténuer, peut-être progressivement à effacer, ce relent de souverainisme, de volonté identitaire et d’esprit de clocher qui fait le fond de sauce de la série. Et c’est heureux, n’est-ce pas ?

Voilà un premier pas qui aidera, n’en doutons pas, le petit nabot gaulois à s’ouvrir un peu plus aux Autres dans ses prochaines aventures.

Et, comme la mode est à la réécriture des œuvres du passé, je suggèrerai que les prochaines rééditions des albums précédents actualisent la planche d’ouverture en fonction du thème traité : Astérix chez les Goths, les Pictes, les Bretons, Cléopâtre, Harazade, les Belges, les Numides…

Ce sera tout pour aujourd’hui.