"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 14 octobre 2017

Antisémitisme, judéophobie et caetera…



Récemment, notre Premier ministre est allé comme de coutume baiser le soulier de la synagogue pour exprimer es qualité ses vœux à l’occasion du Nouvel An juif (je croyais que ces années-ci ça tombait en mars mais bon) Il y retournera sûrement pour Yom Kippour comme à la mosquée pour l’Aïd et plus si affinité (pour Noël et Pâques, faut pas trop en demander…) Mais ce n’est pas le sujet.

Edouard Philippe, donc, n’a pas mégoté. Il a mis le paquet et tiré à la ligne pour rassurer la "première communauté juive d'Europe" : "Nous battre ensemble - et quand je dis ensemble c'est bien tous ensemble, toutes confessions, toutes philosophies confondues -, contre cette bête immonde qu'est l'antisémitisme"… "bête" qui "emprunte à la fois à l'hydre et au phénix : quand on le croit disparu, il réapparaît encore et encore"…Sans oublier de lister en détail la longue liste des assassinats et tueries collectives dont les juifs ont été victimes es qualité depuis bientôt dix ans ; en citant au titre des causes, "l'ultraviolence du terrorisme islamiste" (j’ai rien oublié ? J’ai bon ?) Et de rappeler le plan national de lutte contre le racisme et l'antisémitisme de 100 millions d'euros de 2015… Et d’annoncer un nouveau plan similaire "pour la période 2018-2020"… Et de rajouter pour faire bon poids au nom de la neutralité laïc et républicaine : "Je ne vois pas ce qui empêche de faire en sorte que le calendrier des examens permette à un lycéen ou à un étudiant de vivre sa foi tout en poursuivant ses études" et "Il n'est pas non plus question de remettre en cause des pratiques cultuelles traditionnelles comme l'abattage rituel"… Blabla qui en satisfera bien d’autres…

Et, cerise sur le gâteau :  "L'antisémitisme et sa forme réinventée qu'est l'antisionisme"…

Alors là, la boucle est bouclée.  Voilà que l’antisionisme est assimilé à l’antisémitisme. Antisémitisme qui est déjà un mot forgé totalement vide de sens. Au prétexte, il est vrai, de désigner une triste réalité millénaire, il sert surtout à interdire l’expression de toutes critiques ou toutes suspicions éventuellement légitimes formulées dans un débat démocratique à l’encontre "des juifs"… Y assimiler l’antisionisme traduit (trahit) bien que, s’agissant des Juifs, même ce qui relève d’un projet politique ne peut être contesté au motif que ce serait ethnique !

Je proposais déjà ici il y a cinq ans le terme de "judéophobie" pour ce qui est de la triste réalité millénaire relevant de la "haine du juif" stricto sensu. Et de parler d’antijudaïsme, d’attitudes judéosceptiques, etc. pour ce qui devrait relever d’un débat démocratique normal… Vous me direz que ça ne changerait rien vu la manière dont anti-islamisme et homo-scepticisme ont été assimilés d’office à l’islamophobie et à l’homophobie… Mais bon, il faut quand même s’obliger à trouver des mots rendant la nuance de la chose, c’est une question de rigueur sémantique sans quoi le locuteur brouille son message (c’est souvent voulu) et psychédélise le cerveau du récepteur…

De plus, parler d’antisémitisme renvoie l’acuraba à une notion de race (que c’est pas bien) alors que le "peuple Juif", la "communauté juive", le "Peuple Elu", toussa, est autant une race, une ethnie, que je suis confesseur d’un couvent de bonnes sœurs. De tous temps, les diasporas n’ont été qu’une infime minorité des peuples restant sédimentés sur leurs terres, attachés pour leur vie et leur survie à la terre par l’agriculture et l’élevages. Contrairement au mythe entretenu par le roman national juif, les Romains ne les ont pas déportés après l’an 70. Ils ne l’ont fait avec aucun autre peuple de l’Empire. Les plus proches descendants directs des Hébreux de la Bible sont probablement… les fellahs palestiniens d’aujourd’hui ! Mais la religion de Moïse était alors prosélyte et une faible diaspora a suffi. Ce n'est pas un peuple qui s'est répandu, c'est une religion. Les juifs d’Espagne et autres Sépharades n’étaient pas des déportés des bords du Jourdain, c’étaient les descendants de Berbères convertis venus du Maghreb comme soldats de la noblesse arabe…  De même, les Ashkénazes d’Europe centrale et orientale parlant Yiddish (sorte de patois allemand médiéval) ont autant de patrimoine génétique commun avec les autochtones de Judée-Samarie ou Galilée que moi avec un natif du Timor Oriental… Le soi-disant antisémitisme générique institué comme condamnation d’un racisme est donc un concept sans signification.
               
Il est vrai que l'identité juive est racialement connotée. Beaucoup de juifs, même laïcs, continuent à voir dans les mariages mixtes une menace existentielle. Et en dépit de la sécularisation, la grande majorité des juifs laïcs continuent à pratiquer le rituel de la circoncision.
Au demeurant, le "fait juif" contemporain n’est en rien racial. Il est le fruit d’une histoire de la longue Histoire. La "communauté" juive n’est pas "ethnique" ; très attachée à ses coutumes et traditions comme bien d’autres, c’est une communauté de mode de vie largement multiethnique mais dont la spécificité est de se penser par nature et par destination distinguée et structurellement minoritaire. Et cette façon de se penser conduit à adopter des stratégies de comportement et d’action qui peuvent parfois soulever légitimement des critiques ou oppositions de la part des tiers Or le concept abscons d’antisémitisme rend caduc toutes possibilités pour les tiers de contester éventuellement les actes de cette communauté-là…

Par ses propos de l’autre jour à la synagogue, le Premier ministre est allé plus loin encore en assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme ! Non seulement c’est une faute qui lie les mains de notre diplomatie pour aujourd’hui et pour demain, mais c’est un péché contre l’esprit :

Fondé sur un soi-disant continuum racial, le mythe du retour vers la Terre Promise qui leur aurait été volée se trouve donc validé et élevé par la République laïque au rang de tabou intouchable. Alors que, pour les Juifs d’aujourd’hui (ou du lendemain de la Shoa), il ne s’agit que de la manifestation d’un nationalisme, d’un lobbying, d'une idéologie, d'une politique, etc. Et même, dans le cas d’espèce, certains ont tout à fait le droit de penser que ce soi-disant "retour" n’est qu’un prétexte à une invasion expansionniste tribale…
Toutes choses qui n’ont rien à voir avec l’antisémitisme et devraient pouvoir être discuté et contesté par les goys…

NB : Il s’agit là d’une question de principe. La bêtise a été faite en 1948. Eu égard à l’islamo-fascisme qui prévaut en Palestine, ne me faites pas dire que je souhaite qu’Israël soit rejeté à la mer !     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire