Hier matin, dès avant "dissipation
des brumes matinales", m’étant acheminé d’une pantoufle lasse vers la
cuisine pour le rituel du petit dej’, sacrement oh combien essentiel conditionnant
l’humeur à venir de la journée, j’avais comme d’habitude allumé le poste… Avant même l’arrêt du toasteur et le sifflement de
la bouilloire, j’avant pigé. Et c’est
sans surprise que j’ai accueilli l’interruption du programme par la formule
devenue classique, toujours prononcée d’une même voix égale par la même gente
dame depuis des années : "- En
raison d’un appel à la grève par plusieurs organisations syndicales portant sur
les difficultés budgétaires et la défense de l’emploi à Radio France, nous ne
sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels.
Nous vous prions de nous en excuser." Et la play list réembraya aussi sec…
Sans surprise, disais-je ;
je l’attendais… En effet, dès l’enchaînement sur le deuxième morceau du fond
sonore, j’avais compris que radiofrance (n’oubliez
pas les minuscules, svp) était en grève. En effet, il y a dans leur play-list grévicole un
je-ne-sais-quoi de parfum, d’ambiance, de climat qui ne trompe pas. S’y
enchaînent sans intermèdes des séquence musicales parfois bien laborieuses
entrelardées de voix de chanteurs inintelligibles aussi inconnus que pleins de
bouillie dans la bouche. Avec souvent un petit côté musique d’ambiance pour
kermesse paroissiale dont ne voudraient pas les supermarchés pour sonoriser leurs
rayons.
M’est alors venue hier matin
ce qui me paraît une évidence : La composition de la play-list en question
relève des bonnes œuvres du service
public au profit des déshérités. Pour combler les blancs de leur vacance, les stations de Radio-France pourraient
certes nous donner un pot-pourri de succès et autres tubes de l’année
plébiscités par les auditeurs et ça ne leur coûterait pas plus cher. Mais ce
serait trop simple.
N’oublions pas que si les
droits de diffusions payés à la SACEM (Sté des Auteurs,
Compositeurs et Editeurs de Musique) par les discothèques et bals populaires sont au forfait et répartis aux
ayants droits au vu de sondages, ce n’est pas le cas des gros diffuseurs. De
même que les organisateurs de concerts et spectacles, les cinémas, les
producteurs de CD & DVD et les sites de téléchargements, les télés et les
radios doivent fournir à la SACEM
la liste détaillée des œuvres diffusées, laquelle SACEM répercute les droits d’auteur qui leurs sont dus à chacun
de ses quelque 150.000 sociétaires…
Bref, au vu de ce qu’on sert
à nos oreilles dans ces circonstances, je ne peux pas m’empêcher de penser que
les jours de grève chez Radio-France sont pain béni pour les gagne-petit et traîne-misère
mais néanmoins petits copains du milieu musical. En effet, leurs œuvres n’ont sans doute guère d’autres
occasions d’être proposées imposées à nos oreilles…
Il me semble que ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Vous devez fournir en tant qu'organisateur, la liste détaillée et la SACEM en déduira la somme que vous devez lui verser. Pour la suite, la répartition se fait au sondage. Disons que vous chantiez de vieilles chansons dont les auteurs sont morts depuis moins de 70 ans (disons 50) à l'âge de 90 ans. Ils avaient écrit ces chansons le jour de leurs 20 ans. Ces chants ont donc 70 + 50 = 120 ans. Vous devrez payer à la Sacem des droits...
RépondreSupprimerVous pensez sans doute naïvement que l'intégralité de cet argent sera reversé aux ayant droits des auteurs depuis longtemps décédés. Que nenni! La société qui gère les droits, a un système de calcul bien à elle, basé sur le nombre d'écoute dans les média, un panel de boîte de nuit représentative etc..
Songez donc à ce classement lorsque des "fils de" "homme d'affaire" de profession montent régulièrement des comédies musicales avec les chansons de papa, afin de remonter au hit parade des ayant droit...
Ce qui fait que tout en chantant des chant de près de 50 à 100 ans d'âge vous cotisez pour des chants devenus illustrement inconnus et remplissez l'escarcelle des auteurs des succès du moment. Cerise sur le gâteau, une partie de votre argent alimente la cagnotte internationale. Voilà comment en chantant l'Hirondelle du Faubourg", écrite par Ernest Dumont en 1912 vous aidez la pauvre Shaquira à survivre... .
Comme cet auteur ne décéda qu'en 1941 et qu'ayant participé à une grande guerre ses droits perdureront 100 ans, ce n'est qu'en 2041 que vous pourrez chanter cette chanson gratuitement....
Merci pour ces précisions. Elles modifient un peu ma mauvaise humeur... quant à son orientation, mais pas vraiment son intensité ^^
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