"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 4 septembre 2010

Vous vous appelez Moncif ou tu t’appelles René ?


Vous vous appelez Moncif Ghabbour, vous avez 25 ans. Vous avez déjà été condamné à 7 reprises pour vols, y compris pour un braquage à main armée par la Cour d’Assises qui vous a infligé 4 ans de prison… il y a 2 ans. Vous êtes soupçonné d’être le complice actif de Karim Boudouda, décédé, que vous connaissiez bien et avec lequel vous auriez braqué un Casino puis ouvert le feu à l’arme de guerre sur la police avant de vous échapper. L’enquête corroborée par de nombreux témoignages vous désigne pour cela. Vous vous saviez recherché et vous avez tout fait depuis un mois et demi pour vous soustraire à la police. Vous niez les faits, ce qui est votre droit et produisez des témoignages vous innocentant ; témoignages spontanément fournis par des relations de quartier (bien entendu, je ne dirai en aucun cas coreligionnaires…) qui ont probablement participé activement à l’émeute et aux affrontements vous ayant permis de vous éclipser. Mais rassurez-vous, ça n’a rien à voir…
Bref, compte-tenu de la présomption d’innocence dont vous bénéficiez, je ne saurais vous soupçonner de vouloir réitérer (pardon ? ah oui ! vous ne connaissez pas le mot ; ça veut dire recommencer à commettre ce genre d’actes) ni de vouloir vous soustraire à la Justice, ni, évidemment, d’être tenté de détruire d’éventuelles preuves gênantes ou, oserais-je l'imaginer, d’exercer des pressions sur les témoins ou leur famille… Bien sûr que non, n’est-ce pas ?
Donc, bien évidemment, je prononce votre mise en liberté sous contrôle judiciaire. Le temps qu’il va nous falloir pour démonter les témoignages à charge, décortiquer le dossier des policiers et ramener tous ces gens-là à la réalité, ça risque d’être long. Je m’en excuse. Vous pouvez maintenant rentrer chez vous dormir dans votre lit avec qui bon vous semble. Ayez cependant l’amabilité de vous présenter de temps en temps au commissariat pour la forme. Je comprends que c’est pour vous une contrainte, donc si vous le faites en ricanant et en vous moquant de ces fonctionnaires, ce n’est pas grave, c’est votre droit.
Merci d’être venu.

Tu t’appelles René Galinier, tu as 76 ans. Inconnu des services de police (ça nous change…) Tu dis être maraîcher à la retraite (faudra éplucher son dossier fiscal…), t’occuper d’associations et tu prétends être malade. Bon, résumons : Tu as tiré au fusil de chasse sur deux cambrioleuses s’étant introduites chez toi par effraction, ce qui a mis ces deux pauvres gamines dans un sale état. Tu préviens toi-même la police et tu te laisses interpeller sans résistance aucune. Tu reconnais les faits d’entrée de jeu sans pinailler et tu facilites même le travail des enquêteurs. Espèce de vieux con, est-ce que tu te rends au moins compte de la gravité de tes actes ? Accessoirement, j’ai lu dans la tonne de PV d’interrogatoires un court interligne où, s’agissant de tes pauvres victimes, tu as osé prononcer l’expression "sale race". Et tu as signé ! Mais ce n’est pas mon problème, le Tribunal appréciera.
Bref, faute avouée, présomption d’innocence écartée. Et vue la gravité de l’infraction il y a manifestement un risque de trouble exceptionnel ou persistant à l’ordre public.
Donc, tu restes en taule, mon petit père. Pas question de rentrer coucher chez toi. Direction la Maison d’Arrêt pour le cirque habituel comme tout le monde : Le greffe, la fouille y compris le trou de balle, et la détention avec les potes de tes victimes…
Planton ! Emmenez-moi ça !

Des questions ? Non, une réponse. Elle est donnée sur ILYS par Blueberry. c'est ICI :

L’ordre public est bien plus troublé par l’acte de René Galinier que par celui de Moncif Ghabour.
Le braqueur qui tire sur la police pour s’échapper fait partie du paysage de la criminalité française. Il a sa place dans les prétoires, où il est condamné avec constance, comme sa place au chaud dans nos prisons. Il est connu par les services de police.
René Galinier, lui, sort de nulle part. Pas de casier. Pas trop de crédits à la consommation. Le français moyen. L’honnête citoyen qui finit simplement un jour, exaspéré, par sortir sa pétoire pour se défendre.
René Galinier, je le redis, est mille fois plus dangereux pour l’État que Moncif Ghabour.
Parce qu’il y a cent mille fois plus de René Galinier que de Moncif Ghabour. Que ces René Galinier ne doivent jamais avoir l’impression qu’ils peuvent se passer de l’État pour assurer leur défense. Parce que le jour où ils pourront s’en passer, ce jour-là, l’État ne sera plus qu’un oppresseur fiscal. Une association de voleurs.

5 commentaires:

  1. C'est bien, ça devient tellement énorme qu'on n'a même plus de commentaire à faire. Juste, comme vous le faites, de juxtaposer les histoires...

    RépondreSupprimer
  2. Pas mieux. Excellent...enfin si je puis dire !

    RépondreSupprimer
  3. ...peut etre parcequ'un pays qui ne peut plus compter sur sa propre justice est un pays qui n'a plus qu'à se résigner .....et se taire par la force des choses ....et accepter ...comme il semble que la politique française ( de droite comme de gauche ) le désire ...
    ...volontés supérieures ...may be ...

    RépondreSupprimer
  4. Je me mets à m'intéresser à Saint Thomas d'Aquin, sur des sujets comme la guerre juste et la légitimité de l'insurrection.
    Autant dire que j'adhère tout à fait à la juxtaposition que vous faites.
    ça "craint" de plus en plus, ou je fantasme?

    Popeye

    RépondreSupprimer
  5. tu ne m as meme pa mis parmi tes vipères lubriques, c est une honte !

    RépondreSupprimer