Il est cinq heures, Paris s’éveille…
Les cafés sont dans les tasses et les bistrots nettoient leurs glaces…
Les traversins sont écrasés, les amoureux sont fatigués…
Paris by night regagne les cars, les boulangers fond des bâtards…
(de mémoire…) (plus)
Je l’ai vécu… C’était presque dans une autre
vie… Il y a bien quarante-deux ans en fait… C’était aussi un samedi soir, ou
plutôt un dimanche matin… J’étais venu de ma province, vite-fait juste pour le
week-end, histoire de voler quelques heures qui passent trop vite, avec un cœur
qui bat trop vite, à une demoiselle dont la vie a depuis suivi d’autres chemins
et c’est beaucoup mieux comme ça… Après tout ce temps perdu au Temps Perdu
(une taule qui n’existe plus), une fois la belle remisée dans son paddock juste derrière le périph’
tout neuf, de nouveau seul sur le coup de deux plombes et quelque, j’ai réalisé
que je n’avais pas la clef pour accéder au galetas qu’on m’avait prêté
pour la nuit dans le I° arrondissement…
J’ai donc marché de ci de là dans les rues de
Paris jusqu’à huit heures du mat’ avec dans la tête, lancinant, ce tube d’un
vague et lointain cousin par alliance, conçu avec Jacques Lanzmann un soir de
beuverie. Durant ces heures de vadrouille, je m’y serais cru… Si j’avais été
parolier, c’est probablement la chanson que j’aurais voulu avoir écrit…
Pourquoi je vous cause de ça ?
Parce que, à Paris samedi dernier, c’était la Nuit
Blanche chère à Delanoë. Bien sûr, je n’y étais pas ! Mais je me suis
un peu rencardé sur la chose. Je n’en retiendrai que quelques phrases extraites
de l’interview du Sieur Laurent Le Bon par l’incontournable quotidien de
révérence. Je vous les livre d’autant plus volontiers que ça ne m’a pas coûté
un rond (vu que "Le Monde.fr a le plaisir de vous
offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés payants"…)
Ecoutons donc ce bon, Le Bon chargé cette
année de la direction artistique de Nuit Blanche :
"… nous avons tenté une approche plus
"développement durable"."…
"Les faire participer tous [il parle des "lieux culturels" jouxtant la
Seine] est, il faut le dire, bien plus facile
qu'avant, les tensions entre Etat et Ville ayant disparu."
(sic)
"Seul regret, nous ne sommes pas parvenus à
faire fermer le périphérique comme j’en rêvais"…
Puis, comme
le journalope lui tendait la perche avec obséquiosité en lui rappelant qu’il
avait organisé une exposition sur le vide
au Centre Pompidou, notre Le Bon a pu placer :
"Nous
avons ainsi conçu un parcours parallèle invisible où il n’y a rien à voir"…
Et il a pu
conclure en disant :
"C'est une œuvre totale. L'éparpillement
dans la cohérence."…
En parfaite
adéquation avec la méthodologie adoptée par le gouvernement, le mec ! (euh… la cohérence… oui, je sais…)
Un futur bouffon
du roi ministre de la kultur ?
Bigre! Il y a des gens qui paient pour ce genre d'article? Il aurait dû aller jusqu'au bout du concept, le pisse-copie: une page blanche. C'est ça qui aurait eu de la gueule.
RépondreSupprimerWah ! Le Temps perdu ! J'en ai fait l'ouverture, en 65, je crois bien, donc avant vous. Pendant quelques mois, c'est resté un lieu ultra-calme, sympa, décor rouge, très peu de clients (mais on avait Hubert Deschamps...). Après, la vie m'a exilé à l'armée et je l'ai perdu de vue. Quand je suis repassé devant, ça avait beaucoup changé... Rue de Seine ? Je mélange un peu les rues qui croisent la rue de Buci.
RépondreSupprimerBref, on a failli se croiser, c'était du peu !
Je ne le souviens que du décor rouge. Encore assez peu de clients en 69... Mais les meilleurs !
Supprimerho putain , la tête à claques !
RépondreSupprimerje sais bien que c'est pas chrétien de juger quelqu'un sur sa mine, mais là !