On ne dira jamais assez à quel point Dépassé 1° a élevé, anoblie, renouvelé,
revivifié, régénéré, resacralisé, que dis-je rethaumaturgisé, la fonction présidentielle.
Pour ce qui est des problèmes
bestialement prosaïques, voire anecdotiques comme la dette, le chômage, l’islamisation
(fantasmée), l’euro, l’Europe, la compétitivité, l’enseignement, les retraites,
l’Assedic et ses intermittents du spectacle, etc., tout baigne car tout est
sous contrôle. Il suffit que Dépassé 1°, oracle de Tulle-sur-Ena, nous annonce
que "nous sommes près de la sortie"
Ce sera encore un peu dur mais le gouvernement y pourvoira. C’est son job. Et
nul besoin de s’inquiéter, de savoir de quelle sortie il s’agit…
Mais là n’est pas l’essentiel (de minimis non curat praetor) Grâce à
Dépassé 1°, la fonction présidentielle a enfin trouvé sa raison d’être :
Proclamer La faute en tous ces bienfaits, la décliner, la psalmodier, la
consacrer et nous la remémorer sans cesse pour que nous sachions la porter
fièrement et la transmettre à nos enfants jusqu’à la dernière génération
résiduelle. Et demain sûrement la constitutionnaliser...
Oui, Dépassé 1° a trouvé LE domaine par lequel son quinquennat restera
dans l’Histoire avec un grand H !
- Le 15 mai, déjà, pour son installation officielle, ayant choisi
d’honorer Jules Ferry, occasion s’il en était d’appeler les maîtres
enseignants à se souvenir des hussards noirs de la République, il n’a pas
manqué de déplorer l’ambivalence délétère
du personnage, odieux colonialiste ! (comme d’ailleurs la quasi-totalité
de la gauche et pas grand monde de la droite de l’époque mais chut…)
- Le 22 juillet à l’emplacement de l’ancien Vel’ d’Hiv’ :
première grand’messe rendue au culte de la Shoa avec ostension de notre
responsabilité, de celle de notre police, de vous, de toi, de moi… Pas de lui...
- Le 10 septembre au Camp des Milles, symbole de l’abjecte collaboration : l’homélie insistait
lourdement sur le fait que c’était un camp d’internement français de chez français et en remettait une couche sur la
responsabilité de notre police agissant de sa propre initiative…
- Le 21 septembre à Drancy, "cette porte de l’enfer" : Rebelote avec l’inauguration d’un
énième mémorial de la Shoa avec le thème martelé de l’horreur vécue là et,
surtout, la définition de l’objectif ambitieux pour l’avenir de la Fwance :
"Aujourd'hui il s'agit de former l'esprit des
générations à venir."…
- Le 12 octobre à Dakar : Grand’messe de repentir colonial et
de brosse à reluire sur les pompes de nos anciens assistés…
- Le 17 octobre à Paris : Enfin la lumière fut ! La
version officielle de la république n’est plus le rapport de l’infâme Papon
génocidaire. Aux dernières nouvelles (des médias) le massacre va bientôt faire 300 victimes…
L’an prochain, on en constitutionnalisera
peut-être 500, ou au moins en inscrira un chiffre légal dans une loi…) Cébien,
Alger est content, nous validons obséquieusement sa propre histoire officielle…
Vous observerez deux choses :
- Tout d’abord, qu’on ne trouve rien à dire (mais ça va
venir) contre nos anciens régimes monarchiques et/ou autoritaires antérieurs
au début de l’expansion coloniale vraiment significative, c’est-à-dire sous la
III° République. Hormis l’esclavage et la traite négrière, certes ; mais ces
deux points d’Histoire (j’ai pas dit détails, j’ai bon ?) ont un
point commun avec les autres, c’est leur dimension ethnique… Vous allez me dire que l’on a fait profil bas
quand un zozo a voulu faire mémoire
de la victoire d’Austerlitz. Mais c’est uniquement parce qu’on n’a pas à se glorifier des hauts faits de
nos anciens (porter ad nauseam leurs fautes, si) Les Russes, pas plus que les
Italiens, Espagnols, Vendéens, Savoyards, etc. victimes des ravages des armées
révolutionnaires et napoléoniennes, n’ont besoin, eux, de notre repentance.
Après tout, ce ne sont que des leucodermes judéo-chrétiens…
En ce qui concerne la méthode
et l’agir, il semble bien que la "gauche-socialiste-de-gouvernement"
n’a rien appris de nouveau depuis les très riches heures du résistancialisme de
la dernière heure et de l’épuration des années 1944-49. Le tout couplé aujourd’hui
avec une peur à se pisser dessus de risquer déplaire à l’envahisseur l’Autre…
- Ensuite, vous constaterez avec moi que depuis le mois de mai le rythme
des dévotions s’accélère. Les questions
de société ne suffisant finalement pas, ça couvre le bruit de fond des problèmes bestialement prosaïques
évoqués au début. Ceci-dit, il lui faut tenir encore quatre ans et demi…
En plus d'être des Jean-foutre, les pleutres qui nous gouvernent sont des idiots. Il ne comprennent même pas que ce genre de cérémonie expiatoire ne peut avoir de valeur et d'effet que par son caractère exceptionnel et solennel.
RépondreSupprimerA partir du moment où c'est tout les jours la procession des flagellants, tout cela devient insignifiant et plus personne n'y prête attention, à part les plumitifs appointés, et encore.