Jean-Marc
nous a rassurés : Au choc de compétitivité, on préfèrera
une trajectoire
de compétitivité.
La
créativité exceptionnelle de leurs plumes
pour noyer le poisson, appeler un canard un vélocipède ou faire passer un dealer
de shit pour un agent d’ambiance me met en joie. Cette créativité de la langue,
d’un contreplaqué pour décor de film d’épouvante de série C (merci les avances sur
recette) suffira-t-elle
cependant dans la durée pour compenser l’amateurisme et la vanité capricieuse
d’enfants gâtés de ces braves garçons ? Grave question…
En
attendant, ce sont des bons qui ont un sens jamais atteint de la formule sans
contenu : Qui dit choc choque les
âmes sensibles, voyez-vous. Ça voudrait dire que le mur est là, qu’on est dedans et il ne faut pas exagérer.
C’est alarmiste, c’est clivant et
coûteux en cellules d’assistance psychologiques. Alors que trajectoire !
, Ç’est rassurant, et c’est ascendant, forcément… au moins au début. Ça suggère
une ellipse et ça c’est esthétique. Et puis ça laisse du temps au temps… On ne
s’impose pas un choc, on est sur une trajectoire. Une trajectoire vers quoi ? Ne posez pas de
questions malsaines ; l’essentiel est qu’on soit sur la bonne trajectoire puisque c’est nous qui
la traçons (sur le papier). Il suffit. N’insultez pas l’avenir en voulant
définir un point d’arrivé ! Surtout s’il s’agit, pour la compétitivité
aussi, du rêve métissé d’un éternel futur !
Le
euh… gouvernement a défini une trajectoire
de compétitivité qui nous évitera la brutalité bestiale du choc de compétitivité, concept aussi fantasmé que le choc des
civilisations.
Et
cette trajectoire tracera au-dessus de nos têtes une harmonieuse courbe apaisée
qui n’aura rien à voir avec celle du koala odieusement propulsé par la
catapulte du diabolique Amiral. Notre compétitivité ne sera pas bousculée par
un instrument aussi archaïque. On va l’installer confortablement dans une
seringue douillette d’où elle prendra son envol sous la délicate et hésitante pression
du pouce de notre Président. Lequel, n’en doutons pas, saura appuyer sur le
piston avec toute la douceur souhaitable pour la pousser vers la sortie…
La
compétitivité suivra une trajectoire et ça laisse le temps de voir venir…
Oui, elle suit une trajectoire,
attendez de voir !
Pourquoi attendre de voir ? C’est
déjà vu et tout vu, en moins de temps qu’il n’en faut à une belle bleue humide
pour faire pchiit un soir de 14 juillet dans
un ciel où rien ne luit…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire