(et
sainte Espérance…)
Pour marquer l’entrée
de Tak dans les liens de ma colonne de
droite (je n’ai pas de colonne
de gauche et je m’en excuse), quoi de mieux que
le dit de Bernard Rackam (pas le Rouge) éructé
le 27 décembre dernier ?
Quand on aura ôté du
mur le dernier portrait de l’abbé Pierre, pour empêcher de réfléchir,
Quand on aura abattu
le dernier calvaire pour ne pas supplicier l’incroyant,
Quand on aura
débaptisé Saint-Paul, Bonne-Nouvelle, Filles-du-Calvaire et bien d’autres
stations pour leur donner le nom de grincheux laïcs, batteurs de pavé et
péripatéticiennes botoxées,
Quand on aura
décapité, au parvis des cathédrales, le dernier des martyrs, le plus petit
évêque, le saint le plus menu,
Quand on aura chassé
du calendrier des postes le tout petit « st » devant tous les
prénoms, le « ste » devant les autres,
Quand le 15 août ne
sera plus que l’anniversaire d’Alain Juppé,
Quand tous les pères
Noël païens auront rejoint les crèches semi-païennes et les autres dans les
caves du Vatican, interdites partout ailleurs,
Quand les pardons
bretons, prohibés, auront lieu de nuit, dans une sardinerie désaffectée,
Quand les Ostensions
limousines, prohibées, auront lieu sur Internet,
Quand la fête des
Saintes-Maries-de-la-Mer, prohibée, n’ameutera plus un voleur de poules,
Quand les Vierges
Noires d’Auvergne ne devront leur maintien qu’au fait qu’elles étaient noires,
Quand les professeurs
nommés dans l’enseignement catholique seront tellement faux-témoins, bouffis de
mauvaise conscience, persécutant les rares élèves qui allaient à la messe,
Quand l’Angélus ne
sonnera plus que dans le sonotone des pensionnaires d’un EHPAD oublié,
Quand les religions
auront été refoulées dans une sphère tellement privée qu’irrespirable,
Quand tous les signes
intérieurs auront rejoint les extérieurs dans l’opprobre général,
Quand tous les anciens
scouts, les diplômés d’Universités Catholiques, les bacheliers de
Sainte-Gudule, Saint-Erambert, Notre-Dame-du-Pain-d’épices, auront été éliminés
des recrutements dans la fonction publique et ailleurs,
Quand les livres
d’histoire auront été expurgés de tout ce qui rappelle autre chose que le
néant, le ressentiment et l’érotisme métissant,
Quand la dernière
cloche se sera tue, le dernier enclos paroissial effondré, l’ultime croix du
plus ignoré des cimetières effritée,
Quand enfin la laïcité
aura avoué que son combat était hostile et non rassembleur,
Quand l’absence
assourdissante de la prière des pauvres régnera sur la France,
Quand la charité ne
sera plus qu’un prélèvement obligatoire, la Foi un délit pénalement punissable,
l’Espérance une utopie défunte,
Il se trouvera quand
même, un homme, une femme, un trisomique, une major de l’X, un métallo, une
majorette, un vieillard, un enfançon, un mécréant ou une sainte pour garder
allumée la flammèche de la croyance en un Dieu aimant.
Et de cette
escarbille, tout pourra un jour renaître.
Quand "tout ça", la main d'Allah s'étendra sur la terre. Et on va déguster!
RépondreSupprimerMagnifique. Et c'est un catholique culturel, non croyant, qui vous le dit !
RépondreSupprimerTrès beau texte.
RépondreSupprimerLa civilisation du loisir, dont la mode récente du "développement personnel" est la version hygiénique, est une recherche de soi et non plus de Dieu ni son prochain. Elle déchristianise par elle-même. Qui ne manque plus de rien ne pense pas à Dieu. Il s'occupe de son confort, et l'installation du confort prend du temps. N'est-ce pas la raison des jugements, si sévères et si fréquents, de Jésus, à l'égard des richesses?
Elias
C'est un bel hymne à la foi, même pour une agnostique de comptoir.
RépondreSupprimerPour parodier Jacques Étienne :
RépondreSupprimerMagnifique. Et c'est un catholique convaincu, non croyant à la religion du progrès, qui vous le dit !
le plus aberrant n'est pas que l'on ait demandé le retrait du portrait de l’abbé Pierre, mais que les dirigeants d'Emmaüs s'y soient prêtés.
Il faut dire que c'est un ancien de la maison (Hirsch) qui s'est rendu célèbre par l'aphorisme "L'intégration sera réussie quand les catholiques accepteront de prénommer leur fils Mohamed" (cit. approx.).
Voilà un lien avec le commentaire de Pangloss.
Et Bonne Année 1391 de l’Hégire à tous.
C'est si beau …
RépondreSupprimerJ'ajoute aussi dans ma colonne de droite. Merci !