Bon. En temps de guerre, le plus immédiat qui ne coûte pas cher, c’est d’instituer
le couvre-feu. Ne pas sortir, occulter les fenêtres, etc. Bref, pour éviter d’être
une cible potentielle, faire comme si on avait cessé d’exister… Faire comme si est un bon début…
Pour aujourd’hui on se contentera de reprendre in-extenso ci-dessous le récent
billet de François Teutsch, contributeur chez Boulevard Voltaire (les ajouts entre crochets sont de
moi) :
« La censure, c’est
maintenant ! Lorsqu’on déprogramme des films, que l’on "invite"
des salles de cinéma à ne pas diffuser certaines œuvres au motif qu’elles
pourraient provoquer des troubles avec la population musulmane, autant dire que
nous ne sommes plus sous un régime de libertés publiques, mais sous le règne de
la loi islamique.
C’est ainsi que le film Exodus a été
interdit au Maroc, en Égypte et dans un pays du Golfe au motif qu’il
comporterait une représentation de Dieu. Surtout, ce péplum mettant en scène
Moïse d’une part, le pharaon Ramsès d’autre part, sur la base du texte biblique
du livre de l’Exode, est « sioniste »
et fait la part belle au peuple hébreu…. Il n’y a dans ce film aucune offense
envers les musulmans ; il évoque des scènes de l’Ancien Testament, soit
environ 20 à 30 siècles avant l’apparition de Mahomet… Mais il en est ainsi
dans les pays arabes : un film qui met en scène des juifs est
nécessairement suspect.
Mais de l’autre côté de la
Méditerranée, chez nous, dans un pays chrétien, démocratique, dans un État de
droit, une telle interdiction serait-elle admissible ? Sans doute pas.
C’est la raison pour laquelle ce ne se sont pas des interdictions qui ont été
prononcées à l’encontre d’autres films, mais d’amicales et convaincantes recommandations
de la DCRI sous couvert de sécurité…
- Le film L’Apôtre raconte la conversion d’un élève imam, issu d’une
famille arabo-musulmane, au christianisme. Scandale ! Un film que même Le Canard enchaîné a salué pour sa
finesse, et l’intérêt du sujet traité sans polémique inutile ni provocation.
Risque de réactions violentes des musulmans… [Il avait été
distribué l’an dernier en salle à Paris et dans une trentaine de ville en
tenant l’affiche parfois plusieurs semaines sans susciter de réactions…]
- La pièce de théâtre Lapidée raconte l’histoire d’une femme lapidée au Yémen, pays
de son mari. Il s’agit d’une mise à mort particulièrement abominable, prévue
par la charia, et qui suscite l’horreur de tous les hommes civilisés. La pièce
qui devait être donnée dans une salle parisienne ne l’a pas été, pour les mêmes
raisons. [trente
représentations étaient prévues ; l’affichage sur les colonnes Morris a
été interdit…]
- Enfin, le film Timbuktu raconte la prise de la « perle du désert »
par les islamistes maliens d’AQMI, et les persécutions qu’ils font subir à la
population au nom du prophète. Il décrit une réalité hélas quotidienne. Là
encore, cette diffusion fait polémique, toujours pour les mêmes raisons… [récemment encore (avant le è janvier !) on en
faisait la promo sur France-Cul…]
Il faut donc comprendre que notre
pays, qui s’est rué sur Charlie Hebdo
au nom de l’émotion et de la liberté d’expression interdit toute représentation
d’œuvres dénonçant la réalité de l’islam (Lapidée,
Timbuktu) ou présentant sous un jour favorables les Hébreux de la Bible
ou – horresco referens ! –
l’apostasie d’un musulman dont on rappelle que le Coran la punit de mort.
L’incohérence ne semble pas frapper nos dirigeants.
Mais cette sainte laïcité dont on a
fait une divinité républicaine, que devient-elle face à ces menaces ?
Une chose est de regretter la provocation
inutile et imbécile de certains ; une chose encore est de considérer que
la liberté d’expression doit s’exercer avec discernement pour ne pas
inutilement blesser son interlocuteur. Mais tout autre est de s’autocensurer,
de manière systématique, par peur…
La France sous le règne de la
charia, c’est maintenant ? »
François Teutsch
Vous verrez, on s’y habitue.
On attend avec impatience la circulaire de suggestions de la DCRI sur les prochains chemins de croix du
vendredi saint, les processions et messes en plein air, l’accrochage dans les
musées des œuvres inopportunes (thèmes chrétiens, bibliques où à la
gloire du nu féminin…), le
démontage des calvaires bretons et la tronche des timbres-poste...
Il ne restera donc plus que Charlie-hebdo pour avoir le droit de caricaturer Mahomet et de se moquer de l'Islam. Drôle d'époque!
RépondreSupprimerC'est de pire en pire
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