« Cette inscription est pour la jeune fille
ce qu’une épitaphe est pour
beaucoup de morts, la table des matières d’un livre inconnu. »
(Honoré
de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
Allez !
Une dernière pour la route avant, espérons-le, de pouvoir passer à autre chose.
Chacun
y est allé ces jours derniers de son oraison funèbre, de sa couronne de fleurs
avec l’inscription de circonstance sur le ruban violet, de sa plaque funéraire
aux chers disparus, de…, de… Enfin bref. Toutes signées par son donateur. Pour qu’on
n’oublie jamais ces héros (et surtout qu’on ne m’oublie pas…)
Mais
comment rendre vraiment hommage aux héros disparus ? Est-ce en
reproduisant jusqu’à plus soif, jusqu’à l’écœurement, tel ou tel dessin subjectivement
jugé le plus représentatif – ou médiatique - de l’art d’un des dessinateurs plutôt que d’un autre ? Est-ce remplir
les poches des survivants sans faire exprès en réimprimant à saturation un numéro banal guère différent d’un autre
et devenu mythique par le hasard des circonstances ?
Le
plus bel hommage à rendre à ces héros, ne serait-ce pas de se contenter de
graver au marbre des tombeaux la "table
des matières" de leur œuvre collective ? La table des matières de ce qu’ils
appelaient de leurs vœux ? De leurs désirs sur les nuages j’écris le nom…
Je
ne suis pas Charlie, mais je ne voudrais pas qu’on l’oublie. Aussi ai-je choisi
avec humilité une Une vraiment collective, sans dessin ni signature. Elle date
déjà d’il y a 18 ans ; Charb n’était pas encore le patron mais y travaillais
déjà depuis 6 ans et Cabu en était alors le co-patron avec Val. Non polluée par
le contexte de l’actualité du moment, à vocation permanente, toujours d’actualité,
n’est-elle pas la table des matières d’un livre trop connu ?
In Memoriam…
n° 266 - décembre 1996
n° 266 - décembre 1996
Tout l'esprit délicat de Charlie avec en prime les appels au meurtre. Ils voulaient tuer beaucoup de monde.
RépondreSupprimerIl manquait une ligne: "assassinez les blasphémateurs".
Malheureusement le coup est venu de là où on le sentait pas venir il y a de cela 18 ans.
Quel salaud ce Dieudonné ! hein chef ?
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