De
temps en temps, il faut quand même faire l’effort de changer la bande-son
diffusée en boucle par les radios-de-service-public.
Ça
se fait en principe au moins une fois tous les cinq ans avec une entame de la
bande qui accroche l’oreille de l’auditeur : De travailler plus (ou autant)
pour gagner plus (ou moins), on passe au Changement c’est maintenant-reporté-à-demain-pour-des-raisons-indépendantes-de-notre-volonté.
Ce n’est pas un travail énorme : Juste remplacer les 3’35’’ du premier
morceau musical par un autre. Après, on recopie grosso-modo la play-list
précédente ; il suffit de modifier un peu l’ordre de passage des titres et
de changer les artistes interprètes. Mais ce sont toujours les mêmes chansons
auxquelles nul ne porte plus d’attention qu’au fond musical d’ambiance en
remplissant son caddie chez Auchan.
A
Radio-France, ils n’ont pas de problème. Personne ne se plaindra s’ils ne
renouvellent pas le fond sonore diffusé à nos frais. Après tout, il n’y a que
quelques vieux impotents en maisons de retraite ne sachant pas tourner les
boutons de leur "transistor" à se lamenter d’avoir du Rapp ou du
Boulez au lieu du Jeu des mille francs.
Chaque jour de grève qui passe permet aux millions d’acurabas de se
désaccoutumer de leurs jactances. On les oublie.
En
revanche, le gouvernement est invité de toutes parts à changer sa play-list. Et
c’est pour lui un très gros problème.
A
cet égard, le cumul des dérouillées subies successivement aux législatives
partielles, aux municipales, aux européennes et aux départementales, sans
compter celle attendue aux régionales, n’est pas ce qu’il y a de plus grave. Bien
que d’une ampleur inégalée, ce cumul de désastres (notamment financiers
pour le Parti) n’est
jamais que le "repli technique" toujours subi par la majorité du
moment entre deux présidentielles.
L’essentiel
n’est pas là. L’essentiel tient à la conjonction de l’ampleur du désastre avec
l’absence de majorité de gouvernement pour faire autre chose qu’expédier les
affaires courantes. Que l’exécutif en soit réduit à dérouler le tapis rouge à
un PC maintenu en pré-coma par acharnement thérapeutique et à quelques
individualités EELV ne représentant qu’une faction de leur 2% tout mouillé, toussa pour arriver à garder le nez hors
de l’eau, vient confirmer le 49-3…
On
n’a finalement guère insisté sur les enseignements de la pièce de théâtre que
fut l’adoption de la loi Macron ; or, cette dramaturgie marque la fin du
quinquennat.
On
passera avec indulgence sur cette décision en conseil des ministres de recourir
au 49-3 le matin-même du vote prévu. Elle traduit simplement l’incompétence, l’amateurisme
et l’incohérence de cette bande de Pieds-Nickelés et ce n’est pas le sujet.
Pour
l’essentiel, cette loi n’était pas si mauvaise. Mais pour tenter d’obtenir son
vote par leur majorité de guignols, durant
des semaines, en cherchant vainement le compromis, le gouvernement l’a laissée progressivement
vider de toute efficacité en acceptant quasiment tous les amendements présentés
par sa propre majorité pour lui rogner les ailes. Et, accessoirement, en l’alourdissant
de tout un fourre-tout à la Prévert qui l’empêchera de marcher… Et ça n’a pas suffi puisqu’en désespoir de
cause il a fallu sortir le 49-3 ! La loi a donc été adoptée. Adoptée dans
sa version amendée, c’est-à-dire à la
fois alourdie de n’importe quoi et après lui avoir coupé les ailes !
Tant
qu’à utiliser le 49-3 (en
se privant accessoirement de pouvoir le réutiliser pendant un an), il fallait le faire d’entrée de jeu
dans sa première version…
Pourquoi
je vous raconte ça ? Parce que la conjonction de tout ce qui précède
conduit à la paralysie définitive du système : Il ne se passera plus RIEN
d’ici juin 2017. N’ayant plus aucune marge de manœuvre, même en passant
Notre-Dame des Landes par profits et pertes pour débaucher trois écolos. Il n’y
aura plus la moindre réforme ;
réforme structurelle, j’entends ;
structurelle au sens de Bruxelles et Berlin. Savoir s’ils attendront le 2°
semestre 2017…
Mais
rassurez-vous. Il reste des réformes sociétales
à faire pour actualiser la Play-list du gouvernement. Savoir si elles auront
autant de succès qu’en 2012-2013…
En bonus : Le logo du nouveau compte
Twitter de l’Elysée : La petite flute du charmeur de cobra surmontant un
Airbus se crashant sur un point symbolisant l’infini dans un cercle dont la
quadrature symbolise le serpent qui se mord la queue. Blancheur innocente sur
fond d’azur.
En dehors des réformes sociétales, on va bien trouver
RépondreSupprimerquelques taxes et contributions à augmenter ou instaurer (car ce ne sont pas des impôts), quelques normes à édicter (Ah mais c'est Bruxelles qui l'impose),
quelques libertés à supprimer ou repentances à effectuer (c'est pour lutter contre le terrorisme, ou le racisme),
quelques alourdissements administratifs (c'est pour simplifier, c'est pour l'accès aux soins), quelques agences à créer (c'est pour mieux orienter et être efficace...)...
Bref, encore beaucoup de travail à faire pour mieux "lutter contre le chômage" puisque c'est la "priorité" et mieux "entendre les français" !
Droopyx
Au troisieme paragraphe vous ecrivez "s'en compter" au lieu de "sans"..excusez du "reproche" :-) surtout que perso je ne sais faire une phrase sans un minimum de faute.
RépondreSupprimerPortez vous bien Plouc'em.
Au plaisir.
Dominique.
Oups ! Merci. Je corrige. J'en ai souvent marre de me relire avant de cliquer, ce qui n'est pas le moindre de mes défauts, en général après avoir... relu et modifié quelque chose en dernière minute !
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