A peine rentré
d’Erevan où il était allé honorer de sa présence la célébration du centenaire
du début du génocide des Arméniens de Turquie, notre Pédalonaute suprême s’est
donc rendu hier en Alsace pour visiter le camp du Struthof à l’occasion du 70°
anniversaire de la libération des camps de concentration et d’extermination
nazis. La presse a bien évidemment tiré à la ligne. C’est ainsi que nous avons
appris que c’était la première fois qu'un chef d'Etat visite la chambre à gaz
du lieu, la seule construite en territoire français (à l’époque annexé par
l’Allemagne)
Et aussi que le Président avait pris son temps pour visiter toutes les
installations, baraquements, crématoire, etc. Quand Florange ferme, on fait le tourisme industriel qu’on peut… Ce fut
évidemment l’occasion de faire un discours en lançant un vibrant appel à la paix et à la dignité. "Le pire peut encore se produire" ;
"l’antisémitisme et le racisme sont encore là et donc
nous devons à travers cette cérémonie du Struthof agir pour protéger ceux qui
peuvent en être encore aujourd'hui les victimes"
Bien évidemment, ces cérémonies de mémoire permettent
d’évoquer le présent d’une manière qui ne mange pas de pain : "Chaque fois que des chrétiens sont tués
parce qu'ils sont chrétiens, chaque fois que des juifs sont tués parce qu'ils
sont juifs, chaque fois que des musulmans sont tués parce qu'ils sont
musulmans, la France est présente". La jactance incluant toujours
comme il se doit un appel à "la
défense de toutes les minorités"… Oui, "la France est présente"…
Si j’ai dit
"évoqué d’une manière qui ne mange pas de pain", c’est parce que,
manifestement, il est toujours fait une distinction, consciente ou non, entre
les crimes en question selon qu’ils sont commis en France ou ailleurs :
Pour les crimes commis ailleurs, on
se préoccupe beaucoup du présent,
surtout quand c’est loin. En
revanche, pour ceux commis chez nous,
on évoque par priorité les drames du passé vécus
par les seules minorités encore
cataloguées comme telles au présent
avec un statut que l’on pourrait qualifier de victimes institutionnelles ou d’espèces
protégées. Le corollaire qui découle de cela, par construction, c’est évidemment que l’Etat de droit, la République,
toussa, ne reconnaît pas, ne
reconnaît plus, de dwouâts
particuliers à la majorité, et
notamment le droit d’être protégé. La majorité
n’a en effet aucune existence juridique et ne peut se définir, le cas échéant,
que comme ce qui reste après avoir défini les minorités…
Bref, le Non Dénommé par Ailleurs, l’erreur
statistique. Mais je m’égare…
De chrysanthème en
chrysanthème, disais-je. L’avantage de ces cérémonies
mémorielles, c’est qu’elles permettent de meubler positivement la com’
en fabriquant sans efforts des images de stature
présidentielle. En toute autre circonstance, le Pwésident dont il s’agit ne
pourrait pas masquer longtemps ce qu’il est en vérité : Un commentateur
distancié qui ne sait - et ne peut - que commenter des évènements sur lesquels
il n’a aucune prise. Et au sujet desquels il n’ose même plus, comme avant-hier
soir, nous dire que ce sera mieux demain… Alors qu’en commémorant, il peut
encore nous faire croire que c’était pire hier et donc que tout va bien
aujourd’hui…
Car devant des
discours à tonalités funéraires en souvenir des défunts, des rappels de faits
dramatiques ("qui
pourraient se reproduire"…), des dépôts de gerbes, des minutes de silence et des
sonneries aux morts, comment oser ne pas
être Charlie ?
- NB : N’oubliez
pas ce prochain mois :
3 mai : Journée
internationale de la liberté de la presse
10 mai :
Journée commémorative de l'abolition de l’esclavage (Fr. métropolitaine seulement…)
17 mai : Journée mondiale de lutte contre l’homophobie
21
mai : Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le
développement
25
mai : Journée mondiale de l'Afrique…
- Mais vous
pourrez oublier :
11
mai : Journée des espèces menacées
15
mai : Journée internationale des familles
Ce ne sera pas grave…
Eh bien voilà! Nous sommes revenus à la 3° ou 4° république quand le chef de l'Etat (qui avait un autre nom mais que je ne vais pas chercher) inaugurait les chrysanthèmes. Il n'est bon qu'à ça. Et quand je dis bon...Il en profite pour nous bassiner encore avec racisme et antisémitisme, de quoi nous rendre tous racistes et antisémites car trop, c'est trop!.
RépondreSupprimerC'était le président du conseil
SupprimerRené Cotty par exemple
Le chef de l'Etat des III° et IV° Gueuses étaient "garants des institutions" et inauguraient les chrysanthèmes. Ils s'appelaient déjà "Président de la République" ;
SupprimerRené Coty avec un seul t a été le dernier de l'espèce.
Le "Président du Conseil" (qui était alors le vrai patron politique) a été fort logiquement dégradé en "Premier ministre" sous la V° vu l'extension considérable des pouvoirs du Président de la République.
Rappel salutaire
SupprimerMerci
Quel est ce film où l'on voit Gabin, président du conseil (?) tenir tête à toul'monde à la chambre ?
Et leurs mines offusquées à chacune de ses saillies !
Pas demain qu'on risque de voir Molleglande dans ce rôle
Ni même le tremulant manu les mordasses, d'ailleurs...
Tu as oublié le 5 ou 7 mai prochain, je ne sais plus, l'inauguration par Président du Mémorial ACTe à Pointe à Pitre.
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