Parmi les très anciennes traces documentées de source non
chrétienne évoquant les débuts du christianisme, il y a une correspondance adressée
par Pline le Jeune, alors gouverneur en Anatolie, à l’empereur Trajan. En ce
temps-là, le christianisme était déjà stigmatisé
et officiellement condamné par les autorités. Mais il était encore peu répandu
et les persécutions, sporadiques, étaient géographiquement localisées. Ayant
reçu des dénonciations concernant des chrétiens, Pline ne savait trop quelle
attitude adopter et interrogeais Rome. On a la réponse impériale : "considère qu'ils ne doivent pas être
poursuivis mais qu'il faut les punir s'ils ont été dénoncés de manière non
anonyme et si, convaincus de christianisme, ils se refusent à sacrifier au
génie de l’empereur"… On ne peut pas faire administrativement plus ambigu
tout en laissant entendre en substance "laisse pisser…"
L’Empire Romain et la République fwançaise, c’est à la
fois pareil et très différent.
- Pareil sur plusieurs points. D’abord, l’anecdote
ci-dessus se situe dans les années 110 de notre ère, c’est-à-dire quand l’Empire
était à son apogée, grosso modo au point de bascule à partir duquel il entra
dans une phase d’irrépressible déclin… Pareillement, vous ne me ferez pas dire
que la Ripoublik-que-vous-savez n’est pas au terme déjà dépassé de son stade de maturité…
Pareillement, l’attitude des autorités au regard des
religions (sur
le papier) est la même
dans les deux cas : Le pouvoir politique n’a (officiellement) strictement rien à foutre de ce à
quoi les gens peuvent croire ou non. Dans les deux cas, quelles que soient
leurs croyances, on leur demande seulement de sacrifier au culte d’Etat, que ce
soit le culte impérial ou le culte républicain. C’est-à-dire de vénérer la
Religion d’Etat, ne serait-ce que formellement sans y croire, ne serait-ce qu’en
en singeant les rites. Une religion révélée
par l’élite, dont la fonction n’est pas de relier
l’homme à une transcendance mais d’assurer une cohésion d’ensemble sur un
territoire donné, de relier les éléments d’un tout.
Pour Rome, la cohésion du tout était assurée par la
divinisation de l’Empereur. La seule raison qui fit alors persécuter les
chrétiens pourtant respectueux du pouvoir temporel, c’était leur refus de
vénérer les idoles, dont la personne impériale.
Pour la Ripoublik, c’est pareil. Les concepts identitaires de Patrie, de Nation, de
Culture, de Patrimoine, de Race, etc. ayant remplacé le sexe dans l’ordre de l’obscène,
la religion d’Etat s’impose à tous en devenant d’une intraitable férocité. Pour
assurer la survie du système de société arbitrairement choisi par l’élite, les
tribunaux ecclésiastiques d’aujourd’hui vous expédient à la fosse aux lions au
moindre soupçon de recel de complicité d’intention de mécréance. De mécréance, c’est-à-dire
de simple doute quant à la validité des divinités officielles que sont Vivremsemble, Diversité, etc. Et Charlie,
ne l’oublions pas.
- Mais c’est aussi très différent. Une différence d’ailleurs
inexplicable pour un cerveau normalement constitué. Si les comètes, le
réchauffement climatique et la connerie humaine ne raccourcissent pas trop le
pronostic vitale de la planète, il est même probable que les archéologues du
prochain millénaire se perdront en conjecture en essayant de comprendre le
comportement abscons des homos sapiens
encore erectus qui peuplaient à notre époque la péninsule
extrême-occidentale du continent asiatique…
En effet, autant la religion impériale de Rome avait sa
logique interne, autant celle de la Pipeaublik apparaît surprenante : Pour
assurer la cohésion d’ensemble de
leur système faisant société, non
content de considérer comme quantité négligeable, obsolète, inférieure et
inexistante les nombreux fidèles d’une religion privée qui ne contestaient en aucune manière l’ordre établi, les grands
prêtres de ladite Ripoublik les laissaient massacrer ici et là et ne se
privaient pas eux-mêmes de les persécuter quand l’occasion se présentait...
En revanche, la grande œuvre, la mission que s’assignait
la religion d’Etat sensée assurer la cohésion du tout, c’était de promouvoir, d’honorer
et quasiment d’imposer le culte de la seule religion privée qui, par son être
même, était la négation absolue de la religion d’Etat…
Il y a quelqu’un pour m’expliquer ?
lorsque je fais à mon excellent voisin, révolté athée , révolté social , révolté familial et néanmoins excellent homme , bon voisin, élitiste et chercheur de renommée mondiale , la réflexion suivante "y a un terrible parfum de religiosité dans le discours politrouk vronzais , ne trouve tu pas ? toujours à deux doigts de prononcer des excommunications...." .....ça le fait grimper au plafond
RépondreSupprimerfinalement , on se rejoint
là dessus comme sur pas mal de points