"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 20 février 2016

Tourisme & Futuna…



En contrepartie du loyer payé par le con-tribuable, le locataire de l’Elysée a quand-même en contrepartie à assurer diverses prestations en nature, un peu comme l’étudiant logé à l’œil par une vieille dame lui doit un peu de ménage et de lui faire la lecture avant qu’elle n’aille se coucher. Il semble dans son cas que ça se résume à jouer à "l’homme-tronc" de la télé assurant les commentaires distanciés de "l’actualité" telle qu’elle se présente à lui au travers de dépêches d’agence dûment sélectionnées… Ça pourrait être cool mais il y a des moments où l’actualité s’emballe. Entre les migrants, le terrorisme qu’il-ne-faut-pas-nommer, l’Europe, la Syrie, le triple jeu des Turques, la loi modifiant le Code du travail, les agriculteurs, Notre-Dame-des-Landes, etc. qui viennent s’ajouter à l’inversion de la courge et du fromage, à la dette et aux réformes dont-on-parle-toujours-pour-ne-pas-les-faire, ça ne colle plus au rythme de son phrasé devant le prompteur. C’est donc le moment de prendre des vacances, loin. Laissons Manu-la-mâchoire s’en démerder. Profitons des tapis rouges, des gardes d’honneurs et du bouquet apporté par les enfants des écoles aux descentes d’avion. Ça fera une semaine de gagnée…

Or donc, François II Pédalonaute part sept jours en voyage en Polynésie et en Amérique latine. Le voyage officiel prévu en Argentine en novembre ayant été annulé pour cause de Bataclan, le prétexte était bon d’allonger la sauce et d’en profiter pour honorer enfin sa promesse de campagne de visiter tous les territoires d’outre-mer durant son mandat. Nul président n’avait mis les pieds à Wallis depuis Giscard et jamais aucun à Futuna… Il s’envole donc ce samedi pour Tahiti. De là, il changera d’avion pour aller à Wallis où la piste est trop courte pour Sarko One l’A330 Présidentiel. Puis un coucou militaire pour atteindre le timbre-poste de Futuna. Retour ensuite à Tahiti récupérer son bahut pour aller successivement   au Pérou, en Argentine et en Uruguay avant de regagner Paris…
Bref, 46.000 kilomètres en trimballant avec lui une "suite présidentielle" évaluée à la louche entre 120 et 150 personnes (compris journalistes et chefs d’entreprises), "une empreinte carbone" de l’ordre de 1.400 tonnes-équivalent-pétrole, transport, hébergement et nourriture du personnel… Mais ne nous égarons pas.

C’est quand-même l’occase de se pencher un instant sur Wallis-et-Futuna, magnifique confetti au doigt de la République sans être la bagouse la plus lourde à sa blanche main vu le nombre de danseuses diverses qu’elle entretient…

Wallis-et-Futuna donc, quelque part dans le Pacifique sud. Ensemble de deux îles principales distantes de 230 km sans unité géographique ou historique entre elles : Un caillou (Wallis) de 9.500 habitants et un gravier (Futuna) de 2.600 âmes... Le tout organisé en trois "royaumes" coutumiers. Le tout en baisse démographique continue par exode irrépressible vers la Nouvelle Calédonie, l’Australie  ou… la Métropole (rythme annuel de sortie des jeunes du système éducatif / création nette d’emplois : 300/…15)
- Toussa a un député, un Sénateur et une Assemblée territoriale...

Qu’en dire ? Quelques coups de projecteurs en vrac :
- Le territoire dispose de sa propre chaîne de télévision. Le seul quotidien disponible est celui de Calédonie qui publie deux-trois articles par semaine relatant la vie du territoire. Le seul hebdo local a cessé de paraître. Mais ils ont le haut débit et un réseau de téléphonie mobile.
- Il y a 18 écoles primaires, 6 collèges, 1 lycée d’enseignement général, 1 lycée agricole et une antenne locale de l’IUFM du Pacifique. Le taux moyen d'encadrement est de 10,4 élèves par enseignant avec, en 2011, 570 personnels de l'éducation (dont 397 enseignants) pour 4 111 élèves.
- Il y a 2 hôpitaux et 3 dispensaires employant 180 personnels. Les compétences et équipements de santé étant limités, certaines opérations nécessitent le transfert des patients hors du territoire vers la Nouvelle-Calédonie, voire la France ou l’Australie (637 personnes ont bénéficié d'une évacuation sanitaire hors du territoire en 2011, ce qui représente 1 pour 20 habitants…) Tous les soins sont pris en charge par l’Etat.
- Il y a plus de 1.000 emplois dans l’administration publique. Et nettement moins de 1.000 œuvrant dans le secteur marchand (notamment le travail de la nacre pour l’export en aval de la pêche des coquillages)
- Enfin, si la population est plus pauvre qu’en métropole, c’est la plus riche du Pacifique-Sud…

Même un Pwésident du Conseil général territorial de Corrèze pourra s’y sentir grand.




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