En contrepartie du loyer payé par le
con-tribuable, le locataire de l’Elysée a quand-même en contrepartie à assurer
diverses prestations en nature, un peu comme l’étudiant logé à l’œil par une
vieille dame lui doit un peu de ménage et de lui faire la lecture avant qu’elle
n’aille se coucher. Il semble dans son cas que ça se résume à jouer à
"l’homme-tronc" de la télé assurant les commentaires distanciés de
"l’actualité" telle qu’elle se présente à lui au travers de dépêches
d’agence dûment sélectionnées… Ça pourrait être cool mais il y a des moments où l’actualité s’emballe. Entre les
migrants, le terrorisme qu’il-ne-faut-pas-nommer, l’Europe, la Syrie, le triple
jeu des Turques, la loi modifiant le Code du travail, les agriculteurs,
Notre-Dame-des-Landes, etc. qui viennent s’ajouter à l’inversion de la courge
et du fromage, à la dette et aux réformes
dont-on-parle-toujours-pour-ne-pas-les-faire, ça ne colle plus au rythme de son
phrasé devant le prompteur. C’est donc le moment de prendre des vacances, loin.
Laissons Manu-la-mâchoire s’en démerder. Profitons des tapis rouges, des gardes
d’honneurs et du bouquet apporté par les enfants des écoles aux descentes
d’avion. Ça fera une semaine de gagnée…
Or donc, François II Pédalonaute part sept jours
en voyage en Polynésie et en Amérique latine. Le voyage officiel prévu en
Argentine en novembre ayant été annulé pour cause de Bataclan, le prétexte était
bon d’allonger la sauce et d’en profiter pour honorer enfin sa promesse de
campagne de visiter tous les territoires d’outre-mer durant son mandat.
Nul président n’avait mis les pieds à Wallis depuis Giscard et jamais aucun à
Futuna… Il s’envole donc ce samedi pour Tahiti. De là, il changera d’avion pour
aller à Wallis où la piste est trop courte pour Sarko One l’A330
Présidentiel. Puis un coucou militaire pour atteindre le timbre-poste de
Futuna. Retour ensuite à Tahiti récupérer son bahut pour aller successivement au Pérou, en
Argentine et en Uruguay avant de regagner Paris…
Bref, 46.000 kilomètres en trimballant avec lui
une "suite présidentielle" évaluée à la louche entre 120 et 150
personnes (compris journalistes et chefs d’entreprises), "une empreinte carbone" de l’ordre
de 1.400 tonnes-équivalent-pétrole, transport, hébergement et nourriture du
personnel… Mais ne nous égarons pas.
C’est quand-même l’occase de se pencher un
instant sur Wallis-et-Futuna, magnifique confetti au doigt de la République
sans être la bagouse la plus lourde à sa blanche main vu le nombre de danseuses
diverses qu’elle entretient…
Wallis-et-Futuna donc, quelque part dans le Pacifique sud. Ensemble de deux
îles principales distantes de 230 km sans unité géographique ou historique
entre elles : Un caillou (Wallis) de 9.500 habitants et un gravier
(Futuna) de 2.600 âmes... Le tout organisé en trois "royaumes"
coutumiers. Le tout en baisse démographique continue par exode irrépressible
vers la Nouvelle Calédonie, l’Australie ou… la Métropole (rythme annuel de sortie des jeunes
du système éducatif / création nette d’emplois : 300/…15)
- Toussa a un député, un Sénateur
et une Assemblée territoriale...
Qu’en dire ? Quelques coups de projecteurs en vrac :
- Le territoire dispose de sa propre chaîne de télévision. Le seul
quotidien disponible est celui de Calédonie qui publie deux-trois articles par
semaine relatant la vie du territoire. Le seul hebdo local a cessé de paraître.
Mais ils ont le haut débit et un réseau de téléphonie mobile.
- Il y a 18 écoles primaires, 6 collèges, 1 lycée d’enseignement général, 1
lycée agricole et une antenne locale de l’IUFM du Pacifique. Le taux moyen
d'encadrement est de 10,4 élèves par enseignant avec, en 2011, 570 personnels
de l'éducation (dont 397 enseignants) pour 4 111 élèves.
- Il y a 2 hôpitaux et 3 dispensaires employant 180 personnels. Les compétences
et équipements de santé étant limités, certaines opérations nécessitent le
transfert des patients hors du territoire vers la Nouvelle-Calédonie, voire la France
ou l’Australie (637 personnes ont bénéficié d'une évacuation sanitaire
hors du territoire en 2011, ce qui représente 1 pour 20 habitants…) Tous les
soins sont pris en charge par l’Etat.
- Il y a plus de
1.000 emplois dans l’administration publique. Et nettement moins de 1.000 œuvrant
dans le secteur marchand (notamment
le travail de la nacre pour l’export en aval de la pêche des coquillages)
-
Enfin, si la population est plus pauvre qu’en métropole, c’est la plus riche du
Pacifique-Sud…
Même
un Pwésident du Conseil général territorial de Corrèze pourra s’y sentir
grand.
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