Voici donc ce qui devrait être, suppose-t-on, le gouvernement de combat pour la dernière
ligne droite. Le truc super-blindé à chenilles tout-terrain avec quatorze mois
d’autonomie en carburant et tourelle de tir tous azimuts. Avec un équipage de
choc en état d’urgence pour vous torcher
en six mois l’inversion de la courge
du chômage ; le défi de l’immigration de masse ; la menace de l’impérialisme
islamiste ; la crise bancaire, celles de l’euro et de l’Europe ; rectifier
les conneries faites à l’international de l’Ukraine à la Syrie, de l’Iran à la
Lybie… Et, bien sûr, entre deux, torcher les réformes annoncées comme celle du Code du Travail…
Toussa, en six mois. Oui, j’ai dit
six mois seulement. Car aucune vraie réforme qui ne soit pas que du bruit avec sa bouche ne peut se faire par simple décret vite-fait sans passage au Parlement. Déjà, le démarrage du job va être freiné par le bourbier en
cours de la réforme constitutionnelle inutile et à la con. Puis, dès la rentrée de
septembre, tout le travail législatif sera absorbé par la préparation du budget
2017, oh combien délicat pour le window
dressing des sortants. Ensuite, toussa
se mettra en off en vue des
présidentielles…
Autant dire que les déclarations d’hier soir du
Pédalonaute (que je n’ai pas écouté) sur la poursuite des réformes, hein, c’est nous prendre encore et
toujours pour des cons.
Mais revenons au gouvernement. Ça ne mérite plus
que je me paluche naïvement d’en faire une analyse exhaustive comme en 2012. Si
besoin, consultez Corto. Bon, quoi de
neuf ?
D’abord, on passe de 32 à 38 guignols vu qu’il y
a du boulot. On notera le maintien liturgique de cette sacro-sainte parité qui n’a certes pas besoin d’être désaccentcirconflexée mais dont on s’étonne
qu’elle n’ait pas déjà été surconstitutionnalisée.
- L’arrivée de Jean-Marc
Ayrault au quai d’Orsay appelle plusieurs observations. D’abord, qu’on n’a
plus grand monde de présentable en magasin. Ensuite que le signal qu’on entend
donner est qu’on va plutôt adopter un profil bas à l’international, plus
raisonnablement prévisible. Enfin que, quoi qu’il arrive, on ne fera jamais de
vagues vis-à-vis de l’Allemagne…
- Côté ouverture à l’universalité de la Fwance,
on passe au gouvernement de 2 à 3 bi-citoyens
marocains.
- Le départ de Fleur Pellerin, acté, dit-on, avec cette goujaterie coutumière au
Pédalonaute, mérite qu’on s’y arrête. On avait là l’exemple parfait de la
technicienne super dotée en QI, etc. dans sa partie mais totalement inculte
dans les autres domaines de la vie. Tout à fait le genre, donc, qui convient
aux milieux ministériels. Initialement recrutée pour l’économie numérique,
cette fille a été balancée toute nue dans le marigot de la Kultur où elle ne
pouvait que se faire piéger et faire conneries sur conneries. La preuve sublime
nous en a été donné ce matin sur Fwance-Cul’ par la litanie dithyrambique de
qualités que lui trouvait le chœur des pleureuses de la Réunion des Artistes
Subventionnés. C’est la preuve aussi, mais on le savait déjà, qu’on se fout
éperdument de l’adéquation minimale d’un ministre au contenu du poste, seule
comptant l’équilibrage de la répartition des postes…
- J’écrivais l’autre jour au sujet de Badinter et
du Code du Travail : "…que le
gouvernement d’un pays développé n’ait trouvé à confier ce dossier qu’à une
retraité de 88 balais sorti du formol pour l’occase me déclenche une Schadenfreude qui réchauffe autant mes vieux
os qu’un single malt 18 ans d’âge." Autant dire que la nomination de Jean-Michel Baylet à l’aménagement du territoire, de la ruralité et des
collectivités territoriales me fait le même effet et je l’en remercie. Voilà un
patron de presse de 70 ans, longtemps "parrain" d’un département,
déjà ministre il y a trente-deux ans et qui l’était encore il y a 22 ans et,
surtout, qui a été battu aux deux dernières élections où il s’est présenté, qui
reprend du service ! Il est vrai seul cacique du radicalisme cassoulet
pouvant encore exercer quelque pouvoir de nuisance…
- On passera sur le retour des Verts au gouvernement. C’est toujours quinze
mois d’indemnités et d’avantages en nature de pris. Jean-Vincent Placé a assez gigoté et agioté pour ça qu’on aurait
peine à le lui refuser.
- Michel Sapin à la fois ministre
des finances et des comptes publics (en direct). Ça sent son souci de maintenir Macron dans le pré
carré bac à sable où on lui permet de jouer, histoire d’enfumer les milieux
d’affaires…
- Jean-Yves Le Drian, vu
le contexte, ne pouvait quitter la Défense et continuera d’enculer les Bretons.
Un emploi fictif de plus à Rennes… Et Stéphane
Le Foll continuera à subir son calvaire agricole.
- Il n’y a pas que Najat qui soit indéboulonnable.
Totalement transparente, George
Pau-Langevin est toujours là ; on l’oublie trop. C’est qu’elle a été "ministre
déléguée à la réussite éducative" vous savez. Un portefeuille créé pour
elle dès le 1° gouvernement Ayrault en 2012. De l’aveu même des médias bien-pensant,
un portefeuille "dont le périmètre n’a jamais été précis." Et depuis
2014 les compétences de cette "guadeloupéenne de Paris" lui ont valu
d’être promue "Ministre des Outre-Mer".
- Le reste, piétaille PS et conseillers élyséens,
ne mérite pas d’être examiné de près. Ah si ! Quand même. J’ai adoré la
création d’un "secrétariat d’Etat à
la Biodiversité" et que le ministère du logement s’élargisse à l’habitat durable, forcément distinct du
logement. Je salue la création d’un "secrétariat
d’Etat d’aide aux victimes" qui, n’en doutons pas, est promis à un
grand avenir. Enfin, comment ne pas se sentir mieux en apprenant que l’égalité dont se soucie le gouvernement
est désormais l’égalité réelle…
Les survivants de mai 2012
L'habitat durable devrait plutôt être dans le périmètre de Ségolène Royal mais on n'est pas une incohérence près ; de même que j'aurais plutôt vu la pêche pour Le Fol et non pour le secrétariat aux transports
RépondreSupprimerParfaitement. Il y a bien d'autres incohérences qui arrangent les intéressés. On peut citer par exemple le foot professionnel qui ne devrait pas relever de "jeunesse et sport" mais du service marchand des entreprises de spectacles. Ou encore les expositions et ventes d'art contemporain qui n'ont rien à voir avec la Kultur mais avec le commerce et l'industrie...
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