"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 24 février 2016

Virons-les tous !



Jeudi dernier 18 février, dans tous les médias, tous les commentateurs noircissant la presse écrite, crachant dans les micros ou montrant leurs meilleurs profils à la télé avaient la bouche pleine du Brexit, sujet du jour… Il est vrai que se tenait alors sur deux jours à Bruxelles un Conseil Européen ayant à l’ordre du jour la négo avec Cameron. Il y avait pourtant quand-même au programme du jeudi une réunion sur les réfugiés en présence du 1° ministre Turc. Et le "dîner de travail" était consacré au " plan d’action européen sur les réfugiés"
Merci de me dire si vous en avez entendu parler… Oui ! Vous avez su que Hollande a été ferme face à Merkel sur les quotas…

Mais cépatou :

Le même jour, nos députés modifiaient la législation sur l’immigration afin de la rendre totalement inopérante, des fois que certains auraient un jour l’outrecuidance de tenter de l’appliquer… Rendant du même coup caduc et totalement ridicule les mouvements de mâchoires du genre "nous ferons l’effort d’en prendre 30.000, point-barre !"

On en est arrivé à un stade tel que les bras m’en tombent et que je n’ai plus la force de clavioter là-dessus. Lisez donc ci-après ce qu’en écrivait un certain Alexis Théas, juriste et universitaire, vendredi dernier sur Figarovox.

(les intertitres mises en gras ou soulignages sont de moi…)

« Jeudi 18 février, subrepticement, en catimini, dans l'indifférence générale et le désintérêt absolu des médias, l'Assemblée nationale a définitivement adopté le projet de loi sur l'immigration de MM. Valls et Cazeneuve. Cette réforme transforme profondément le système français de l'immigration. Pourquoi ne pas le dire, pourquoi le dissimuler? Il va de toute évidence dans le sens de l'ouverture, de l'accueil, du renforcement des droits des étrangers et de l'affaiblissement des outils de l'Etat dans la lutte contre l'immigration illégale.

Ainsi, cette loi crée une «carte pluriannuelle de quatre ans» (article 313-17 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, ou CESEDA). Elle met fin au système classique en France de la carte de séjour temporaire d'un an renouvelable pendant cinq ans, avant de passer au titre de résident de dix ans. Ce système imposait une période probatoire à un ressortissant étranger qui devait faire la preuve de sa volonté d'intégration avant d'obtenir un titre de séjour durable. Désormais, il obtient, dès la fin d'une première année en France, une carte de séjour «solide» de quatre années, ne nécessitant pas de renouveler sa démarche en préfecture.

- Régularisation pour (presque) tous (les tuberculeux devraient passer avant les insuffisants respiratoires)
La nouvelle loi adoptée hier prévoit un dispositif particulier en faveur des étrangers en situation irrégulière, malades en France, après trois mois de résidence. Ces derniers, atteints d'une maladie d'une exceptionnelle gravité - terme qui recouvre quasiment toutes les maladies graves, y compris psychiatriques, s'ils n'ont pas les moyens personnels d'être soignés dans leur pays (revenu suffisant, couverture sociale, proximité d'un hôpital de son domicile), obtiennent le droit d'être régularisés en France et de bénéficier du système de soin français (article L313-11-11 du CESEDA). Il incombe à l'administration, si elle envisage de refuser de le régulariser, d'apporter la preuve qu'il dispose personnellement des moyens d'être soigné dans son pays. Ce dispositif ouvre un appel d'air, dont on ne voit pas où il peut s'arrêter.

- Rendre pratiquement impossible toute reconduite à la frontière
Enfin, la loi Valls-Cazeneuve rend infiniment plus compliquée la lutte contre l'immigration illégale. Elle supprime la rétention administrative de cinq jours pendant laquelle le préfet peut décider de garder un étranger en situation irrégulière en rétention, le temps d'organiser son départ. Celle-ci passe à 48 heures. Seul le juge des libertés pourra la prolonger au-delà de 48 heures (article L 551-1) Or, les juges des libertés sont dans l'ensemble extrêmement réticents à maintenir en rétention en vue de leur éloignement des étrangers en situation illégale n'ayant pas commis d'infraction pénale (la jurisprudence et la loi Valls du 31 décembre 2012 ont dépénalisé le simple séjour irrégulier). En 48 heures, il est totalement impossible au préfet d'organiser le départ d'un migrant en situation irrégulière. Le dispositif de lutte contre l'immigration illégale va ainsi se trouver en grande partie bloqué. En outre, la nouvelle loi interdit le placement en rétention administrative des familles avec enfant mineur (article L551-1 et L561-2). Dès lors, l'éloignement des familles en situation irrégulière devient quasi impossible.
D'ores et déjà, aujourd'hui, seule une décision d'éloignement sur quatre prises par les préfets est exécutée. La nouvelle loi a toutes les chances d'aggraver encore bien davantage la paralysie de l'Etat dans la lutte contre l'immigration illégale.

Dans le climat actuel, alors que la crise des migrants bat son plein en Europe, cette réforme aura forcément pour effet d'affaiblir l'Etat dans la maîtrise de l'immigration. Avec cette loi, le gouvernement donne des gages à la frange la plus idéologique du parti socialiste. L'affichage de la fermeté, à travers la constitutionnalisation de la déchéance de la nationalité, totalement inutile, cache mal une fuite en avant dans le renoncement plus général. Mais tous les partis sont concernés. La nouvelle loi a été votée dans un climat d'indifférence et de légèreté qui donne le vertige. Seul un député des Républicains était présent à l'Assemblée lors du vote final, expédié en moins d'une heure. Aucun des deux députés Front national n'assistait à cette séance (ni à la précédente). Il est intéressant de voir ce parti qui a prospéré sur la provocation anti-immigrée, se montrer totalement absent dans un débat aussi stratégique. Bref, une fois encore, face à un intérêt essentiel pour l'avenir du pays, en pleine crise migratoire, la classe politique dans son ensemble, comme d'ailleurs le monde médiatique, sont surpris en pleine dérobade, en pleine dissimulation. Irresponsables et coupables. »

Virez-les tous…


    Dernière photo connue du Titanic faisant route vers son destin...

25/02 : Allez lire sur le même sujet le billet de Maxime Tandonnet ce matin

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