Comme on pouvait s’y attendre, le voyage présidentiel dans les îles du
Pacifique a été l’occasion d’une de ces liturgies solennelles récurrentes où le
célébrant bat sa coulpe sur l’échine courbée de la Fwance ; enfin sur l’échine
de la Fwance-qui-était-celle-d’avant-et-n’est-heureusement-plus-ce-qu’elle-était.
La cérémonie s’achevant comme d’hab’ par une distribution d’aumônes aux
indigents se pressant sur le parvis…
L’officiant a bien évidemment salué dans son homélie le "rôle majeur"
joué par les Polynésiens pour doter la France de la force de dissuasion
nucléaire. Ça, c’était bien sûr pour passer la pommade aux culs-terreux locaux.
Pour les couillons de Métropole, en revanche, le service de presse de l'Élysée avait préalablement souligné
que cette virée aux antipodes visait à "solenniser une relation de
la Polynésie avec la République un peu abîmée et froissée lors du précédent quinquennat." On
sait bien que toutes les occasions sont bonnes au mulet pour donner un coup de
pied en douce, des fois que ça marche…
Les distributions de pistoles à la sortie étaient
attendues : Bien évidemment, le traitement des demandes
d'indemnisation des victimes des essais nucléaires sera revu. A cet égard, on
va modifier le décret d’application de la loi de 2010 afin de rendre plus
floue préciser la notion de "risque négligeable"… Quant à la
"dette nucléaire", une dotation annuelle visant depuis
les années Chirac à compenser la perte d'activité économique engendrée par la cessation
des essais il y a vingt ans, elle sera "sanctuarisée" et
"son niveau sera dès 2017 relevé rétabli
à plus de 90 millions d'euros."
Mais quand c’est "attendu", la simple confirmation risque d’avoir
un effet… décevant. Il faut toujours y ajouter d’autres annonces pour ravir les fidèles. L’Etat accompagnera donc le
développement du service d'oncologie au centre hospitalier de Tahiti et, pour
faire bon poids, l’hôpital de Mata’Utu à Wallis (42 lits d’hospitalisation) aura son IRM.
Je sais : C’est odieux de ma part de m’appesantir
là-dessus. Nous savons bien que l’égalité
réelle n’est pas une équité de situation mais doit tendre quel qu’en soit
le coût vers l’égalité parfaite de condition, que l’on soit à Futuna ou à Prayssac dans le Lot (populations numériquement comparables) Donc, y a pas d’raison de tolérer une quelconque discrimination privant certains des bienfaits de la France à 20minutes…
Mais je m’égare. Toussa
n’est jamais que du vulgaire, de l’intendance.
Si je devais retenir un seul évènement de cette promenade
touristique en Polynésie, c’est l’image du chef de l’Etat en déplacement à
Tahiti, sur un territoire qui - à tort ou à raison – est "chez lui", allant
es qualité déposer une gerbe sur la tombe de Puvanaa Oopa…
Figure locale anticolonialiste
ayant en son temps fait huit ans de réclusion criminelle avant d’être élu
sénateur, le malheureux est mort d’une crise cardiaque en 1977 lors d’une
occupation violente de l’Assemblée territoriale par ses partisans. Mais il est
vrai qu’en dépit de l’absence de "faits nouveaux", M’ameTaubira a de
sa seule initiative saisi en 2014 la commission de révision des condamnations
pénales d’une requête en révision posthumes de ses condamnations…
Ce qui est important, essentiel, structurel : dont
on s’étonne que ce ne soit pas encore constitutionnel, c’est l’obligation
mondaine d’exprimer son repentir (donc de se mettre d’entrée de jeu en position
de débiteur) au nom de "nous" chaque fois que l’on se
trouve en présence d’une entité un tant soit peu différente de ce "nous" devenu virtuel tant ou veut en ignorer le
contenu…
Et le plus marrant (si l’on veut), c’est que cette attitude, cette manie qui en devient
pathologique, est d’une intensité étroitement corrélée à l’ampleur du la
différence observée (ou présumée) entre "nous" et "l’autre"
sur une échelle principalement… ethnique.
Donc, oserais-je le dire, raciale…
Je sens que j’aggrave mon cas…
C'est bien normal, tout cela. Un des territoires pour lesquels on n'avait pas encore sacrifié à la repentance ... mais il en reste : Clipperton, les Îles Kerguelen (quoi ? pas d'IRM aux Kerguélen ? Appelez-moi Marisol, et on me met ça au budget fissa !), Bassas da India, j'en passe et des plus petites
RépondreSupprimerIl n'a pas touché les écrouelles ou les cancers dus au nucléaire? Il aurait dû.
RépondreSupprimerVous êtes méchant avec notre président.
RépondreSupprimerSon nom a été chaleureusement applaudi.
Bon c'est par lui seul, mais c'est un début encourageant.
https://youtu.be/He-h-Bpa-3k
Droopyx
C'est beau cette belle attitude ! Ca en devient lassant à la longue.. Pourquoi ne pas innover : flagellation, sacrifice sanglant et repentant d'un des membres du gouvernement sur l'autel de la France devenue gentille, mais avec encore de relents de quand elle ne l'était pas, crémation de quelques méchants...
RépondreSupprimerOn pourrait me contacter pour l'organisation, en France la jeunesse innove.
Ces gens nous haïssent et, d'une certaine manière, se haïssent, ces multiples manifestations en sont une preuve... Comme vous l'avez fait remarquer ils se posent en débiteur... Ainsi l'IRM est la dette, la pénitence, les polynésiens ne l'ont pas parce qu'ils sont français mais parce qu'on leur doit. Drôle de confession (publique en plus). D'ailleurs, où est l'absolution ?
Je me demande aussi où est passée l'indivisible république et l'unité du peuple français. Il ne faut pas que je continue, les contradictions menacent...
Quand à la grande figure résistante, c'est un hommage incontournable : nos dirigeants et leur courage politique se regardent assurément comme eux même des résistants. Les ennemis sont si nombreux ! (le ventre fécond etc...) Sûr que eux ils auraient fait pareil ! Ils seraient même pas rentré en 40 les autres ! J'ai réellement entendu un pathétique insignifiant (et pas qu'un seul) parler de lui ainsi : "dans la résistance j'aurais..."
De plus c'est un anticolonialiste, donc, pour nos intéressants spécimens, le combat est juste et l'hommage aussi... Et ne revenez pas sur les questions d'indivisibilité !
Cerise sur le gâteau, c'est un politique et un condamné... Un frère quoi.
Antiloque