Bon. Nous ne sommes plus qu’à 48h du 2°
"débat" de ladrouâtéducentre
où sept guignols alignés sur l’estrade tenteront de nous faire écouter la différence. Comme bêtes de
cirque perchées sur leurs tabourets, il y aura là six canassons plus très
frais et déjà trop vus. Et les plus jeunes du lot ont beau faire, ils sont
aussi vieux dans leurs têtes que les deux vieux chevaux de réforme donnés
finalistes par les bookmakers. Autant dire qu’il n’y a pas grand-chose à en
attendre. Tout au plus peut-on espérer que le septième tabouret apporte un peu
d’air à la conversation. Je sais que c’est un peu la honte de la famille mais
on s’excuse, il a bien fallu le laisser venir en bout de table faire l’arabe de
service…
Et nous en sommes aussi à 18 jours du
premier tour de cette foutue primaire. Pour que chacun puisse choisir son
bulletin de vote de façon raisonnée,
il est donc temps d’en parler sérieusement…
De quoi s’agit-il ? Du choix que
nous devons faire du Président de la République qu’il nous faudra nous farcir
durant cinq ans. En effet, si rien ne
change (et
c’est un peu tard), la
"Grande Election" de mai 2017 ne sera qu’une cérémonie formelle
d’intronisation habillée du suspens
nécessaire à toutes pièces de théâtre. En fait, le choix du nouveau Président
aura bien lieu le 20 novembre prochain. Il sera fait par les acurabas
qui voudront bien se déplacer et payer deux euros pour participer au sein d’un
corps électoral indéterminé à un scrutin privé respectant des règles bricolées
sur un coin de table par des particuliers de la pointure d’un Raffarin ou d’un
Copé…
Oui. Car sauf écrasement d’une comète
sur l’Europe, foin de Valls et autres Macron, toutes choses égales d’ailleurs, ce sera celui des deux guignols
finalistes le 20 novembre et virant en tête le 27 qui sera Président. There is no alternative.
Cela posé, il y a deux façons de
voter au premier tour d’un scrutin à deux tours : Le vote "utile" et le vote "de témoignage" comme on dit avec une
ironie condescendante.
- Le second, naturel, consiste à donner
sa voix au "plus proche" de ce qui me semble nécessaire et suffisant.
Et pour le reste Dieu y pourvoira…
- Le premier, qui arrange à merveille l’establishment, consiste à se porter
d’entrée de jeu sur "le moins pire" pouvant éviter le pire. Ce
vote-là présente l’inconvénient majeur de pérenniser le "pour que rien ne
change" qui fait la joie de nausélites
sédimentées de tous bords…
- Les deux sont légitimes. A vous de
voir… Mais à condition que ce soit un vote raisonné,
bordel !
1°- Le "vote pragmatique raisonné" :
- A ce jour, Juppé est parti pour être Président. C’est un fait. Or ce choix est
catastrophique ! Je ne m’étends pas ; le papier d’hier de Maxime
Tandonnet résume assez bien la situation. Question : Qui pourrait lui
barrer la route ? (ne
comptez ni sur Macron ni sur la gauche ni sur Marine au terme de la quinzaine de la haine qui nous attend) A priori Sarko. Lequel n’est fidèle à rien, démarrera son mandat avec 25%
d’opinion favorable en voie d’érosion rapide et inéluctable et ne pourra rien
faire bouger. Limite il vaudrait
mieux Sarko que Juppé. Etant flingué d’avance, au moins il ne décevra pas ! Alors que Juppé aura soulevé tant de naïfs
espoirs dans la masse de mous-du-genou de droite, de gauche et du marais que
l’ampleur de la déception faisant
suite aux années Hollande pourrait faire exploser tout ce qui tient encore
debout…
Donc, comment faire (l’espoir fait vivre) pour que ce ne soit ni l’un ni l’autre ?
- Les deux seuls autres compétiteurs qui
se tirent la bourre pour la troisième place avec quelque espoir ténu de revenir
en 2° semaine sont Le Maire et Fillon. Le Maire est évidemment hors sujet pour
nous. Ce n’est qu’un clone aux petits pieds de Juppé, jouant sur la jeunesse de
ses artères mais vieux avant l’âge, tout juste bon à compiler des centaines de
pages de considérations vagues et dont le programme se résume à répéter
"renouveau, renouveau !" le temps que durera la pile Duracell…
Reste donc Fillon.
Ses handicaps sont nombreux. Son
pédigrée de Premier ministre de Sarko n’est certes pas le moindre mais
l’acuraba a la mémoire courte et la détestation de Sarko peut jouer en sa
faveur. Plus préoccupant est son manque de charisme, plus encore que sa tronche
d’ordonnateur des pompes funèbres ou de témoin de Jehova sonnant à ma porte…
Son programme économique et social est certes un peu trop libéral-brutal à mon
goût : mais on sait ce qu’il en est des programmes, ses fondamentaux sont
corrects et ce n’est pas une girouette…
- Sans se bercer d’illusion, tous compétiteurs
déclarés et tous bords compris, François
Fillon est finalement le candidat plausible
justifiant de notre part un "vote utile" en sa faveur dès le premier
tour. Pour cela, il est vrai, il y a beaucoup de si : Il faudrait qu’il
se bouge et se déboutonne un peu. Logiquement (mais la logique est rare) Le Maire est tellement creux qu’il
devrait se dégonfler, laissant Fillon lui passer devant dans les sondages en
enclenchant une dynamique. Et que Sarko continue à se déliter…
Oui, la conjonction de toussa pourrait qualifier Fillon pour le
2° tour face à Juppé !
Et cela reste encore possible !
Or, si c’est le cas, le 2° tour de la
primaire pourrait-être très différent que ce que toulemonde attend :
L’antisarskozisme n’étant plus de saison,
le corps électoral pourrait s’en trouver très modifié. Notamment, les électeurs
de gauche et centre-gauche venus polluer le 1° tour par peur d’un retour de
Sarko ne se sentiront plus concernés et ne reviendront plus gonfler le score de
Juppé. Et les fans de Sarko, orphelins, iront-ils vers Juppé et son centrisme
mou ?
Bref, le "vote pragmatique raisonné" serait de faire campagne pour
François Fillon…
2°- Le "vote de conviction raisonné" :
On peut tourner la question dans tous
les sens, qu’il s’agisse d’éthique, de social, d’économie ; de
souveraineté, de géopolitique ou de conception de la fonction. Celui des compétiteurs
qui, à tous égard, est à la fois "le plus proche" de mes convictions et
celui dont les fondamentaux sont les
plus solides est Jean-Frédéric Poisson.
Bref, le strapontin en bout de table qui n’ira en aucun cas en 2° semaine. La "honte
de la famille" [^^] … Il a eu raison de s’embarquer dans cette
galère pour dire ce que les autres ne diront pas, faire connaître l’indicible
par l’establishment et tenter de peser…
On dit qu’il n’a "rien à perdre et tout à gagner". Ce
n’est pas vrai car il a beaucoup à perdre s’il ne décolle pas et reste scotché
aux scores ridicules qu’on lui promet aujourd’hui. Nausélites s’en serviront alors, "preuve à l’appui", pour
ne tenir aucun compte du réel considéré comme quantité négligeable ringardisée.
Son irruption dans le théâtre pourrait donc avoir été finalement contreproductive.
C’était un risque à prendre. Il l’a pris ; c’est tout à son honneur et
confirme qu’il n’est pas comme les autres accrochés à leurs fromages. En
faisant 4 ou 5%, il "renverserait la table"….
En conclusion :
Pour ma part, je me déciderai au plus
tard le matin du 20 novembre en fonction de tout ce qui va se passer d’ici-là (discours, débats,
interviews, sondages, réseaux sociaux…).
Mon raisonnement est le
suivant :
- Si Fillon me semble vraiment progresser
au fil des jours, enfonçant Le Maire et s’approchant de Sarko avec une
dynamique, je voterai Fillon…
- En revanche, si rien ne change et qu’on
s’achemine benoîtement et sans espoir vers la consécration annoncée de Juppé au
terme d’un duel Juppé-Sarko, je voterai
POISSON à pied, à cheval et en voiture !
- Et pour le 27, je vous dirai quoi…
Oualà. Faites-en ce que vous voudrez…
Alors, c'est vrai que Poisson me plairait bien, s'il n'avait pas affirmé ne pas être gêné par l'envahissement de notre quotidien par les voiles plus ou moins (et plutôt plus que moins) islamisés.
RépondreSupprimerMon raisonnement est le même que vous : en aucun cas je ne voterai pour l'heureux élu de la primaire "de la droite et du centre" à l'élection présidentielle.
Mais je me déplacerai pour cette dernière - oui, parjure, mais la droite nous a suffisamment trahis pendant ces 40 dernières années pour ne pas me sentir obligé de respecter une promesse que je lui aurais faite.
Et donc, probable que dans ce cas, je voterai pour Fillon. "Faire barrage à Juppé", comme on dit (mutatis mutandis)
Dans ce genre de "débats" à la con, on a 30 secondes pour faire entendre sa différence sur "l’essentiel" et Jean-Fred a tenté de sortir le "débat" du ras des pâquerettes. Il est revenu ensuite sur ce "détail" en disant que quand on est en guerre "on ne demande pas à l’ennemi de changer de bikini"
SupprimerLe hasard fait que je connais personnellement bien Poisson par les entours de nos familles. C’est un type hyper-solide que j’estime beaucoup. Ceci-dit, Fillon est le seul espoir de pouvoir échapper à Juppé (sans trop d’illusion quant à ce qu’il pourra faire…)Il faut donc voter Fillon. Mais si dans quinze jours ça semble foutu d'avance, autant voter Poisson pavillon haut...
De là où je suis, c'est à dire pas concernée par cette affaire interne mais quand même un peu puisque celui qui sera désigné là sera notre président à tous, et les ayant tous plus ou moins entendus ici ou là, j'arrive à la même conclusion que vous : Fillon est le moins pire et Juppé le plus pire. Et Poisson paraît un homme solide.
RépondreSupprimerMais quelle importance ce que je pense, ou ce que d'autres pensent, puisque les "primaires" ne démontrent qu'une seule chose : l'avis du peuple -peuple qui se révèle être supérieur aux dirigeants- ne compte pas.
sur la photo , fillon (le petit fillon comme disait mon père qui connaissait très bien le sien , accointances professionnelles obligent ) fait un peu la tête , il a emprunté celle d'un acteur français assez reconnu , gérard lanvin
RépondreSupprimertout y est , remarquez
poches sous les yeux , cinquantaine très largement entamée , cou dégagé ( qui a dit "pour le bourreau du derche" ? un peu de sérieux !) par absence de cravate , forestière qui ressemble un peu à un blouson de moto.....ne manque que la gouaille populacière....
hé non, françois , passe ton tour
je préfère , à tout prendre une gouailleuse , une vraie !
tu sais à qui je pense....
c'est ça le vrai tour de force des politicards vronzais , le seul , l'unique exploit de nos professionnels de la profession, c'est de nous avoir tant tellement interdit les charmes sulfureux de la madelon d'hénin beaumont , qu'on a eu envie d'y goûter...
et puis qu'on y a pris goût!
hé oui....
elle est comme cette cousine éloignée qu'on retrouve dans les réunions de famille et qu'on trouvait conne à 20 ans , urticante à 30 et avec laquelle on partage une clope à 50 , pendant la pause ( lorsque pères et oncles s'écharpent pour des raisons inconnues des générations suivantes ) et avec laquelle on ne se trouve plus que des points communs....
j'en suis à calculer quel faisan doré je vais favoriser à ce scrutin ridicule pour lui opposer au deuxième tour....et qu'elle puisse le cogner dans les cordes du ring...
enfin, faudra que ce soit un homme
un vrai
pas un lâche comme chirac qui avait refusé d'affronter le père de la maritorne en 2002....(ça aurait dû nous mettre la puce à l'oreille , pour le coup)
et pour ça , je voit assez mal juppé ...
peut être le jockey magyar ?
pas certain, elle pourrait lui bouffer la soupe sur la tête, et ça , le mec supporte assez mal...
en tout cas , l'allieutique chrétien, d'emblée , c'est exclu , à cause de sa trogne réjouie
Pour vous ce n'est pas "la politique se fait à la corbeille", c'est "la politique se fait au faciès"... ou à la nostalgie... de fumer sa clope assis sur un banc avec sa Madelon d'habitude... Vous vieillissez mal...
Supprimerrassurez vous l'ami
Supprimerj'ai plus trop longtemps à vieillir
et si la politique se faisait plus souvent au faciès ( mais aussi à la rigueur morale , au casier judiciaire et aux réalisations concrètes ) , ça ne me semblerait pas si illogique que ça