C’est
fou. Pendant que toulemonde s’épouvante
de l’arrivée aux affaires du Croquemitaine Absolu (celui du moment…), la survenance de ce séisme conduit certains contempteurs du
système à se sentir pousser des ailes ! Un véritable inventaire à la
Prévert puisqu’on trouve dans cette basse-cour, s’exprimant avec plus ou moins
de retenue, aussi bien Marine Le Pen que Mélenchon, Micron que NDA… Tous voient dans ce séisme la preuve qu’ils
pourraient "renverser la table" ; et la Madelon d’Hénin-Beaumont
la preuve de l’explosion prochaine du "plafond de verre"… On se
convainc avec ce qu’on peut…
Au
demeurant, tous autant qu’ils sont, ces outsiders
vont bien vite en besogne.
Certes, Jean-Yves Le
Gallou a bien identifié 5 leçons à tirer de la victoire de Trump pour faire la
différence :
1° - Parler vrai, et
même parler cru ; balayer du revers de main les accusations de dérapage et, surtout, toujours soutenir
les siens.
2°- Dénoncer sans
relâche les médias mainstream.
3°- Exploiter au
maximum les médias alternatifs et réseaux sociaux.
4° S’adresser d’abord aux siens et pousser cette majorité
silencieuse à se mobiliser comme le font les minorités.
5°- Ne jamais "pasteuriser"
son discours dans le vain espoir d’apaiser
ceux qui, de toute façon, ne voteront pas pour nous…
Mais si toussa a bien contribué à mettre Trump en
lumière, à conforter son audience
dans l’électorat, ce n’est pas ça qui a entraîné sa victoire !
- Evoquons pour mémoire
la colossale fortune et la logistique médiatique à la libre disposition de ce
milliardaire. C’est cela qui lui a permis d’amorcer le rouleau compresseur et
de faire l’OPA sur le Parti Républicain. Seuls ses milliards lui ont offert le
luxe d’être hors système… Rigolez avec nos comptes de campagne…
- Ensuite, comme
souvent – chez eux comme chez nous – ce n’est
pas lui qui a gagné, c’est Hillary qui a perdu. Nuance ! A cet égard,
une fois n’étant pas coutume, je serais assez d’accord avec Mélenchon quand il
dit que Bernie Sanders, lui, aurait gagné. Il aurait probablement un peu perdu
du côté du microcosme de la côte-est commanditaire d’Hillary mais aurait siphonné
une partie des soutiens ouvriers petit-blanc de Donald et ramené aux urnes
nombre d’abstentionnistes afro’ et latinos écœurés par l’ère Obama-Clinton…
- Et puis, il est naïf et
contreproductif d’imaginer que les contextes US et français sont comparables !
Il est vrai que la crise
sociale et la déception vis à vie du personnel politique est la même dans les
deux cas. Mais les mentalités de sont pas les mêmes et la colère n’a pas la
même intensité.
- S’agissant des
mentalités, l’acuraba moyen de l’Amérique profonde n’est par principe pas gêné
de voter pour un promoteur immobilier réputé tueur en affaire et n’ayant jamais
été élu, ne serait-ce que sheriff de son comté, dès lors que celui-ci a fait
ses preuves d’efficacité pour amasser du fric et l’a convaincu qu’il saura
faire le job. En outre, il est accoutumé à une violence verbale qui ne le choque
pas. Demandez çà chez nous à Mme Michu…
- S’agissant de la
colère, vous avez là-bas une misère sociale où la perte d’emploi vous envoie à
la soupe populaire et coucher sous les ponts. Et ici une situation sociale défavorisée où Big-Mother vous assiste en dernier recours. Le cas échéant, la
colère ne peut donc revêtir la même intensité. Les conditions nécessaires et
suffisantes seront-elles réunies chez nous pour qu’une majorité absolue d’électeurs
soient vraiment prêts à "renverser
la table" ?
Bref,
si nos candidats à la Présidentielle ont bien raison de se réjouir du succès de
Trump, signe annonciateur de l’obsolescence du système, ils ne devraient pas croire que "tout baigne"
pour eux.
Car
que va faire Trump maintenant ?
Il
lui faudra de toute façon composer. Mais,
quoi qu’il en soit, c’est tout sauf un idéologue, il ne se laissera pas
intimider par l’establishment et,
surtout, il est un négociateur hors pair en affaire ; c’est ce qu’il sait
faire le mieux pour obtenir le maximum dans l’intérêt de sa boutique, c’est-à-dire
dorénavant son pays. Et il est peut-être bien foutu de pulvériser le système
comme jamais personne ne l’a fait. Je ne suis pas sûr que ça ferait vraiment l’affaire
de ses admirateurs hexagonaux qui – inconsciemment peut-être – ne cherchent pas
à tuer le système mais, tout simplement, à l’habiter.
J’écrivais,
il y a bien cinq ans :
Si le FN est battu, le
système reste le système et l’histoire suit son cours.
Si le FN l’emporte, le
FN devient le système et l’histoire suit son cours…
Bin oui mais bon...
RépondreSupprimerPour l'heure, savourons.
Ah tiens !
RépondreSupprimerJe constate que j'ai disparu de ta bloglist aussi ?
Tout a disparu sans récup' possible ! Reconstitution... "en cours" au fil du temps dispo^^
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