Plus le
temps passe, plus l’acuraba qui s’intéresse un tant soit peu aux affaires
publiques peut constater que le Cyborg-Président agit en fait en toutes choses pour que demain soit comme aujourd’hui.
Bien sûr, il faut pour cela que notre acuraba, bon type, arrive à garder la
tête hors de l’eau face à la déferlante de réformettes qui tombent comme à Gravelotte
à un rythme calculé pour que la quantité masque la vacuité. Face aussi, à son
omniprésence médiatique et au tsunami de discours-fleuves où une phraséologie
soi-disant novatrice noie l’entendement de l’auditeur dans une béatitude comateuse.
Prenez tous ses récents discours, que ce soit sur la sécurité publique et les
migrants, l’égalité hommes-femmes ou son discours aux maires, lisez-les
attentivement, décortiquez-les, cherchez-en le sens et reparlez m’en…
Derrière cet
écran de fumée, les seules actions ou manœuvres concrètes découlant d’une
stratégie pensée et correspondant à un objectif tactique identifié ne relèvent
que de la très classique politique politicienne visant à garder la place (je n’ose plus dire garder
le pouvoir, ce dernier… enfin bref) Le plus bel exemple récent en est l’envie de changer le scrutin des élections
européennes.
Et le
dernier qui-vient-de-sortir est bien sûr la nomination d'Olivier Dussopt secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique !
Ah !
Olivier Dussopt ! Nous sommes sauvés ! Bon, c’est sans doute un bosseur,
habile à la manœuvre comme une anguille, et qui en vaut sûrement bien d’autres.
Je ne le connais pas mais je l’aime bien
puisque je l’ai déjà traité ici de merde en 2013. La première fois que je vous
en ai parlé sur ce blog, c’était en avril 2012 en incidente d’un billet sur l’IVG
post-natale (ici) J’écrivais
alors à son sujet : « Ce
charmant garçon a fait un beau parcours : Sce Po de province, DESS de
"conseil en développement etc.", porte-serviette d’un sénateur puis
député, benjamin de l’Assemblée Nationale, maire de sa ville de 17 000 hab.,
Vice-président de l’Association des Petites Villes de France, proche de Benoît
Hamon, toujours présent sur les photos aux côtés de Martine Aubry du temps de
la splendeur d’icelle, notice au Whos’Who, etc. Bref, à 33 ans le genre que
bien des bourgeoises voudraient avoir pour gendre et un garçon qui a de
l’avenir ; retenez son nom… »
Selon le Canard enchaîné, du temps où Macron
était ministre de l’Economie et venait de qualifier les ouvrières de Gad d'“illettrées”
sur Europe 1, notre
Dussopt l’aurait accosté dans les couloirs de l’Assemblée et traité de "connard"
pour avoir insulté sa mère, laquelle "est ouvrière, n'a pas de diplôme
et a été licenciée à deux reprises."
Bref, Ce fringuant
(encore) jeune homme a pour lui, reconnaissons-le, d’avoir réussi l’exploit d’être
réélu dans son fief député PS en juin dernier avec une candidature LREM face à
lui, ce qui n’est pas rien.
Depuis lors,
il s’est abstenu au vote de
confiance suite à la déclaration de politique générale du premier ministre.
Puis il a successivement voté contre le projet de loi de financement de la
sécurité sociale, contre les ordonnances modifiant le Code du Travail…
En
revanche, dans le cadre du projet de loi organique "rétablissant la
confiance dans l’action publique" (le premier qui rigole…), il a soutenu et fait adopter (qui aurait osé voter
contre ?) un amendement
soufflé par la LICRA qui enrichit le Code pénal d'une peine d'inéligibilité applicable aux "personnes reconnues coupables de racisme,
d'antisémitisme, de négationnisme, d'homophobie, d'incitation au terrorisme,
d'apologie de crime contre l'humanité et de toutes formes de
discrimination." (préparez votre valise si vous en avez les moyens et choisissez
bien votre pays de destination…)
Et, last but non least, il a voté contre
lors du tout récent vote du budget… trois jours avant d’entrer au
gouvernement…
Résumons :
Je ne saurais dire si le Cyborg-Macron se fout du budget ou s’il se fout de la fonction
publique, ou des deux. Mais une chose est sure : En débauchant Dussopt,
trop content de se remettre en selle hors du merdier post-Solferinien pour
poursuivre son plan de carrière perso jusqu’alors d’apparatchik de parti,
Macron ne cherche qu’une chose :
- Pas de
conforter les moyens de son ministre Darmanin, il y aurait eu bien d’autres compétences plus avérées pour faire le
job. Et Dieu sait que les "comptes publics" en auraient besoin…
- Pas de
renforcer la cohérence gouvernementale sur son axe de politique économique ;
c’est inutile puisque la finance est dans de bonnes mains…
- Même pas
de finir de plomber la gauche-PS, pour lui c’est déjà plié de chez plié…
Non. La seule
raison de recruter Dussopt (c’est bien mon petit, brave…), Président
de l’Assemblée des petites villes de France, c’est de faire bien dans le tableau avec un coup de volant à gauche au
moment où la grogne des maires de la France
périphérique commence à faire désordre…
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