Le Tribunal
pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a donc rendu ce matin son
verdict dans le procès intenté par lui-même à Ratko Mladiċ. Commandant en chef de l'armée de la
République serbe de Bosnie pendant la guerre de 1992-1995, il était accusé de génocide,
autres crimes contre l’humanité, crimes de guerre et autres joyeusetés, notamment
en raison de son rôle dans les trois ans de siège de Sarajevo et dans l’épouvantable
massacre de Srebrenica. Bon. En cavale pendant quinze ans sans être inquiété
dans une Serbie où beaucoup le considèrent encore comme un héros, il est
finalement arrêté en 2011 par la police serbe et livré dans la semaine au TPI.
Comme c’est curieux… (son
arrestation était devenue une condition sine
qua none à l’acceptation d’ouvrir un dossier de candidature de la Serbie à
l’U.E…)
Ratko Mladiċ vient donc d’être condamnée
pour ses crimes à la prison à perpétuité aux frais de je-ne-sais-quels-contribuables.
Bon Il en a déjà fait 6 ans en préventive et pour le reste de sa perpète, à désormais
75 balais il en fera ce qu’il pourra. Et si ce n’est pas assez, on ne lui en
voudra pas…
Mais je m’égare. Ratko Mladiċ n’est pas
le sujet ici. Le prononcé du jugement le concernant me donne seulement l’occasion
de saluer la mort du TPIY désormais au chômage depuis ce matin. Son job est
terminé, tous les inculpés ayant été condamnés ou acquittés, quand ils ne sont
pas morts avant ou pendant la procédure. Le TPIY va donc s’autodissoudre le 31
décembre prochain et transmettre ses 1,3 millions de pages de documents, pièces à conviction, témoignages et actes de procédure à "l’ex-Yougoslavie"
pour contribuer au… devoir de mémoire. Et cette dissolution du TPI"Y"
après celle, il y a deux ans, du TPI"R" (Rwanda), me remet en mémoire que le TPI "tout
court" de La Haye est, lui, toujours bien vivant et on se demande avec
inquiétude à quoi il va bien pouvoir servir dans les années à venir…
Et je vois là l’occasion, pour meubler,
de vous ressortir ci-après in extenso le billet d’humeur (euh, oui, vraiment d’humeur) que j’avais écrit ici il y a déjà 6 ans ½ :
____
« Dans sa course aussi effrénée que naïve vers la
moralité absolue et parfaite, donc totalitaire, le culte droitdelommien et son
clergé bisounoursien à prétention mondialiste mais étroitement
occidentalo-centré ont accouché de la plus criminelle des institutions : La
Cour Pénale Internationale.
Engraissant déjà ses télé-tueurs avec un budget de
plus de 100 millions d’Euros, la bête universelle se prépare à cracher son
venin mortel. Sous les appellations de TPI sectoriels (Yougoslavie, Rwanda,
etc.) ses laboratoires expérimentaux ont déjà montré la voie pour dissuader les
méchants d’épargner leurs futures victimes.
Car la CPI est le lieu où, dorénavant, se prépareront
consciencieusement et en toute légalité la plupart des crimes contre
l’humanité. Revêtus de la pourpre de l’indépendance, de l’irresponsabilité
et du bon droit, enquêteurs, procureurs, juges et bras séculiers divers de la
bête pourront en toute sécurité être les instigateurs, sinon les
commanditaires, des inévitables futurs crimes contre l’humanité. Et on ne leur
en voudra pas, au contraire. Qui pourrait les soupçonner ? Bref, ils auront le
loisir, que dis-je, le privilège, de perpétrer le crime contre l’humanité
parfait. Et on va les payer pour ça. On n’arrête pas le progrès…
De quoi je cause là ? Simple :
Aux temps bénis d’avant-hier soir, les affreux
méchants, dictateurs de tous poils plus ou moins sanguinaires (avec ou sans
modération) et assurant les fins de mois des banquiers suisses étaient
relativement tranquilles. Si son business venait à foirer, le méchant pouvait
toujours négocier un compromis en laissant la place contre un parachute doré.
Dès lors qu’il jugeait les carottes cuites pour lui, il suffisait qu’il fasse
un peu de foin pour l’honneur, histoire de faire un peu monter les
enchères dans les palabres avec les diplomates compassés dépêchés par le
Conseil de Sécurité ou autre bidule ad hoc. Au final, il partait avec
bagages pour un exil doré dans quelque république bananière peu regardante
mais confortable, climatisée et tout heureuse d’accueillir un immigrant au
patrimoine consistant, dépensier, créateur d’emplois de maison, etc. L’affreux
méchant pouvait ainsi vivre dans le luxe le reste de son âge en profitant de
son pactole bien mal acquis… Scandaleux, injuste me direz-vous. Ouais…
L’écrivain journaliste Stéphane Denis écrivait
un jour :
"L’homme politique victime d’un complot,
l’opposant menacé, le malheureux à deux doigts de l’erreur judiciaire, où se
réfugiera-t-il le temps que les choses se retournent et qu’il rentre
triomphalement chez lui ? Passer la frontière a été de tout temps une des
nécessités de la vie publique et privée. Je ne sais plus quel poète anglais
parle des pays sans mandats, des frontières sans lois. Kipling, je crois.
L’exil est une preuve de civilisation. Nous lui devons d’ailleurs les plus
belles œuvres de notre littérature."
Aujourd’hui, il n’y a plus de frontières ! VAE VICTIS
! Le méchant sait que la bonne conscience universelle, droidelomienne et son
judiciarisme mondialisé ne lui laisseront aucune échappatoire. Cent quatorze
Etats criminels (dont la Fwrance, of course) ont décidé d’être intraitables en
créant la CPI. Les gros qui n’ont pas signé sont aussi d’accord (dès lors
qu’ils ne sont pas personnellement visés) et tous les autres petits suivent
pour n’être pas ostracisés. La principale mission de ladite CPI est évidemment
de convaincre le méchant qu’il n’aura pas d’autre solution que d’aller
jusqu’au bout… On ne lui laisse pas d’autre choix que de finir écrasé dans
son bunker après avoir fait par désespoir le plus de dégâts possibles…
Avant-hier, donc, quel
était le coût de l’opération ? Le méchant partait claquer le fric volé à son
peuple en donnant du travail aux indigènes de son lieu d’exil. Et dans son
pays, les dégâts s’évaluaient à quelques immeubles et commerces incendiés ou
pillés, des rues à repaver, et à quelques dizaines voire centaines de morts.
Dorénavant, quel est
le coût de l’opération ? Des villes entières bombardées, une industrie à
reconstruire et une économie à reprendre à zéro sous la tutelle de fait et le
joug financier de l’étranger. Et, surtout, des haines inextinguibles et des milliers
de morts, voire des paquets de dizaines de milliers de morts et d’estropiés.
Y a pas photo… Mais la
morale est sauve. Les procureurs de la Justice Internationale, prescripteurs de
fait de ces charniers, tueurs par procuration et aux mains propres, auront de
quoi faire du chiffre et requérir contre les méchants. Ils auront la conscience
universelle avec eux. Ils auront bien travaillé. »
Je suis malheureusement d'accord avec votre analyse...
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