En arrivant dans les parages de mon âge,
des coups de vieux, on en prend dans la gueule de plus en plus souvent.
Il est vrai que les premiers on se les
prends très tôt. Mais on ne s’en rend pas compte, on ne les remarque pas tant
on est encore embrumé par les frémissements d’une prématurité adolescente ou l’émerveillement
d’une tardive jeunesse.
Perso, le premier coup de vieux dont j’ai eu
pleinement conscience sur-le-champ me fut donné par mon fils aîné. Normal, c’est
le rôle ingrat des rejetons. Mais je ne l’attendais pas si tôt…
Il devait avoir six ans, donc moi
trente-quatre. Il neigeait comme pas possible et je l’avais, euh… convié à venir
skier avec moi vu-qu’il-faut-les-aguerrir-ces-mômes… Il n’y avait pas un chat
sur les pistes, des paquets de neige nous tombaient dessus des épicéas, nous
étions trempés et le blizzard soufflait…
Immobilisés sur un long télésiège de
crête, sous le vent et les flocons qui nous fouettaient, serré contre moi, il murmura :
"- Papa, je voudrais skier à mon rythme…"
Pauvre chou gelé…c’est d’accord… Et lui de me répondre alors : "- Merci Papa. Je t’attendrai à la cabane…"
Pourquoi vous causer de ça ? Parce
que, aujourd’hui, un de ses "petits" frères m’a téléphoné pour me
dire :
" - Surtout, Papa, n’oublie pas de prendre ta canne ! "
Il est vrai que, depuis quelques temps,
j’utilise fréquemment cet accessoire pour aller marcher sur les chemins de mon
douar d’élection ; moins pour l’équilibre que pour sécuriser mes coronaires dans les dénivelés…
Mais je le laisse là-bas, n’imaginant pas (encore)
m’en servir en ville…
Il est vrai que le fiston en question m’attend
avec impatience ces prochains jours pour me présenter Mademoiselle n°16. Et qu’ils
sont sous la neige et le verglas en région lilloise…
Surtout, ledit fiston a dans la famille
la réputation d’être le plus attentif aux autres et "de savoir ce dont
nous avons besoin avant que nous ne le sachions nous-même"…
Je ne me vois pas mais lui me voit…
Bref, ça m’a flanqué un coup de vieux de plus et je vais aller acheter une
canne demain…
Une canne à pommeau d'argent, j espère. On a la classe ou on ne l'a pas :)
RépondreSupprimerBen non. J'ai bien tout au plus ça en cuivre-laiton ouvragé personnalisée (une récompense d'université US à un arrière-grand-père)dans un porte-parapluies sous l'escalier là-bas. Me faut une canne (hélas pas canne-épée)télescopique a mettre dans ma valise pour le train...
SupprimerEt pourquoi pas, la canne-épée ? J'en ai une également, qui, comme canne, ne me serait guère utile, mais par les temps qui courent, pourrait bien me servir autrement. Et elle est diablement acérée... De la belle ouvrage, vraiment !
SupprimerParlez pour vous, jeune homme. Pour moi, avec mes coronaires, ma perte de vivacité et mon tonnage par essieu, la canne-épée risque fort d’être retournée contre moi ! La seule arme de défense restant à ma portée serait un bon vieux flingue ne s’enrayant pas ; tir tendu létal à cinquante pas par… principe de précaution. Emmerdements judiciaires à suivre…
Supprimerj'en ai toute une collection héritée dont je ne sais où, ça pourra toujours servie au moment voulu
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SupprimerAnnie
RépondreSupprimerLes enfants sont sans pitié.