Vendredi dernier 16
mars, à l’âge de 84 ans, le Père Yannick Bonnet est parti continuer sa vie autrement… Hospitalisé en urgence le 26
février, on lui a découvert un cancer du foie, aussi inopérable qu’incurable et
foudroyant… On a célébré ses obsèques hier en Bretagne et il sera inhumé demain
jeudi au cimetière de Craponne près de Lyon.
Ignorée du grand public,
des médias et de nozélites, la vie de
cet homme a été bien remplie ; autrement
remplie que celles de tant de nains de jardins de l’un ou l’autre sexe que l’on
célèbre et que l’on s’échine à nous donner en exemple. C’est vrai qu’il n’est
pas donné à toulemonde d’être prêtre
catholique en ayant la chance s’étant donné avec l’aide de la Providence
les moyens humains d’être le père de 7 enfants, le grand père de 28 petits-enfants
et l’arrière-grand-père de 10 arrières-petits- enfants... Une vie bien remplie,
disais-je.
- Polytechnicien et
docteur en chimie, il a exercé pendant plus de vingt ans d’importantes
responsabilités chez un très grand groupe français de la pharmacie et de la
chimie. Il a ensuite dirigé pendant onze ans l’Ecole supérieure de chimie de
Lyon avant de créer sa propre entreprise de conseil en management.
- Marié et père de sept
enfants, il a rencontré ce coup du sort que je connais bien : la maladie
sans issu de la femme de sa vie. Il a dit un jour dans un interview : "- À Lourdes, en 1993, j’ai
ressenti fortement un appel au sacerdoce. Puis, à Medjugordjé, en 1995, deux
mois avant sa mort, j’ai compris que ma femme serait en paix et que le Seigneur
m’appelait à le suivre. Je n’en ai rien dit à mon épouse mais elle l’avait
deviné. Après son départ vers le Père, j’ai attendu un an avant d’annoncer à
mes enfants que je voulais devenir prêtre..."
- Ordonné prêtre en
1999, aussi carré aux angles sur un
plan canonique qu’adossé à sa grande expertise profane, sans négliger son job ecclésial,
il a déployé un "sacerdoce" considérable dans le domaine de l’éducation :
Notamment après avoir fondé une nouvelle association de parents d’élèves de
l’enseignement libre (pour
concurrencer l’APEL),
considérant que "le
caractère propre de l’école catholique et de ses instances n’est plus assuré",
il a été un des cofondateurs de l’Association éducation solidarité (AES) pour procurer des bourses d’études primaires et secondaires dans des écoles
catholiques "vraiment libres"... Et, surtout, il a écrit…
- Depuis 2009 (75 ans), il vivait dans le
diocèse de Vannes, encore occupé par consultations et conseils…
J’avais déjà 60 ans
sonnés quand j’ai découvert sa prose en lisant "Les neuf fondamentaux de l’éducation"
publié en 2002. 200 pages d’un véritable manuel sur l’éducation des jeunes, traitant autant du développement
de la personnalité et de leur accès à la socialisation qu’aux outils pour
trouver un sens à sa vie… Que du concret appuyé sur l’expérience de terrain…
Un bouquin paru hélas
trop tard pour au moins deux générations de parents et éducateurs biberonnés au
bon docteur Dodson ou, pire, aux conneries inventées par les amerloques et les
gourous de 68…
Un deuxième tome paru
en 2004 complète judicieusement le premier en insistant sur certains aspects, notamment
sur l’adolescence et sur le rôle de l’entourage dans l’éducation.
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