Que ce soit Josiane
Michu, Marie-Amélie Rohan de Lacommode, Cynthia Martin, Samantha Barrio ou Fadela
Youssouf, toutes les mères voudraient pouvoir suivre et accompagner les
laborieux progrès scolaires de leur progéniture qui-est-leur-fierté. Les suivre, surtout, en maternelle et
primaire, avec une attention toute particulière en grande section de maternelle
et en CP dans ces grands moments de découverte de l’écriture, de la lecture et
du calcul.
1
[NDLR :
on voudra
bien noter que si les pères sont ici négligés, de même que les parent1, parent2
et l’écriture inclusive, c’est parce que ça va mieux de soi qu’en le disant. Et
aussi que l’auteur n’en a rien à foutre et n’est pas payé à la ligne]
Dès ces années
essentielles, disons-le, il est d’expérience avéré que les mères [cf.1]
décrochent,
assez vite, larguées par les tournures absconses utilisées par les maîtres
enseignants pour rédiger à l’attention
des élèves apprenants l’énoncé
de l’exercice à faire… On voit ça, notamment, dans les pages d’exercices des manuels
agréés de maths ; "- P’tain !
Mais qu’est-ce qu’ils veulent dire ?"
Vous croyez naïvement
que cela va changer avec l’arrivée de Blanquer au Ministère de l’Education
Nationale la Déséducation Territoriale ? - Vous allez être déçus. Certes,
venant après le prophète Peillon et Najat-la-divine, on croirait voir se lever le
soleil d’Austerlitz. Mais… Ajoutez une pochette de déclarations de bon sens (déclarations d’intentions,
hein ; faut quand-même pas déconner…) et voilà que, distingué par le système, ayant
grimpé les échelons en sachant être un parfait apparatchik du Mammouth, notre
Blanquer devient par miracle le De Gaulle des collèges, porteur de toutes nos
espérances. Ouais…
Le ministère vient de
rendre public la mise en place systématique d’une procédure d’évaluation obligatoire des acquis des
élèves à la rentrée en année de CP, c’est-à-dire au démarrage des choses sérieuses
avant d’embrayer le moteur. Parce que, hein, en dépit des efforts louables d’une
grande majorité de maîtresses [cf.1] de grande section, la
maternelle se résume souvent à une garderie
de socialisation… Cela me paraît une bonne idée, chaque institutrice [cf.]
disposant
alors, d’entrée de jeu, d’une vue d’ensemble du cheptel différentié confié à
son expertise…
Peut-être que cette énième
réformette n’est pas sans arrières pensées. Elle sort comme par hasard "en
même temps" que l’idée d’abaisser l’âge de la scolarité obligatoire de 6 à
3 ans. Au-delà du fait que c’est une arnaque de communication ne mangeant pas
de pain (98%
des mômes sont déjà en maternelle), l’évaluation début-CP est peut-être aussi un
fusil à tirer dans les coins pour faire porter la responsabilité des distorsions
constatées sur l’école maternelle (publique et privée) en mettant sous le
tapis les causes liées à certains milieux familiaux on… territoriaux. Des
esprits chagrins (mais
on a le droit d’être chagriné…) ajoutent à ça des soupçons de vouloir fascistoïdement "embrigader
la jeunesse".
Mais on s’en fout.
Revenons à ce caprice que les parents osent se permettre de faire : Vouloir
savoir où en sont leurs enfants ;
qu’on leur dise comment ils causent, comment ils lisent, comment ils écrivent, comment
ils calculent, et s’ils ont compris les fractions et la règle de trois… Le
reste on s’en fout, ça viendra par surcroît selon la caboche de chacun…
Et là, foutredieu, on
voit bien que Blanquer-Macron ou ceux d’avant, ça ne change rien :
Relevé des compétences
attendues - circulaire Blanquer - exemples dans le texte :
Est-il concentré ?
- « maintient une
attention orientée en fonction du but »
- « respecte les règles régulant les
échanges »
Lecture et
compréhension de l’écrit ?
- « compétences graphophonologiques : la
combinatoire » [NDLR :
combinatoire = construction de syllabes simples]
- « discrimination auditive fine » - faire preuve de
« discrimination visuelle »
- « mobiliser la compétence du décodage
lors d’une lecture à voix haute »
Ecriture ?
- maîtrise « les gestes de l’écriture cursive
exécutés avec une vitesse et une sureté croissantes »
Etc.
A n’en pas douter, ni
Josiane, ni Fadela ni Marie-Amelie ne comprendront ce que l’on attend de leurs
enfants. Pas plus qu’un mongolien arrivera à faire entrer le cube dans le trou
en triangle de la boîte en plastique.
Ainsi, les parents culturellement
privilégiés ne pourront pas plus aider leurs enfants que Fadela, illettrée mais
si pleine de bon sens. Et toulemonde
il sera égaux !
Le but est atteint…
déjà, pourquoi veut-on des enfants ? L'espèce humaine est la seule à "vouloir" des enfants. Les autres animaux (si si, j'ai bien dit : "animaux") subissent cette fatalité, l'humain, lui, la recherche, comme il semble se délecter de tout ce qui l'empêche de vivre. La famille, la religion, la consommation, comme substituts du plaisir sexuel confisqué depuis toujours par la société. La sexualité reproductive comme seule fenêtre de tir laissée à l'individu pour tenter de vivre un peu quelque chose, ou faire semblant, ou se persuader que, avant de mourir (probablement) définitivement.
RépondreSupprimerAh je sens déjà que vous allez énormément apprécier mon petit texte.
Plus que vous le croyez...
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