"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 25 octobre 2010

Beaubourg de treize à seize…

Venant juste de poser mon sac, à peine remis de mes épuisantes tournées initiatiques dans l’exotisme instructif de l’art con-temporain, autant en remettre tout de suite une couche. Bouffez-en encore un peu, ce sera ça de fait.

Je découvre dans mon journal, page 26, que depuis près de deux mois des néons clignotent au sous-sol du centre Pompidou pour annoncer le « Studio 13/16 » C’est un espace de 2250m² exclusivement réservé aux 13-16 ans, pauvres choux jusqu’alors habituellement délaissés dans les musées. C’est bien. D’autant que c’est dédié à l’art contemporain avec, me dit-on, une ambiance bercée de musique électronique. Et puis c’est vachement interactif.
Il y a des ateliers créatifs, des expositions permanentes, des rencontres avec des artistes ou des œuvres, des tablettes numériques qui permettent de surfer sur Internet. Des prises spéciales permettant de brancher son smartphone ou son baladeur MP3 pour partager sa musique avec les autres, etc.
C’est un des chefs de projet qui le dit : "Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Deux animateurs sont présents en permanence sur les lieux pour superviser les activités. Ainsi, les parents peuvent les laisser pour voir une exposition" Donc détrompez-vous, "ce n’est pas une garderie pour grands enfants"
C’est vrai que "Pour nombre d’adolescents, le musée représente la mort, l’inaction. Ils le voient comme un cimetière. À leur âge, ils souhaitent bouger, manipuler, créer et se sentir chez eux. Ils ont également besoin d’être en groupe. Sans les stigmatiser, la création d’un lieu qui leur est dédié peut les inclure dans un projet et magnifier leur bonheur d’être adolescents " C’est un sociologue au CNRS qui le dit ; fallait au moins ses diplômes pour faire un tel constat.
Et ça marche. La preuve : Une gamine de 14 ans est venue avec ses copains "passer un peu de temps libre. Ça nous fait un endroit pour parler" et un gamin de 13 ans peut dessiner des graffitis au feutre sur des photos mises à sa disposition. C’est sympa.

Bon. Moi aussi j’ai besoin de m’instructionner sur l’art contemporain. Après tout, je suis en train de suivre un cursus dans ce domaine (au titre de la formation permanente^^) et je vous ai même déjà rendu mes rapports de stage…
Donc, je me rencarde, saute dans un TGV pas en grève et me pointe à Beaubourg.

Ouais… J’avais pas prévu un truc. Pourtant, j’avais acheté mon ticket d’entrée en ligne, mis ma moumoute et je m’étais fait tout petit. Après un temps d’hésitation (dû à la surprise plus que d’avoir eu comme un doute, ne rêvons pas…) la guichetière m’a réclamé ma carte d’identité… L’aurait-elle fait si elle avait respecté la règle républicaine et citoyenne : "Pas de contrôles au faciès" ?
Bref, je me suis retrouvé dehors, comme un con avec mes pinces à vélo, tout chagrin d’avoir raté cette occasion de m’instruire, tant la programmation était alléchante.

D’abord, il y a le "Mixeur du Studio" : Véritable machine à remixer les idées qui n'attend plus que vous et devient votre terrain d'expérimentation de l'art. Qui n'a pas rêvé un jour de donner des ailes à une poubelle ? Le Mixeur vous propose de donner une nouvelle vie à toutes nos représentations et nos codes urbains. A travers divers ateliers comme "Panneaux graffitis" et à l'aide de différents matériaux, le Mixeur vous propose d'être le créateur d'un tout nouveau code urbain.

Et puis il y a déjà eu ou il y aura un tas d’autres activités géniales :
- Un week-end proposant des activités autour de la culture hip-hop, en particulier du graffiti.
- Un week-end pour participer à des performances de beatboxing (des percussions avec la bouche, je précise pour les arriérés…)
- Un contest de fingerskate et un atelier de customisation de fingerskate (skateboard format porte-clefs, je précise pour les arriérés…)
- Un workshop avec un graphiste-plasticien qui interroge et déconstruit les signes préfabriqués qui nous entourent.
- Un workshop-performance d’Human Beatbox (les arriérés iront voir sur wikipédia, y en a marre… ) proposé par "Hip Hop Citoyen"…
- Pendant les congés de Toussaint, ateliers et performances des artistes Jean Faucheur, Sandra Moëns et Florent Lamouroux (voir ci-dessous)
- Sans oublier une proposition de travailler sur la question fondamentale de l'identité et de l'appartenance à un groupe par le biais du vêtement. (ah oui ! J’oubliais. La fondation Lilian Thuram est partenaire de l’opération. C’est bien de l’art contemporain…)

Putain ! Qu’est-ce que j’ai raté pour ma culture !

Pour n’avoir pas tout perdu, ci-après de gauche à droite, œuvres de J. Faucheur, S. Moëns et F.Lamouroux :

4 commentaires:

  1. Enfin, je mean:
    je face un fall de mes lateral prehension tools, pour faire sobre.

    RépondreSupprimer
  2. Je me souviens parfaitement etre allée à Beaubourg - flambant neuf ....et , après y avoir aperçu un piano à queue entortillé dans des bandes velpo , une chaise de cuisine années 50 munie d' oreilles de Mickey en peluche et un vomi effroyable en résine sur le verdatre dégouliner d'un montant de porte ...j'ai juré !!!!!....sur ma vie , of course , que je n' y aurais plus jamais mis les pieds ni meme m'en serais approchée de moins d'un km tant cette usine à gaz qu'a meme pas l'excuse d' etre soviétique est moche ...point .
    Manquait plus que les moutards là dedans pour en faire un asile ...

    Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr....

    RépondreSupprimer
  3. Vous remarquez l’importance des phrases qui donnent souvent non seulement un descriptif mais l'objectif des ateliers.
    J’aime beaucoup aussi le vocabulaire. Ça évoque un peu l’« écrasée de solanum et son arrangement Strasbourgeois »
    Saucisse purée
    @Carine : très bon, je retiens l' expression, elle peut servir!

    RépondreSupprimer