En ces jours de
commémoration du cinquantenaire de la réconciliation franco-allemande, der Französische Kanzlei continue de
travailler…
Sous la
houlette débonnaire de notre Normale
Kanzler, nombre de nos ministres, notamment femelles, ont veillé sans délai,
sinon à imprimer leur marque à leur domaine de présumée compétence, du moins à
rappeler aux médias qu’ils (elles) existent.
Suffisamment
teigneuse et incontournable pour exister et nuire sans se démarquer du Programme Normal, l’une se contentera de
supprimer dans un souci d’économie les tribunaux pour sauvageons. Une autre,
jugeant sans doute insuffisante la vitesse médiatique de sa motorisation trop
exclusivement alimentée par son sex-appeal, enfourche Rossinante et attaque
derechef les moulins de la prostitution…
Car il est urgent de se montrer,
de se faire connaître… Certaines, en revanche, ont il est vrai tout intérêt à
se contenter de signer les papiers qu’on leur présente pour garder leur place,
c’est probablement le cas de cette pauvre Delphine Batho aux compétences
ministérielles acquises de haute lutte dans les grèves lycéennes et les manifs
sponsorisées par la main jaune de Fatma…
Au
demeurant, il faut bien que chacune trouve une occasion de se jeter à l’eau ou,
du moins, d’ouvrir enfin officiellement
la bouche…
C’est ainsi que, en charge du Reichsministerium
für Volksaufklärung und Propaganda,
Madame
Philippetti a consacré sa première sortie officielle à la cérémonie d’ouverture
du 66° Festival d’Avignon. Le choix de cette manifestation est déjà tout un
symbole quand on sait comment Archambault
et Baudriller s’y prennent pour assurer la pérennité du bébé de Jean Vilar…
Mais là n’est pas la question.
Tout l’intérêt de la chose tient dans le discours de
la dame prenant la suite de Frédéric Mitterrand. Il s’agissait donc du premier
discours construit de la ministre devant la presse, discours en quelque sorte
inaugural de son mandat, visant à expliciter la ligne d’action et les objectifs
concrets du gouvernement dans le domaine de la culture.
Tout pourrait se résumer en une seule des phrases
prononcées :
"Moi, je considère vraiment que la culture fait partie du domaine régalien
de l'Etat"…
- Et d’enfoncer le
clou : "Seul l'Etat a la
puissance, la légitimité nécessaires pour pouvoir définir des
critères applicables partout, c'est-à-dire une forme d'objectivité".
- "On a un Etat qui a été très affaibli pendant
les dernières années, au niveau en tout cas de l'Etat culturel"
- Selon elle, l'Etat
a, dans le domaine de la culture, "un effet de levier", "grâce notamment à la
labellisation par le ministère d'événements ou de structures".
- "A travers le
plan d'éducation artistique à l'école, je veux pouvoir faire rentrer
davantage le spectacle vivant au sein des établissements scolaires,(…) et ainsi former les spectateurs de demain"…
Agrégée de lettres classiques et sortie de Normal
Sup’, Madame Aurélie Philippetti connaît (en principe) le sens des mots.
Qu’est-ce que le domaine
régalien de l’Etat ? - C’est "le domaine où l’Etat exerce un pouvoir exclusif que personne d’autre
n’a le droit d’exercer sur son territoire, sinon par délégation explicite…"
Et que met-on dans ce domaine ? - Ce qu’on y met est variable et a évolué dans le
temps entre l’époque médiévale, Adam Smith et les libéraux contemporains,
certes. Mais le contenu n’a jamais subi que des variations à la marge
autour de cinq notions, pas une de plus, pas une de moins : Assurer la
sécurité extérieur ; Détenir la souveraineté monétaire ; Définir
le Droit ; Dire ce qui est juste et… Maintenir l’ordre…
Wenn ich höre über Kultur reden, ich… disait l’autre…
1° note accessoire : Trois jours après la
publication du rapport de la Cour des Comptes, Mme Filippetti s'est dite très
heureuse d'avoir pu obtenir la reconstitution des crédits pour le spectacle vivant et le déblocage de 23,5
millions d'euros "qui marquent
l'attachement du président de la République et du Premier ministre à la défense
de la culture en France"
2° note
accessoire : Mme Filippetti, a assisté samedi à la première du spectacle
de Simon McBurney, "Le Maître et
Marguerite" dans la cour d’honneur de la Cité des Papes. Je ne sais
pas ce que vaut cette adaptation théâtrale de 3h30 du magistral roman de
Boulgakov, mais je retiens les explications données par le metteur en scène
dans Libération (comme de
juste) : À la
fin, Marguerite fait un vœu : libérer Frida de son cauchemar. Et c’est cet
acte de compassion qui mène à la libération du Maître et qui permet aussi de
libérer Ponce Pilate… Je traduis (ou alors je ne me souviens plus du
bouquin) la lecture qu’en fait McBurney : c’est en libérant l’infanticide de sa culpabilité, qu’elle
libère l’être aimé de la Vie et
libère l’homme du système (Pilate) de sa culpabilité… Joie ! Et McBurney
de conclure : "cela nous libère
de notre façon de penser, nous qui croyons que rien n’existe en dehors de
l'économie et ne voyons pas que c’est du totalitarisme" C’est vrai que
ce dernier, nous ne le voyons pas. Merci de nous aider…
Quand j’entends parler de Kultur, je sors mon… quoi déjà ?
“Former des spectateurs” : c'est parfait, tout est dit ! Et vive Philippe Muray !
RépondreSupprimer« Wenn ich Kultur höre ... entsichere ich meinen Browning !. » Et l'autre c'était Baldur von Schirach reprenant une citation d'Hanns Johst lors d'un meeting des Hitlerjüngend.
RépondreSupprimerUnd das ist die wirkliche Kultur :-)
Déjà l'existence d'un ministère de la Culture est une abomination sans nom. On peut bien dauber tous les régimes communistes passés et présents, il n'en reste pas moins vrai que nous avons un gouvernement qui passe des lois pour imposer une histoire officielle, ainsi qu'un ministère qui impose des artistes officiels, sa vision du beau.
Pour ma part, je pourrais tolérer l'existence d'un tel ministère s'il n'avait pour mission que l'entretien du patrimoine historique. Quant aux artistes, et bien ils devraient se confronter au marché pour essayer d'exister au lieu de vivre en parasites gavés de subventions et de commandes publiques pour finir en définitive par ne pondre que des bouses inexposables. Et les saltimbanques, ceux qui font vivre "lard de la rue", "le pestacle vivant", et bien ils devraient trouver un deuxième boulot pour croûter.
@ amiral koltchak
Supprimerun deuxième boulot?
mais vous n'y songez pas !
et quand, oui , quand ces malheureux pourraient se consacrer à leur art , bordel , à la création ?
avec vous, c'est vraiment mozart qu'on assassine ....
pour le kulturreichminister, rien à dire, les totalitaires ne déçoivent jamais....n'ont même pas l'intelligence de cacher la merde au chat ....et dire que la dame en question est normalienne....ça ternit durablement l'aura de ces braves zigues ( ceci dit j'en connais des biens..)
Koltchak
SupprimerLa dame Rosa a squizzé ma réponse à son "groin."
Je lui disais seulement qu'elle ne pouvait pas avoir compris le clin d'oeil. (vu que son neurone l'a trahie)
Elle semble ne pas aimer le cochon, en plus.
Elle en veut à mon groin ^^
S'occuper du patrimoine historique et artistique, c'était sa mission à l'origine. Mais, les dérives habituelles du clientélisme aboutissent toujours aux mêmes dérives.
SupprimerLa petite union soviétique continu son bonhomme de chemin, clopin-clopant, elle semble indestructible tant la Connerie y est enracinée.
RépondreSupprimer"Seul l'Etat a la puissance, la légitimité nécessaires pour pouvoir définir des critères applicables partout, c'est-à-dire une forme d'objectivité"
RépondreSupprimerUne fois traduit, ça fait froid dans le dos ! Définir des critères applicables partout n'a rien à voir avec je ne sais quelle objectivité : il s'agit plutôt d'imposer à tous une norme totalitaire. Comment ose-t-on sortir de telles âneries quand on se prétend démocrate ?
Faire entrer le spectacle vivant à l'école ?
RépondreSupprimerQuand on sait ce qu'ils entendent par là (sketches sur le sida, sur le wacisme, l'immigration, sur l'Autre, sur la tolérance, sur la dégenration (ou dégenrage ?), etc…, le pire n'est pas loin.
Du bon formatage…
"Selon elle, l'Etat a, dans le domaine de la culture, "un effet de levier", "grâce notamment à la labellisation par le ministère d'événements ou de structures".
Quand on voit ce que les subventionnés peuvent pondre, ça aussi, ça fait peur…
Quand je pense que ces gens ont prôné la décentralisation administrative, pour démultiplier les postes et décharger l'Etat de ses devoirs de maintenance du patrimoine, pour mieux donner de pouvoirs à l'Etat sur ce qui en principe ne relève pas de ses compétences…
Pays de merdre.
"La gauche est une salle d'attente pour le fascisme".
RépondreSupprimer(Léo Ferré)
Vous savez une majorité de nos concitoyens ont, soit élu, pour ceux qui ont voté, soit fait élire pour
RépondreSupprimerceux qui s'y sont refusé, des socialistes.
Je ne vois donc rien de surprenant à ce que lesdits
socialistes fassent du socialisme c'est à dire le
dogmatisme le plus obtus et le plus sclérosé qui se
puisse imaginer.
Que voulez vous, il fallait y penser avant...
Amitiés.